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L’insupportable fiscalisme confiscatoire

En plein débat sur la taxe à 75% des très hauts revenus promise (?)  par le président François Hollande, la demande  de double nationalité Franco-belge formulée par Bernard Arnault, « l’empereur du luxe », première fortune d’Europe (et quatrième mondiale selon le magazine Forbes), a suscité une avalanche de commentaires indignés à gauche.  Capitaine d’industrie  d’exception mais «citoyen du monde » comme toutes les grandes figures du CAC 40 notait ce matin Eric Zemmour dans sa chronique, M. Arnault est  accusé de vouloir échapper à l’impôt. De « parasites » à « traître à  sa patrie » en période de crise (circonstance aggravante),  les noms d’oiseaux  ont volé et   la violence des propos était à la hauteur du symbole. L’ex ministre et actuel président d’honneur du MRC, Jean-Pierre Chevènement,  a jugé pour sa part    que «Bernard Arnault, en demandant la nationalité belge, vient de mettre en lumière le principal problème qui se pose à notre pays : les élites françaises, dans leur immense majorité, ne croient plus en la France».  Certes, mais reste à définir ce qu’il convient de ranger sous cette étiquette d’élites françaises

L’UMP a expliqué plus largement cette demande de M.  Arnault comme une conséquence directe  de la politique fiscale annoncée par François Hollande,  notamment dimanche soir  sur TF1, qui va faire fuir les gros contribuables.

 Pour couper court à la polémique,  le patron de LVMH a réaffirmé dimanche qu’il continuera, «comme tous les Français», à payer ses impôts en France  et récusé toute «interprétation politique» à sa démarche.

Les fiscalistes questionnés par Le Parisien notent en effet que Bernard Arnault  n’a pas besoin d’avoir la  nationalité belge pour profiter  comme les   nombreux autres exilés fiscaux français,  des  avantages financiers  de ce pays, « il suffit de se déclarer en mairie comme résident habituel en Belgique ».  La double nationalité n’a en réalité d’intérêt « que si Bernard Arnault veut échapper à l’ISF et à l’impôt sur les plus-values.  Mais il lui faudra pour cela renoncer à sa nationalité française, seule façon de couper tout lien avec le fisc français »

Mais les Français sont dans les faits plus inquiets par la grosse matraque fiscale qui vient d’être brandie par le gouvernement.  Si l’on ajoute les  six milliards d’euros d’impôts supplémentaires déjà votés cet été, nous arrivons officiellement au chiffre de 26 milliards d’impôts supplémentaires décrétés par les socialistes.

Et contrairement aux promesses mensongères assenées  avec un aplomb assez stupéfiant par M. Hollande et ses lieutenants, Marine Le Pen a relevé que  « les classes moyennes  ne seront pas épargnées » par « les multiples hausses d’impôt envisagées » : «  gel du barème de l’impôt sur le revenu, plafonnement du quotient familial et probable remplacement de la TVA sociale sarkozyste par la  CSG sociale  hollandienne, qui frappera durement les ménages français et les retraités. »

Cette politique de rigueur initiée par la gauche peut elle contribuer à redorer la cote de confiance de M Hollande et son gouvernement ? Il est permis d’en douter. Selon un sondage BVA pour Le Parisien publié dimanche, 59% des Français se disent plutôt mécontents des débuts du président de la République (34% en mai) ; 55% estiment que le gouvernement ne va pas assez loin dans le domaine des réformes ;   57% considèrent en outre qu’il ne répartit pas équitablement les efforts demandés entre tous les Français. Selon une autre enquête d’opinion, Ifop pour le JDD, 52% des sondés (43% en août) considèrent  que le chef de l’Etat ne tient pas ses engagements.

Bien sûr,  la présidente du FN parle d’or quand elle affirme que M. Hollande  « commet une erreur de diagnostic » : « la maladie, c’est la concurrence déloyale qui nous est faite par des pays à très bas coût, c’est l’absence de protectionnisme intelligent à nos frontières, c’est le refus de mettre en œuvre un patriotisme économique » avec « la priorité nationale pour les salariés », « c’est l’immigration massive ».

Pour que l’économie française  reparte sur de bases saines, a dit et répété Bruno Gollnisch,  il s’agit certainement pas de matraquer fiscalement   nos compatriotes qui n’en peuvent, mais de donner d’ores et déjà  à l’entreprise française « la protection à laquelle elle a droit contre la concurrence déloyale, par la remise en place de barrières douanières protégeant raisonnablement nos productions nationales des importations pratiquant venant de pays pratiquant des   salaires 20 à 30 fois inférieurs aux nôtres. »

Mais ce protectionnisme là, doit impérativement être  complété « par le renouveau de l’initiative, de la création du travail, par la libération des énergies terriblement entravées chez nous par les deux fléaux de la bureaucratie qui paralyse et du fiscalisme qui spolie. » Deux fléaux socialistes jamais vraiment  combattus par le « droite  aux affaires…

Au nombre des tares manifestes de notre régime fiscal, et cela ne date pas de l’arrivée du PS au pouvoir, Bruno Gollnisch cite « le frein qu’il oppose au développement économique. Car l’ensemble du Système, et surtout l’impôt sur le revenu de personnes physiques (IRPP), décourage les individus de créer des richesses. A cet égard la progressivité de l’impôt a dépassé le seuil du supportable (…)  par  l’effet des contributions  exceptionnelles (…). Par là, l’IRPP n’aboutit qu’à appauvrir les  riches sans enrichir les pauvres. Il ne s’agit plus dés lors d’une justice sociale compatible avec l’intérêt de la collectivité, il ne s’agit que de donner libre cours à l’aigreur, à l’envie ou la délation »

« En deuxième lieu, le système rogne de plus en plus les libertés. Ces limitations commencent à être perçues de façon de plus en plus vive par de larges couches de la population. L’Etat qui a multiplié les impôts de toute nature est amené (…)  à resserrer toujours plus  son appareil de contrôle et de coercition (…). La croissance des coûts de perception est la conséquence, entre autres, de l’enchaînement infernal : imposition-fraude-contrôle et répression. «

« Au fur et à mesure que l’Etat augmente le volume de ses interventions, il est obligé d’entretenir une armée sans cesse plus importante de percepteurs, de contrôleurs etc., dont l’activité n’apporte par elle-même aucune espèce de biens ni de services consommables par le reste de la population. »

« Aussi n’est-il pas étonnant que de toutes parts, en France comme à l’étranger  commencent à se faire entendre des critiques, portant notamment sur la nocivité de l’impôt sur le revenu, son médiocre rendement, ses effets néfastes. Au point que d’horizons très divers, des voix sans cesse plus nombreuses et dont le sérieux ne peut être mis en doute s’élèvent pour demander sa suppression. »

Et Bruno  Gollnisch de relever  que l’IRPP mais aussi certaines taxes  pourraient être remplacés  par un ou deux impôts nouveaux,  notamment « l’impôt sur la dépense », « une taxe qui frappe, à l’achat, un certain nombre de biens, dont il est possible d’exclure ceux qui sont considérés comme de première nécessité. En tant que tel, il n’est donc pas d’une très grande originalité. »

«  Mais il ne pénalise pas  l’épargne contrairement à l’impôt sur le revenu qui frappe en effet tout revenu, que celui-ci soit dépensé ou non. Or, il apparaît plus judicieux de ne taxer que les revenus effectivement dépensés. »

« Il faut d’autre part en finir avec la légende tenace selon laquelle l’impôt indirect serait anti-démocratique, parce qu’il frapperait dans les mêmes proportions pauvres et  riches. Un ménage aux revenus modestes ne consomme pas autant, ni de la même façon, qu’un ménage fortuné ».

Bref, il s’agirait d’emprunter un chemin diamétralement opposé à celui parcouru par les démagogues et idéologues du PS.

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