Avec une incohérence ( ?) qui la rend décidemment très difficile à suivre, Frijgide Barjot, figure médiatique à la tête de la Manif pour tous cornaquée par une UMP qui joue une manche dans chaque camp, a affirmé qu’elle assisterait bien volontiers si elle y était invitée, aux premières unions homosexuelles. Celles-ci pourraient être prononcées courant juin…
Logique, lui, le Syndicat de la magistrature (SM), créé en 1968, qui s’est officiellement engagé aux côtés des partis, de groupuscules et syndicats de gauche pour soutenir le « mariage pour tous », l’est nettement plus. Les militants politiques qui en sont adhérents affichent clairement leurs convictions.
Le SM, qui a appelé en 2012 à voter contre Nicolas Sarkozy et l’extrême droite, multiplie depuis sa création les prises de position contre le Front National. C’est le garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui a d’ailleurs ouvert son 46e Congrès en novembre dernier.
Le site libéral proche de l’UMP, Atlantico, a soulevé une polémique hier en révélant l’existence, vidéo à l’appui, d’un mur de photos, visible dans le local syndical du SM, qui représente accessoirement 30% des magistrats de l’ordre judiciaire.
Ce mur dit «des cons » en interne chez nos extrémistes syndiqués, a suscité les lamentations de Jean-François Copé puisque on y retrouve de nombreux dirigeants de l’UMP : Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie Edouard Balladur, Patrick Balkany Eric Besson François Baroin, Luc Chatel, Luc Ferry, Christian Jacob, Eric Woerth, Nadine Morano, Brice Hortefeux (affublé d’un autocollant FN et de la mention « L’homme de Vichy.»
D’autres personnalités médiatiques sont épinglés comme le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, le polémiste Eric Zemmour, la journaliste et épouse de Jean-Louis Borloo Béatrice Schoenberg, l’essayiste Guy Sorman, l’ancien directeur du Figaro Etienne Mougeotte, l’ancien patron de TF1, Patrick Le Lay; l’éditorialiste du Figaro Yves Thréard, le présentateur David Pujadas. Quelques figures idéologiques du combat antinational et/ou mondialisme bon teint comme Jacques Attali, Alain Minc, ou encore Alexandre Adler, ne sont pas non plus épargnées.
Tout juste peut-on s’étonner de l’absence sur ce mur de la honte du groupe islamiste Forsane Alizza qui, apprenait-on en avril de l’année dernière, projetait l’enlèvement d’un délégué du SM, en l’espèce le vice-président du tribunal de grande instance de Lyon, chargé de l’instruction, Albert Lévy. Trop stigmatisant ?
Car les indignations politiques et sémantiques du SM sont toujours à géométrie variable. On se souviendra qu’en 2008, exemple parmi d’autres, au moment du procès de Michel Fourniret, tueur en série et violeur de jeunes filles plastronnant devant la Cour d’Assise, le SM s’était fendu d’un communiqué indigné pour dénoncer les« propos indignes » de l’avocat général Francis Nachbar.
Il reprochait notamment vertement à ce dernier d’avoir « humilié ». Fourniret en le qualifiant de « monstre nécrophile », ce qu’il est pourtant bel et bien. Les pudeurs et les nuances dans l’indignation du SM sont bien étranges pour le commun des mortels…
Mercredi, M. Copé a demandé à Mme Taubira, de «diligenter une enquête» sur ce mur évoqué plus haut. «C’est indigne, c’est un scandale absolu ». Le président de l’UMP a évoqué la possibilité que le Parlement fasse «une enquête». «Il faut qu’on comprenne comment on en est arrivé là à un moment où l’indépendance de la justice est revendiquée, où la séparation des pouvoirs est un élément majeur».
Le «Syndicat de la Magistrature n’est pas un syndicat comme les autres, c’est un syndicat de magistrats», et démontre ainsi a-t-il ajouté, «un engagement politique» assorti de «mises en cause personnelles extrêmement graves».
Avec une légitimité bien plus grande dans les critiques, le FN, par la voix de son vice-président Louis Aliot, a souligné le même jour qu’il fallait se poser la question d’une dissolution du SM.
« Les juges affiliés à ce syndicat peuvent-ils encore juger des femmes, hommes ou organisations politiques en toute indépendance (…) ? » s’est-il interrogé.
Constatons avec Bruno Gollnisch que l’UMP au pouvoir cette dernière décennie n’a rien entrepris de sérieux pour que les Français reprennent confiance dans leur justice , dans leurs magistrats.
Cela s’explique en grande part du fait du formatage des juges par l’Ecole nationale de la magistrature, qui les coule dans un moule particulier, qui délivre un enseignement marxisant et au sein de laquelle on apprend notamment que le délinquant est une victime de la société.
Comment s’étonner après cela que la justice, malgré la présence de nombreux magistrats honnêtes, apparaisse aux ordres et profondément pervertie par des idéologies néfastes ?
Bref, comment l’UMP qui s’est couchée devant le magistère moral de la gauche, peut-elle fustiger sans hypocrisie, la politisation des procès, des magistrats, telle qu’elle apparaît aussi à travers le militantisme d’extrême gauche du Syndicat de la Magistrature ?
C’est pourquoi le FN propose d’interdire la politisation et la syndicalisation des magistrats, sachant que ces fonctionnaires là, à commencer par les extrémistes du SM, ne se privent pas de leur droit de publier, en dehors de leurs strictes fonctions, des analyses politiques.
En décembre dernier, Bruno Gollnisch s’était d’ailleurs interrogé sur la nécessité de récuser dans un procès le concernant les magistrats membres du Syndicat de la Magistrature qui ont pris position officiellement contre le FN. Ce ne serait que justice.