Cet état d’esprit, prend une résonance particulière relève Bruno Gollnisch, à l’aune des menaces et des agressions dont sont victimes les chrétiens d’orient. Il pense particulièrement en ce moment au sort de cette minorité dans une Egypte en proie au redoublement des violences anti-coptes, et bien sûr à la Syrie ravagée par le terrorisme islamiste.
Archevêque syrien catholique de la préfecture de Hassaké-Nisibe au Nord-Est de la Syrie, Behnan Hindo, a lancé le 22 novembre un appel à la communauté internationale. Au nom des trois évêques de la région, syrien catholique, syrien orthodoxe et assyrien oriental, et au nom des différentes composantes ethniques de la région, il a demandé que la préfecture de Hassaké soit épargnée.
Pour cela a-t-il dit, il faut que la communauté internationale « fasse pression sur les différents groupes armés et l’Armée syrienne libre (ASL) pour qu’elles n’entrent pas dans notre région afin qu’elle demeure toujours ce qu’elle est: le seul havre de paix et de sécurité en Syrie. »
L’ASL ne l’entend pas de cette oreille là où elle peut frapper. Mercredi, au moins une trentaine de personnes ont été tuées dans l’explosion de deux voitures piégées visant clairement des civils à Jaramana, un district du sud-est de Damas. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une émanation des Frères musulmans, basé en Grande-Bretagne, a annoncé un total de 54 tués. Des attentats fermement condamnés par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Interrogé par France 24, un habitant de Damas, « Nabil », explique que ce quartier ou vivent une majorité de Druzes et de Chrétiens, était réputé pour « sa relative sécurité » et accueillait beaucoup de réfugiés fuyant les combats et les violences.
« Les habitants explique-t-il, ont refusé de laisser l’armée régulière entrer et ont formé leurs propres brigades pour contrôler l’entrée dans leur quartier (avec l’accord tacite de l’armée). Ils ont également refusé l’entrée aux milices de l’Armée libre syrienne. Les rebelles ont essayé à plusieurs reprises de venir à Jaramana, mais ils ont été repoussés par ces brigades locales. »
« Ce n’est pas la première fois qu’il y a un attentat à Jaramana. Il y en a déjà eu un il y a deux mois, et une série d’explosions s’est produite il y a un mois. L’Armée syrienne libre avait proféré des menaces : elle demandait aux habitants du district de choisir entre eux et le gouvernement… »
Dans ce contexte de rébellion armée, fortement structurée et noyautée par les djihadistes, contre le régime en place en Syrie, les milices anti-Assad ont utilisé pour la première fois ces derniers jours des missiles sol-air. Le site du quotidien Le Point cite Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lyon-II et directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo) qui estime que les missiles en question « viennent de l’étranger. »
« Officiellement, seule l’Arabie saoudite et le Qatar financent et arment l’opposition syrienne. Le matériel envoyé serait léger : des kalachnikov et des lance-roquette RPG. Il faut dire que les deux pays du Golfe subissent les pressions de Washington et de Paris, qui craignent que des armes lourdes ne tombent entre les mains de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, présents sur le terrain, et qui pourraient ensuite s’en servir contre des intérêts occidentaux dans la région (…)».
« Côté français, on assure ne pas livrer d’armes aux rebelles syriens, contrairement à ce qui a été fait en Libye (…). Ceci n’empêche pas le versement d’argent. Depuis le début de la révolution syrienne, en mars 2011, Paris affirme avoir versé quelque 32 millions d’euros d’aide aux Syriens (…) ».
32 millions d’euros versés avec nos impôts à des groupes qui ont largement mis un pays entier à feu et à sang, pour complaire aux velléités géopolitiques de remodelage de la région de certains cercles et officines…Dans l’intérêt également d’une France indépendante et souveraine sur la scène internationale ? Il est très fortement permis d’en douter.
Spécialiste du mondialisme, « ce processus technocratique de décomposition des nations et d’unification du monde, passant par la constitution de grands blocs continentaux », l’universitaire Pierre Hillard, dans un entretien accordé en juin au blog CNTF, évoquait « les buts à long terme élaborés au sein de certaines officines peu philanthropes ». Il citait notamment les travaux « d’un ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien Oded Yinon dans une publication parue en 1982 dans le cadre de « l’organisation sioniste mondiale » (World Zionist Organisation). »
« Publié dans La revue d’études palestiniennes et reproduit dans la revue Confluences méditerranéennes (n° 61 printemps 2007) sous le titre Une stratégie persévérante de dislocation du monde arabe, il est clairement indiqué par son auteur que « Le Moyen-Orient ne pourra pas survivre dans ses structures actuelles sans passer par des transformations révolutionnaires (…). Il s’agit ni plus ni moins de favoriser la dislocation des pays musulmans. »
« Ainsi, il est déjà prévu en 1982 de partager l’Irak en trois blocs (chiite, sunnite et kurde), de pulvériser l’Etat syrien en plusieurs entités ainsi que l’Etat égyptien. Il est ajouté pêle-mêle que le processus doit toucher aussi la Libye, le Soudan, le Liban … A la lecture de ce texte, on se rend compte que les événements qui balaient les Etats arabes depuis 2011 ne sont pas fortuits. »
« Il faut rappeler aussi que cette politique définie par Oded Yinon accompagne le rapport rédigé en 1996 par le Prince des ténèbres , Richard Perle, intitulé A clean break : a new strategy for securing the realm. Ce document, véritable catalogue de déstabilisation des pays musulmans fut présenté à Benjamin Netanyahu dans le cadre d’un think tank israélien : The Institute for advanced strategic and political issues. La corruption et le népotisme qui caractérisent les pays musulmans ne suffisent pas à expliquer les bouleversements profonds en cours du Maroc au Pakistan. »
Constatons simplement de notre côté l’évidence. A savoir que des moyens financiers très importants et que la grosse artillerie médiatique ont été déployés depuis mars 2011 par le Nouvel ordre mondial, ses alliés européens et des pétromonarchies, pour faire chuter la Syrie, avec l’aide sanglante des idiots utiles du djihadisme. Au vu de l’ampleur de ce déchaînement, qui peut douter encore que le régime de Bachar el-Assad, au-delà de ses tares, de ses fautes et de ses imperfections n’a pas le soutien d’une majorité de la population ?