Le patron du journal, Stéphane Charbonnier alias Charb, avait annoncé de nouvelles caricatures de Mahomet, dévoilées ce mercredi, au nom de la liberté d’expression au pays des droits de l’homme. Chacun sait en effet que l’une des conquêtes de la philosophie des lumières est bien le droit au blasphème, car en assimilant la religion à une idéologie, celle-ci peut être en tant que telle critiquée, vilipendée et moquée.
Ce matin, le Premier ministre a encore observé: « Nous sommes dans un pays où la liberté d’expression est garantie, la liberté de caricature aussi ». « Si vraiment des personnes se sentent heurtées dans leurs convictions et pensent qu’il y a eu dépassement du droit – nous sommes dans un Etat de droit qui doit être totalement respecté -, elles peuvent saisir les tribunaux ». Certes. Attaché à la liberté d’expression, ce qui lui a valu les persécutions que l’on sait et d’être traîné dans la boue par les petits kapos de Charlie et d’ailleurs, Bruno Gollnisch avait condamné l’année dernière l’attentat contre cet hebdomadaire, tandis que le pauvre Charb confiait alors sa peur que celui-ci soit « instrumentalisé par l’extrême droite » (sic)- /2011/11/03/charlie-bobo%e2%80%a6/.
.Dans le nuit du 1er au 2 novembre 2011, à la suite à la diffusion en avant première sur internet de la « une » d’un numéro intitulé « Charia Hebdo » et consacré sur un mode « humoristique » à la montée en puissance des islamistes en Tunisie et en Libye, un cocktail Molotov avait ravagé les locaux du journal. Par ailleurs le groupe de hackers islamistes Akincilar avait revendiqué le piratage du site de ce journal, au nom de la « lutte contre une publication qui attaque (ses) croyances et (ses) valeurs morales. »
Bien sûr notions nous, les plus cyniques soulignaient que l’incendie criminel de la rédaction de Charlie Hebdo était une divine surprise arrivant à point nommé pour booster les ventes du journal qui se situaient en moyenne autour de 48 000 exemplaires par semaine en 2011… contre 120 000 les années précédentes. Les petits comptables de Charlie visent ils aujourd’hui le même effet d’aubaine en se dissimulant derrière les grands principes ? ?
A l’époque, Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro, soulignant implicitement que l’hebdomadaire satirique a surtout pour habitude d’insulter l’église catholique, avait avancé la probabilité d’un attentat émanant de « l’extrême droite catholique », au motif que celle-ci avait été (également) pointée du doigt par Charlie hebdo dans son dernier numéro. L’Hercule Poirot du Figaro étayait son hypothèse en signalant la présence de musulmans à la manifestation organisée par Civitas à Paris quelques jours auparavant pour protester pacifiquement contre deux pièces heurtant violemment la sensibilité des croyants mais subventionnées par nos impôts – Sur le concept du visage du Fils de Dieu de Romeo Castellucci et Golgota Picnic de Rodrigo Garcia .
Car la nébuleuse anti chrétienne est toujours aussi active, nous en voulons pour preuve l’incroyable cabbale déclenchée vendredi contre le cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, jouissant jusqu’alors d’une bonne image médiatique pour son « humanisme ». Au sujet de l’offensive en faveur du mariage homosexuel, l’homme d’Eglise a évoqué au cours d’une émission diffusée par la radio RCF et la chaîne TLM « une rupture de société » qui a des « conséquences innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera. » Il n’en a pas fallu plus pour que Mgr Barbarin soit cloué au pilori.
Pourtant, le Secrétaire départemental et Conseil régional FN du Rhône Christophe Boudot l’a souligné, « Monseigneur Barbarin, est victime d’une injuste tentative de déstabilisation. » Il n’a fait que rappeler « la position de l’Eglise sur la question des revendications homosexuelles (…). Le Primat des Gaulles est dans son rôle quand il rappelle, l’équilibre du mariage entre un homme et une femme et la primauté de la famille composée d’un père et d’une mère ». Or, « Le Front National reconnait le principe fondamental de la liberté de chacun, mais se montre farouchement opposé au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfants par des personnes de même sexe et de toutes les revendications politico-sociétales qui vont avec. »
Alors que le projet de loi sur le mariage et l’adoption homosexuels sera présenté le 24 octobre au conseil des ministres, la porte-parole du Collectif pour l’enfant, Béatrice Bourges, rappelait dernièrement elle aussi quelques dangers (voir notre article en date du 12 septembre). « Le mariage entre personnes de même sexe est la porte ouverte à la reconnaissance légale de la polygamie a-t-elle déclaré. Car, en ne réservant plus le mariage à l’homme et à la femme qui s’engagent dans la durée pour fonder une famille mais en l’ouvrant à des personnes de même sexe au motif qu’ils s’aiment, pourquoi ne pas, dès lors, le permettre entre plusieurs personnes qui peuvent également éprouver des sentiments les unes pour les autres ? Est-ce véritablement ce que nous souhaitons pour notre pays et nos enfants ? »
Pas de quoi inquiéter le maire « rose » de Paris, Bertrand Delanoë, qui a estimé lundi sur Europe 1 que le cardinal Barbarin avait tenu des propos « très choquant ». « C’est même étonnant venant de lui, parce que c’est un homme que je considère comme un homme sage. Je ne sais pas ce qu’il lui a pris, il a un peu pété les plombs, et ce qu’il dit est franchement moche » a-t-il jugé.
Ce qui est franchement moche c’est de ne pas comprendre ( ?), quand on a l’intelligence de M. Delanoë, les conséquences évidentes de cette rupture là, pour satisfaire les revendications très minoritaires d’une fraction toute aussi minoritaire de la population.
A la lumière de cette actualité, Bruno Gollnisch constate que du lobby de l’immigration qui s’étonne de la montée en puissance des revendications ethnico-religieuses, au lobby progressiste qui s’attaque à la famille traditionnelle, « ce sont les mêmes forces de destruction qui sont l’œuvre. Renversement brutal ou corrosion progressive, décadence larvée ou subversion brutale. Subversion venue d’ailleurs ou subversion par le dedans. Ces phénomènes ne s’excluent pas nécessairement. Ils peuvent très bien se cumuler… »