Sur le fond, assurait ce début de semaine, sur le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste le CRAN) et blogueur Philippe Moreau Chevrolet, M. Achour ne ferait que souligner une réalité. « De plus en plus de jeunes diplômés, en particulier issus de l’immigration, mais pas seulement, partent faire carrière à l’étranger. A Londres ou à New York hier, au Cap, à Sao Paulo ou à Shangaï aujourd’hui. Autant de capitales qui ressemblent à des eldorados pour des jeunes qui n’ont pas de perspective en France. Et qui, quand ils sont de la mauvaise couleur, finissent parfois agent de sécurité à Carrefour, avec un bac+7. »
Ce dernier fustige bien sûr la réponse apportée dimanche par Jean-Marie Le Pen à cette tribune, lors d’un déplacement en Indre-et-Loire : « Mouloud Achour conseille aux jeunes Français de partir ! Lui il reste… Il pourrait conseiller à ses copains ou ses cousins de ne pas venir. Mais non, je pense qu’il conseille aux Français de partir pour que les cousins d’Algérie puissent venir à leur place ».
La réplique de Mouloud Achour, invité comme il se doit lundi midi de canal +, à ce constat du président d’honneur du FN n’a pas tardé : « Sur le fond, je conseille à mes cousins, à mes amis, de rester en France et d’en faire un grand pays prospère pour combattre ces idées nauséabondes » Très original Mouloud, c’est aussi ça l’esprit canal…
Car dans les faits affirme Bruno Gollnisch, si les jeunes Français quittent de plus en plus nombreux notre pays, c’est aussi pour fuir la tiers-mondisation de la France, un cadre de vie qui se détériore, une législation kafkaïenne, une bureaucratie insupportable qui freine les initiatives, un fiscalisme outrancier qui décourage les plus motivés, le chômage de masse qui en découle…
Il est d’ailleurs assez piquant, que ce soit le quotidien Les échos, propriété du groupe LVMH de Bernard Arnault, qui se soit fait le propagandiste en avril 2011 de la poursuite de l’immigration en tentant d’expliquer que la France accueille très peu d’immigrés, que ceux-ci ne pèsent pas sur les comptes sociaux, et ne concurrencent pas les Français sur le terrain de l’emploi, quand bien même l’immigration est utilisée pour faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français.
Il est tout aussi remarquable que ce soit dans ce contexte que François Hollande, pour lequel M. Achour a certainement voté, demande aux Français qui vivent déjà dans le pays le plus taxé au monde, en pourcentage du PIB et en montant des prélèvements obligatoires, 10 milliards d’impôts supplémentaires sur les entreprises et 10 milliards d’impôts supplémentaires sur les ménages !
Or, plutôt que de matraquer des contribuables et des entreprises françaises qui n’en peuvent, au moment ou PS proclame qu’il veut ramener le déficit public à 3% en 2017, il s’agirait d’ agir sur le gouffre financier qu’est aussi l’immigration de peuplement, laquelle coûterait entre 24 et 36 milliards d’Euros selon différents économistes indépendants (solde net entre ce qu’elle rapporte et ce qu’elle coûte), c’est-à-dire plus que toutes les mesures socialistes présentées . Ces calculs rejoignent en partie ceux plus anciens de Maurice Allais, prix Nobel d’économie 1988.
Nous l’avons rappelé sur ce blog, selon l’étude d’ Yves-Marie Laulan, économiste et président de l’Institut de géopolitique des populations, qui s’appuie notamment sur les travaux des professeurs d’économie Jacques Bichot et Gérard Lafay, le coût annuel de l’immigration en France se monterait à 36 milliards d’euros (soit l’équivalent de 80 % du déficit public annuel). Selon une autre étude de Jacques Bichot pour l’Institut Thomas More, ce coût était d’au moins 24 milliards d’euros en 2005.
Dans une étude intitulée « Le coût de la politique migratoire de la France », publiée en 2010 par l’association Contribuables associés, Jean-Paul Gourévitch parvenait à la conclusion d’un déficit dépenses/recettes de 30,4 milliards d’euros pour l’immigration et de 7,9 milliards d’euros pour l’émigration. Soit près de 2 points de PIB à la charge des contribuables.
Au-delà de son impact, non chiffrable, sur la culture, l’identité, les mœurs, le modèle civilisationnel français –toutes choses qui ne rentrent pas dans les calculs opérés par « nos gestionnaires »-, M. Gourevitch relevait notamment « l’augmentation très importante de la population originaire d’Afrique subsaharienne du fait de la persistance des flux migratoires et d’une natalité exponentielle ; l’importance des communautés turques et asiatiques, cette dernière étant difficile à chiffrer du fait qu’elle vit en circuit quasi fermé ; le reflux massif des migrations originaires de l’Union européenne. »
Bref, et ce sujet sera peut être évoqué à l’occasion de la table ronde sur l’immigration organisée cette fin de semaine dans le cadre de l’UDT du FN à la Baule, si les jeunes diplômés ou plus largement les jeunes français qui en veulent sont de plus en plus nombreux à s’exiler, c’est aussi parce que plus de 200.000 immigrés non européens entrent en France chaque année, dont plus d’un tiers sont sans ressources, bénéficiant du regroupement familial, de la CMU, des aides sociales et de l’éducation gratuite pour leurs enfants.
Mais il est tellement plus facile d’accuser la France moisie, nauséabonde de tous les maux, de cracher au visage de ces salauds de gaulois, racistes et mesquins…