Du président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, à la hiérarchie catholique, du Front National aux « cathos » du PS, de l’essayiste Alain Soral au grand rabbin de France Gilles Bernheim, des voix sans cesse plus nombreuses s’élèvent pour demander au gouvernement de ne pas appliquer la promesse 31 du programme de François Hollande, en faveur du droit au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels. Un avant-projet de loi sera présenté en Conseil des ministres mercredi.
Les effets de cette fronde sont perceptibles dans les enquêtes d’opinion. 63% des personnes interrogées étaient favorables au « mariage gay » en 2011 selon BVA. Ils ne sont plus que 58% aujourd’hui, selon l’enquête de ce même institut paru samedi dans Le Parisien.
Le même jour, depuis Lourdes, lors d’une assemblée des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois a appelé les chrétiens à accroître leur mobilisation dénonçant l’instauration du « mariage pour tous ». Une « supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants ». Ce ne serait d’ailleurs pas « le mariage pour tous » a-t-il justement précisé mais « le mariage de quelques-uns imposé à tous. »
La secte du Grand Orient de France (GODF) a violemment attaqué hier sur ce thème le clergé catholique, exigeant des « Eglises » qu’elles se « (restreignent) à la seule sphère spirituelle, et (qu’elles n’interférent pas) , par des imprécations stigmatisantes et des amalgames violents et haineux, avec les légitimes débats publics et démocratiques qui président à l’évolution et au progrès des droits civils » (sic).
A l’appel du collectif « La manif pour tous », les opposants au mariage gay organiseront une manifestation le 17 novembre à Paris en présence de plusieurs délégations des Associations familiales catholiques (AFC). Bruno Gollnisch apporte son soutien à ce rassemblement comme a celui qui sera organisé le lendemain également dans la capitale à l’appel de Civitas et encore plus largement à toutes les manifestations pacifiques, laïques ou confessionnelles, qui seront initiées pour défendre la famille traditionnelle.
Marine Le Pen, a demandé dimanche sur BFM-TV, que nos compatriotes soient consultés par référendum sur ce sujet prédisant dans cette hypothèse le même sort à ce projet que celui que réserva la majorité des électeurs à Constitution européenne en 2005…
La présidente du FN s’est dite en attendant prête à participer, sans sectarisme, à des manifestations organisées par l’UMP, notamment contre le mariage homosexuel. Ce qui serait une première depuis bien longtemps puisqu’il faut remonter au 24 juin 1984 pour rencontrer un (unique) cas de figure similaire. Jean-Marie Le Pen, les députés européens du FN et des milliers de frontistes se joignirent alors à la gigantesque manifestation pour la liberté de l’enseignement qui traversa Paris et qui comprenait aussi des personnalités, des cortèges du RPR et de l’UDF…
Si Jean-François Copé est partisan de descendre dans la rue pour que le peuple de droite exprime son ras-le-bol du gouvernement, il est apparu très mal à l’aise que la présidente du FN reprenne l’idée au bond.
Interrogé sur ce point dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien Le Parisien publié dimanche, il a répondu : «Je ne suis pas dupe. Le FN voit bien que, si je suis élu le 18 novembre, l’UMP incarnera de manière crédible et responsable cette droite décomplexée que le peuple français attend ». « Il s’agit d’une de ces manips politiciennes dont elle (Marine Le Pen, NDLR) est coutumière. » Des propos qui ne brillent pas par leur clarté…
Nous ne sommes pas dupes de notre côté des failles qui traversent l’UMP entre partisans de la fuite en avant mondialiste (majoritaires au sein de sa direction) et ceux qui souhaitent un sursaut patriotique, une alliance avec les nationaux.
Le rival de François Fillon est en effet conscient de la grande proximité de la base de l’UMP avec les idées défendues par le FN, comme il l’est plus généralement de la droitisation des opinions en France comme dans le reste de l’Europe…Et c’est bien l’ostracisme de la droite libérale vis-à-vis de l’opposition nationale qui exaspère de très nombreux adhérents et sympathisants de l’UMP qui estiment que c’est cette posture qui permet à la gauche de rafler la mise à toutes les élections depuis 2007.
Une base électorale UMP, constate Bruno Gollnisch, qui ne comprend pas que certains de ses dirigeants reprennent sans vergogne des pans du programme frontiste –du moins verbalement…- et que dans le même temps MM. Fillon et Copé, comme ce fut encore le cas lors de leur dernier duel télévisé, diffament les patriotes en mettant sur le même plan le Front National et le Front de gauche.