Le PC, le PRG, les personnalités du PS (Harlem Désir, Michel Sapin, Vincent Peillon, David Assouline, Arnaud Montebourg…) ont immédiatement appelé à voter UMP pour faire «barrage au FN».
Le PC a par ailleurs retourné sa hargne contre les écolo-gauchistes, leur faisant porter la responsabilité de leur défaite humiliante, de « la division à gauche provoquée par la candidate d’EELV».
Mieux encore, Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé lui d’appeler à voter UMP, a estimé hier sur RTL que c’est le soutien du PS au candidat communiste qui a plombé la candidature de celui-ci, tant le rejet de la politique sociale démocrate de François Hollande est fort dans l’opinion. Une politique estime-t-il encore qui est la première responsable de la bonne santé électorale de l’opposition nationale: « le principal pourvoyeur des voix du FN est à l’Elysée»…
Ce qui est certain c’est que dans les conversations entendues à la sortie des bureaux de vote dimanche à Brignoles, comme dans celles des Français depuis des mois, reviennent sans cesse les mêmes constats traduisant la même exaspération. A savoir le ras-le-bol devant le matraquage fiscal délirant du gouvernement Ayrault, l’échec de Manuel Valls à juguler l’insécurité (une forte hausse notamment dans le canton) ; le tout sur fond de poursuite des flux migratoires qui ici comme ailleurs ont bouleversé le paysage…
Cette incompétence socialiste qui fait écho à l’impuissance de l’UMP est relevée implicitement par Jérôme Fourquet de l’Ifop qui constate que Manuel Valls –qui débute aujourd »hui une tournée anti FN par un déplacement à Forbach– « gagne sur le terrain de la communication, pas sur celui de l’action ».
M. Fourquet commentait le sondage pour le Figaro publié hier indiquant que 84% des Français ont le sentiment que la délinquance a augmenté ou beaucoup augmenté au cours des derniers mois ; 75% des sondés estiment aussi que le projet de loi pénale présenté par la ministre de la Justice Christiane Taubira, ne permettra pas de lutter efficacement contre la délinquance.
Cette panique du Système se constate aussi avec la levée de bouclier contre la réitération par Marine Le Pen ces derniers jours, de son refus de voir accoler le terme extrême droite à celui du FN pour le qualifier.
Samedi, le président de Debout le République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan (1,79% à la présidentielle de 2012), a déclaré que « Marine Le Pen n’a pas aujourd’hui des propos d’extrême droite. Mais son parti reste d’extrême droite puisque son président (d’honneur) reste toujours Jean-Marie Le Pen ».
« Ma ligne est très simple : je suis patriote et gaulliste. Et les gaullistes ne peuvent pas s’allier à un parti dont Jean-Marie le Pen est toujours président d’honneur. Ce n’est pas possible »(sic).
« Ce n’est pas à moi de changer. Je suis patriote et républicain. C’est au Front National de changer. Marine Le Pen doit choisir ». Bref l’union des patriotes ne sera possible que « quand, justement, le Front National ne sera plus d’extrême droite. C’est tout ». a-t-il encore avancé.
Notons pour notre part que c’est pourtant M. Dupont-Aignan qui a changé en quittant, non sans parfois certaines ambiguïtés, les rivages de la droite européiste se proclamant elle aussi gaulliste. C’est lui qui a repris à son compte il y a déjà plusieurs années des pans entiers du programme de résistance patriotique et de souveraineté nationale défendu historiquement par un FN, alors présidé par un certain Jean-Marie Le Pen.
Les justifications avancées par le président de DLR pour refuser la main tendue par le FN, ressemblent surtout à une peur certaine de franchir le Rubicon, que n’ont pas de nombreux électeurs français. A commencer par les électeurs souverainistes, pour ne rien dire de beaucoup d’ adhérents de DLR qui n’hésitent à braver frontalement le politiquement correct…
Cette volonté d’agiter les peurs et les fantasmes, de faire perdurer un cordon sanitaire autour du FN, notamment par l’utilisation du qualificatif d’extrême droite a été actée de nouveau par le ministre Arnaud Montebourg, dimanche soir sur BFM : « Le Front National c’est un extrémisme dans toutes les solutions. »
Le Front National «reste une formation politique d’extrême droite» que «tout» rattache à ce camp, a accusé lui aussi samedi le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, avant l’ouverture du Forum «la République face aux extrémismes».
Dans un long article paru sur le site du magazine politis, le journaliste et militant anti FN Michel Soudais, a rappelé que le refus de Marine de voir le FN « être étiqueté d’extrême droite et ses menaces de poursuivre en justice ceux qui s’obstineraient à le qualifier ainsi n’ont rien de nouveau. »
Déjà en 1995, Jean-Marie Le Pen avait envoyé à plusieurs directeurs de journaux (Le Monde, Libération), « par lettre recommandée avec accusé de réception », un courrier dans lequel il informait qu’il entendait utilisait un droit de réponse «chaque fois que les mots extrême droite et extrémiste qualifieront le Front National dans vos colonnes ». En vain. La justice l’avait débouté, considérant qu’il s’agissait, de sa part, d’un «abus de droit», visant, «de façon délibérément dissuasive, à censurer le vocabulaire du journaliste».
Dans une lettre du 31 octobre 1995, envoyée à plusieurs quotidiens, il rappelait aussi qu’ « en science politique, (l’extrême droite) a une définition bien précise ». Celle-ci évoquerait « les ligues et les mouvements fascistes d’avant guerre », et se caractériserait par « le refus de la démocratie et des élections, l’appel à la violence, le racisme et la volonté d’installer le parti unique ». « Or sur chacun de ces points, écrit Jean-Marie Le Pen, le Front National se distingue de l’extrême droite et même s’oppose à elle. »
« Dans le monde médiatique, souligne encore Jean-Marie Le Pen, l’extrême droite est toujours associée à la violence.» « Quand il y a un attentat, un incendie, un meurtre, des violences, on dit : On ne néglige pas la piste d’extrême droite , et on associe toujours ce mot à ces images. Après, il suffit de l’associer systématiquement au Front national pour obtenir une espèce d’image subliminale, une image politiquement connotée ».
Dans son livre Les Français d’abord (1984), il notait encore, non « sans fondement » concède M. Soudais que «l’extrême droite est une notion floue, imprécise, équivoque, d’usage plus polémique que scientifique. On s’en sert comme d’une arme dans un combat où les mots tuent parfois plus sûrement que des balles (…). Le concept d’extrême droite est si vague, aussi bien dans l’espace que dans le temps, que le Grand Larousse encyclopédique ne s’est même pas risqué à en donner une définition. Indéfini, il se prête donc admirablement à tous les amalgames historiques ou idéologiques. »
« La sémantique n’est pas neutre, puisque l’adjectif d’extrême gauche est: gauchiste, et que l’adjectif d’extrême droite est: extrémiste de droite, ce qui laisse entendre qu’elle mettrait au service d’idées extrémistes ou révolutionnaires des méthodes extrémistes ou terroristes, fait observer Le Pen en répétant inlassablement que son parti n’est extrémiste ni dans ses idées ni dans ses méthodes ».
« Pour le FN, l’enjeu est d’importance. Les luttes politiques sont des luttes sémantiques, expliquait ainsi Bruno Gollnisch dans une tribune libre publiée dans le Figaro (le 21 juin 1996). Celui qui impose à l’autre son vocabulaire lui impose ses valeurs, sa dialectique et l’amène sur son terrain, à livrer un combat inégal. Le secrétaire général du parti lepéniste le sait d’autant plus que son mouvement invitait dès 1989 ses militants à engager la bataille du vocabulaire ».
Pour autant, c’est un autre spécialiste « es extrême droite », Renaud Dély, qui vend la mèche en indiquant le 5 octobre dans Le Nouvel Observateur la vraie raison de la diabolisation de l’ogre FN. La preuve irréfragable que le Front National est bien un mouvement extrémiste réside dans son refus de l’immigration de peuplement, dans « sa conception de l’identité nationale immuable, figée, éternelle (…) ».
« Dans son projet, il (le FN, NDLR) scinde et oppose les citoyens en trois catégories : les Français à part entière, qu’il juge de souche, les Français de papier, c’est-à-dire issus de l’immigration, et les étrangers. Cette conception maurrassienne se traduit par un programme d’extrême droite qui repose sur un précepte foncièrement anti-républicain : la fameuse préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, colonne vertébrale du projet frontiste» écrit M. Dély.
Cette défense de l’identité culturelle, civilisationnelle, mais aussi physique du peuple français, ici bien caricaturée, suffit en effet à être relégué dans le camp du Mal par la caste mondialiste autoproclamée « républicaine », œuvrant à la disparition des nations et des peuples enracinés.
Bruno Gollnisch le rappelait sur son blog, pour nos adversaires nous sommes forcément et par nature extrémistes, anti-républicains, anti-démocrates , anti-laïcs et même racistes puisque nous défendons non pas une vision abstraite de la France, réduite à une république des droits de l’homme née en 1789 , et de son peuple, vu comme un simple agrégat d’individus, mais une identité française qui n’est pas hors sol mais faite de chair et de sang.
La caste politico-médiatique entend interdire d’examiner avec le sang froid nécessaire le type d’invasion que subit la France sous le nom d’immigration, d’évaluer les dommages déjà faits à l’identité française et de décider de la forme que doit prendre la résistance. Le but de cette grosse diversion, l’opération antiracisme, dont les grands prêtres prononcent les sentences d’excommunication et les accusations d’extrémisme , est de faire en sorte que la situation ne soit pas examinée.
L’antiracisme des idéologues français au nom duquel le FN est combattu, chez ceux qui ont réellement un projet, correspond à une volonté politique de modifier la teneur de la population française. Elle ferait que le terme France, en cas de réussite de cette opération d’invasion acceptée, change tout à fait de sens. Mais comme nous l’avons souvent souligné, le mot France n’a justement pas le même sens pour eux et pour nous.
Supposons cette opération réussie, l’idée de la France comme œuvre historique de lignées où le regard rétrospectif de l’observateur peut discerner quelques chose comme une volonté, comme une collectivité ayant une mémoire, étant un passé et se concevant elle-même comme le présent et le passé, cette idée est effacée. Il n’y a plus de France.
Des signes encourageants se multiplient qui tendent à indiquer que les mensonges du Système ne tiennent plus devant la prise de conscience générale de la situation, le choc du réel. Il est donc évident que notre combat pour une renaissance française passe aussi clairement par la bataille du vocabulaire, tant il est vrai que les mots ne sont pas neutres.