Boulevard Voltaire précisait Dominique Jamet à l’Afp, fonctionne pour l’instant sur le principe du bénévolat, mais l’objectif –il espère atteindre 100 000 visiteurs uniques « dans un premier temps »- est de « (trouver) des contributeurs afin de se développer, recueillir des recettes, sans aliéner son indépendance, et atteindre peut-être l’équilibre. »
Homme libre s’il en est, l’ancien magistrat Philippe Bilger a salué dans Marianne le 8 octobre dernier l’avènement de ce site…qui a été a contrario descendu en flamme par les partisans du consensus mou, les gardiens vigilants qui dénoncent à qui mieux-mieux celles et ceux qui refusent de penser dans les clous.
A l’image de Claude Soula, « grand reporter » au Nouvel Obs qui a fustigé un site « d’extrême droite » (!), « des nouveaux passeurs de la pensée modérée vers la pensée dangereuse » et estime avec ce style emphatique qu’il affectionne que « l’appel à Voltaire n’est pas fait pour nous faire avancer vers les Lumières, mais plutôt vers les ténèbres » (sic). Jack Lang pas mort…
En l’espèce, nous l’avons vu, c’est bien le mélange des genres et des opinions qui fait l’intérêt de Boulevard Voltaire. Nous pouvons y lire aussi bien un sioniste de droite dure comme Me Goldnadel, qui tient parfois des propos dans lequel le FN peut se reconnaître, qu’un Pierre Hillard dénonçant sur ce site l’exacerbation des principes communautaristes pour casser les Etats nations et qui, entre autres « ont abouti à l’inauguration, le 16 février 2012, d’un Parlement juif européen composé de 120 membres dans les locaux mêmes du Parlement européen de Bruxelles. »
Et puis, il n’est pas nécessaire –fort heureusement- d’être un infâme réactionnaire ou un nationaliste, pour énoncer des vérités. Exemple, avec le communiste Michel Cardoze qui, fait amusant, pointe implicitement dans un article récent -http://www.bvoltaire.fr/michelcardoze/et-ces-familles-qui-vivent-du-shit,1880- les vraies raisons qui empêchent la plupart des politiciens du système de pencher vers une dépénalisation du cannabis. A savoir éviter l’explosion des banlieues qui vivent largement du trafic de stupéfiant. Or ce constat avait été déjà dressé par le site Polemia en 2006 et pointé plus récemment sur ce blog -/2011/06/15/drogue-%c2%ab-douce-%c2%bb-cites-dures%e2%80%a6/
Quelques mots enfin, pour noter aussi que Philippe Bilger dans cet article de Marianne prend aussi la défense de l’écrivain de grand talent Richard Millet, victime d’une curée médiatique d’une grande violence, suscitée par la publication de son livre récent, L’Eloge littéraire d’Anders Breivik.
Rares sont ceux qui l’ont éreinté, note M. Bilger, qui ont lu son livre ou écouté ses explications et « cette ignorance ou négligence ne les a pas gênés mais, au contraire, leur a facilité la tâche : condamner sans savoir, excommunier sans autre forme de procès. Dans les cohortes de la bienséance systématiquement outrée, il y a toujours des places. »
L’ex magistrat le sait d’expérience, lui qui a été traîné dans la boue il y a deux ans en compagnie d’Eric Zemmour, pour avoir évoqué la surdélinquance étrangère dans notre pays.
Non content de dénoncer l’inique loi Gayssot, nous noterons enfin que Philippe Bilger eut aussi l’honnêteté intellectuelle (et le courage bien rare) de prendre la défense de Bruno Gollnisch assailli alors par la meute. Dans son livre J’ai le droit de tout dire (2007), il estimait que le dirigeant frontiste « (avait) a raison de dénoncer une grave dérive de la pensée et une défaite de la liberté d’expression» .
« Méfions nous du délit de sale gueule en matière de liberté d’expression » poursuivait le magistrat qui dénonçait une « immense chape de plomb lourde ou soyeuse qui censure, interdit promulgue ou impose », « une présomption de parole malfaisante et maléfique à l’encontre de quelques uns », de « Bruno Gollnisch » à « Christian Vanneste », de « Jean-Marie Le Pen » à « Alain Finkielkraut », en passant par « Dieudonné »…
Puisse-t-il être entendu et plus largement le site pluraliste de MM. Ménard et Jamet faire des émules…dans les têtes. Un peu d’air!