Si l’appartenance religieuse ou les origines de son auteur n’ont pas été dévoilées, Me Jakubowicz s’indignait mardi, sur le site du Nouvel Obs, du hashtag #Unbonjuif paru ce dimanche sur Twitter qui a été l’occasion, au prétexte d’un rire innocent, « de toutes sortes de tweets et de retweets ouvertement antisémites ».
« Sous couvert de l’anonymat (on a vu poster un certain Usama Bin Laden par exemple), les pires horreurs sur les Juifs, les choses les plus abjectes, les poncifs les plus insupportables » ont été envoyés relève le président de la Licra. Force est de constater en effet que si humour il y a ici, il nous est très largement étranger.
Ce qui ne nous amuse guère également, c’est la mauvaise foi de la Licra. Dernièrement, réagissant à la saillie de Jean-François Copé sur le racisme anti-blanc, cette officine peinait à reconnaitre son existence. Il ne doit néanmoins pas « être nié », mais il s’agit d’un « phénomène (qui) reste très marginal dans notre société (sic) ». Il conviendrait ainsi plutôt de qualifier ce racisme là de « ressentiment anti- français » ! « Les victimes doivent porter plainte. Malheureusement son instrumentalisation politique, notamment par l’extrême droite, ne favorise certainement pas un traitement efficace de la question, dessert les victimes et favorise, sur le fond, une concurrence victimaire nocive pour la République. » Ce serait donc cette concurrence qui remet en cause une situation de monopole qui serait condamnable ?
Evoquant encore dans le Nouvel Obs les tweets antisémites , le président de la Licra explique que « dans le contexte d’ethnicisation et de communautarisation de la société que nous connaissons –et qui est directement la cause d’une immigration de peuplement philosophiquement soutenue dans son principe par toutes les officines antiracistes, NDLR- (…) il nous faut également faire de la prévention, et armer nos enfants par une meilleure éducation (…). C’est ce à quoi nous nous employons dans le cadre, notamment, de notre partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale ».
Nous savons en effet que les commissaires politiques de la Licra « ( interviennent) régulièrement auprès des établissements scolaires afin de faire partager aux élèves les valeurs de la République, et plus particulièrement de promouvoir la tolérance et l’antiracisme », dans les faits pour faire œuvre de propagande anti-nationale.
Dans son article, le président de la Licra dénonce aussi « les traditionnels amalgames entre juifs, sionistes et Israéliens », et affirme que « ces provocations relèvent d’un niveau d’éducation zéro qui fait qu’un nombre non négligeable de personnes prennent ces bons mots au premier degré. Ces tweets participent des ingrédients qui fabriquent de véritables bombes, au sens propre comme au sens figuré. La société doit s’en protéger. »
Cette montée au filet de la Licra, et plus largement d’autres associations communautaires, intervient dans le contexte tendu que l’on sait, au moment d’ailleurs ou la cellule islamiste présumée de Torcy qui vient d’être démantelée, préparait selon RTL, un attentat contre un avocat pénaliste parisien, qui n’aurait jamais caché son judaïsme, membre du Conseil représentatif juif de France (Crif). « Il a aussi souvent affiché, devant les caméras et les micros, son soutien sans faille à Israël et à la cause juive » précise la radio sur son site internet.
Pour autant, qu’elle est aussi la légitimité des Jakubowicz et consorts à préempter le combat contre les haines inter-communautaires alors qu’ils continuent plus ou moins implicitement à véhiculer les pires mensonges sur l’opposition nationale ? Evoquant l’affaire Merah dans les colonnes du JDD le 7 octobre, le président de la Licra donnait comme exemple de « rassemblement de la communauté nationale » contre la haine, l’odieuse manipulation anti-frontiste de Carpentras qui avait vu en 1990 « la France de toutes les couleurs (descendre) dans la rue. Une sorte de paix des braves… »
Cette paix des braves serait plus crédible si les antiracistes professionnels étaient convaincus de sa nécessité, à défaut on s’expose à se faire épingler par la communauté d’en face. En l’espèce par le site communautaire musulman oumma.com qui pointait le 25 septembre le double langage de Richard Malka, avocat de la société Clearstream, de Marek Halter, DSK et Anne Sinclair mais aussi depuis 1992 de l’hebdomadaire vulgaire Charlie Hebdo. Me Malka était aussi le défenseur (malheureux) de Caroline Fourest et Fiameta Venner qui viennent d’être condamnées, le 4 octobre, pour leur biographie diffamatoire envers Marine, Jean Marie Le Pen et le Front National.
Invité à un débat organisé par l’ambassade française de Tel-Aviv et intitulé « Le blasphème, droit ou délit », Richard Malka a été interpellé par le journaliste israélien Yaron London, animateur du débat qui l’a interrogé habilement :si un « caricaturiste dit vouloir s’en prendre à la foi juive mais dessine des juifs très laids, bossus, avec un grand nez et, peut-être, une liasse de billets à la main(…) écrit qu’il ne s’en prend pas au juifs mais à la foi juive… A qui s’en prendrait-on ? A la foi ou aux croyants ? »
Or, est-il relevé, « Dans l’intégralité de cet échange, Richard Malka tente de justifier l’existence des caricatures danoises, relayées alors par Charlie Hebdo, ainsi que les récentes attaques de Madonna en concert contre la symbolique chrétienne . Prétexte invoqué : ce ne sont pas tous les musulmans, ou tous les chrétiens, qui seraient visés. Pourtant, à l’inverse, le dessin représentant de manière laide un juif, fût-il intégriste ou ultra-sioniste, serait nécessairement considéré comme une incitation à la haine. »
« Il n’est pas venu à l’esprit de Richard Malka que les dessins de Charlie Hebdo, ainsi que les caricatures danoises, représentaient régulièrement des musulmans, depuis la figure du Prophète jusqu’au pratiquant moderne, de manière laide , avec un gros nez et, parfois, les accessoires exotiques d’usage telles les babouches et autres djellabas. Pour l’avocat (« sophiste »), il ne s’agit pas ici de préjugés racistes mais, plus simplement, de la liberté souveraine du caricaturiste à exprimer sa critique de la religion islamique (…). »
Certes, mais pour la Licra comme pour Charlie Hebdo et tous leurs amis, et Bruno Gollnisch n’est apparemment pas le seul à le constater, la probité intellectuelle apparaît souvent à géométrie variable.