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Le cas Pétroplus

petroplusSelon la société de veille économique Trendeo, quelques 266 usines ont mis la clé sous la porte en France en  2012, pour  seulement 166 créations. Seules la construction aéronautique et l’industrie du luxe tirent leur épingle du jeu, avec plus de 2.400 créations de postes. Le mois de janvier 2013 est considéré comme  « le plus mauvais »  par ce cabinet depuis qu’il collecte des données. Le rythme de fermeture progresserait de 42% et près de 1.087 usines ont disparu depuis 2009. Sans surprise, en l’absence d’un mécanisme de protectionnisme intelligent et de barrières douanières modulables, ce sont l’industrie manufacturière française et  l’industrie automobile qui sont les plus touchées, alors que les délocalisations se poursuivent  à vitesse grand V (41.994 emplois de moins depuis 2009), suivie de l’industrie pharmaceutique (-8.648 emplois). Viennent ensuite les secteurs des Transports et de la logistique et celui de l’Administration publique avec respectivement 60.854 et 57.790 emplois supprimés depuis quatre ans.

 Au total 23.897 emplois industriels ont été supprimés en 2012,  121.946 depuis 2009. Un bilan effroyable  qui pourrait s’alourdir du nombre des 470 salariés de la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) qui  n’ont guère d’espoir de  voir leur entreprise survivre. Le délai pour les offres de reprise expire ce mardi à 17 heures. Pétroplus a déposé son bilan le 24 janvier 2012, mais a été autorisée plusieurs fois à poursuivre son activité par le tribunal de commerce de Rouen.

 « C’est un dossier difficile sur lequel l’Etat s’est beaucoup mobilisé mais les chances de succès sont limitées » a prévenu le cabinet de Jean-Marc Ayrault pour préparer les  esprits au pire. Même dramatique aveu d’impuissance  du chef de l’Etat, en janvier, qui  écartait toute nationalisation comme à Florange, tout en précisant lui aussi qu’il était  « difficile de trouver un repreneur. »

Il convient de noter que l’intersyndicale de Pétroplus, par la voix de  son  porte-parole, le cégétiste   Yvon Scornet,  accuse le gouvernement socialiste d’avoir « tout fait pour écarter l’iranien Tadbir Energy Development Group » qui était un très sérieux repreneur  potentiel.

« Je suis en colère a déclaré M Scornet, dans le sens où ce n’est pas seulement le fait qu’on refuse le dossier iranien, qui était très solide, mais on demande des comptes, par exemple sur Total, qui dit je me fous de ce que dit le gouvernement, en gros, c’est ça. Total n’a pas le droit d’acheter du pétrole iranien mais en achète par sa filiale coréenne. Le boycott de l’Iran affaiblit l’industrie française, pas iranienne : PSA est très affaibli. Doux vendait deux millions de poulets à l’Iran : ils sont où, Doux, maintenant ? On peut nous offrir le meilleur plan social, ça voudra dire qu’on aura perdu. Les gens vont partir avec de l’argent alors qu’il n’y en avait pas il y a un an. Et on s’est battus pour ça ? »

« Le gouvernement poursuit Yvon Scornet,  a tout fait pour écarter toute offre de la part d’une société iranienne, alors que cette offre non seulement n’était pas contraire à l’embargo mais était une réponse aussi à d’autres sociétés françaises mises en difficulté actuellement. Il faudra que l’on nous explique pourquoi des sociétés américaines trouvent le moyen de contourner l’embargo, que des pays comme la Corée du Sud ont une dérogation, ce qui permet d’ailleurs à la filiale coréenne de Total d’acheter du pétrole iranien, et que nous, nous devrions accepter de fermer nos usines pour faire plaisir aux américains !»

Rappelons que l’embargo sur le pétrole iranien, qui se voulait un moyen de pression sur Téhéran dans le  dossier du  nucléaire, et décrété il y a un an  par l’UE – environ 18% de ses exportations de brut- est sans  grande conséquence pour un pays qui ne manque pas de clients asiatiques en forte croissance économique et  gourmands en or noir.

Il est vrai aussi que François Hollande met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy également dans le domaine de la politique étrangère. Nous l’avons constaté lors du passage lundi du vice-président américain Joe Biden à Paris. Celui-ci a félicité le locataire de l’Elysée pour une  intervention militaire  au Mali qui défend aussi les « intérêts américains ». Il s’est réjoui  de la complète identité  de vue entre le président français, Barack Obama  et lui-même…ce qui n’est pas forcement rassurant. Rappelons que M. Biden prône clairement le renversement de Bachar el Assad en Syrie et a averti solennellement  l’Iran que «  la fenêtre diplomatique se referme »…

Enfin, soulignons pour conclure, à l’adresse de M. Scornet et de tous les éternels cocus de la gauche au pouvoir, que ce n’est pas en votant pour les partis du Système que le sort des salariés français ira en s‘arrangeant.

A cette aune, rappelle Bruno Gollnisch, nous n’oublions pas le rôle délétère qui est souvent joué par les petits marquis et autres chefs féodaux du syndicalisme français. Dans le cadre de la dernière campagne présidentielle, l’intersyndicale (CGT-CFDT-CFE/CGC) de Pétroplus avait ainsi invité tous les candidats pour débattre de leur sort…mais avait interdit à Marine Le Pen de venir…laquelle  arriva  en tête des votes  ouvriers quatre mois plus tard ! Ceci explique certainement  cela…

 

 

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