«L’euro s’est révélé un somnifère qui a incité les pays déficitaires à rêver à un dolce farniente au lieu de se soucier de leur propre compétitivité » affirme Frits Bolkestein. Le résultat est une union de transfert, qui menace de s’instaurer de façon permanente. L’union monétaire était censée favoriser l’amitié entre les peuples. Au lieu de cela, la chancelière allemande, Angela Merkel, est comparée à Hitler dans les pays déficitaires. Les Pays-Bas sont pris au piège et ne savent plus comment s’en dégager. »
Une analyse que peut aujourd’hui méditer la Croatie, pays qui depuis son entrée dans l’UE, le 1er juillet dernier, a vu une chute de ses exportations de 11% par rapport à la même période de l’année précédente, selon les premières estimations de son gouvernement.
La baisse a été de 19% pour le seul mois d’août. La raison en étant l’exposition accrue de la la Croatie à la concurrence internationale et à la perte des privilèges qui découlaient de l’appartenance à l’Accord de libre-échange d’Europe centrale (ALECE).
Au moment ou François Hollande vient de lever le veto de la France au processus de négociations sur l’entrée de la Turquie au sein de l’Union européenne, veto que Sarkozy avait décrété sous la pression du Front National, Jean-François Copé pour les mêmes raisons, agite le retour au droit du sol.
En fait uniquement pour les enfants de clandestins, ce qui ne résoudrait pas le problème de fond…et sous une avalanche de critiques dans son propre camp. A l’instar du député Jérôme Chartier (voir notre article paru hier ) mais aussi de l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino qui estime comme le PS que « le droit du sol est le fondement d’une société ouverte»…
Société ouverte que célèbre opportunément Le Parisien ce jeudi en consacrant sa une et un article de fond à « ce que la France doit aux étrangers ».
N’en déplaise aux idéologues plus ou moins bien intentionnés et faisant acte de propagande, la France s’est longtemps signalée par la stabilité de sa population. Entre la fin de la Grande migration des peuples (« Völkerwanderung ») au Véme siècle et l’arrivée sur notre sol de tribus germaniques, jusqu’à la fin du XIX éme siècle et la première partie du XXème avec l’installation et l’assimilation réussie en deux générations de nos cousins européens italiens, espagnols , portugais, polonais, la France est restée fidèle à la définition qu’en donnait le général De Gaulle.
Alain Peyrefitte, rapportait, les propos de ce dernier : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »
Cet apport de gens venus d’autres continents ne saurait être en soi un problème si ledit apport est en effet quantitativement mesuré et ne bouleverse pas de fond en comble les références culturelles, les valeurs de notre civilisation française et européenne.
Aujourd’hui le site Atlantico se penche sur « les angoisses françaises », « sur une phrase qui résonne régulièrement dans notre pays : On ne se sent plus chez nous. Mais le racisme dont est taxé quasi automatiquement quiconque oserait aborder l’insécurité culturelle et l’immigration empêche de faire la part des choses. »
Pour se faire la parole est donnée à Guillaume Bernard, maître de conférences (HDR) à l’ICES (Institut Catholique d’Etudes Supérieures) et à Aymeric Patricot, diplômé d’HEC et de l’EHESS, agrégé de lettres. Leur analyse, même si nous n’en partageons pas toutes les facettes, n’en est pas moins intéressante et mérite d’être lu dans sa totalité sur Atlantico.
Guillaume Bernard prend acte de ce que « Certains territoires de la République ont démographiquement basculé avec le changement de nature de l’immigration entre la fin des années 1970 et le début des années 1980 : de travail, elle est devenue familiale. L’INED a pu établir qu’entre 1968 et 2005, les jeunes d’origine étrangère étaient passés, par exemple, de 19 à 57 % en Seine-Saint-Denis, de 22 à 76 % à Clichy-sous-Bois ou de 20 à 66 % à Sarcelles. »
« Ce changement radical d’environnement social a créé, pour les autochtones, une insécurité culturelle qui les a poussé, pour ceux qui en avaient les moyens, à quitter ces quartiers et, pour d’autres, à mettre en place des stratégies d’évitement (par exemple pour l’inscription de leurs enfants dans les établissements scolaires). Il est raisonnable de penser que des Français vivant dans des lieux qui ne sont pas encore concernés par ce bouleversement démographique et culturel le craigne. »
Aymeric Patricot indique que « ces mouvements de population bousculent le quotidien des populations concernées, qu’elles se déplacent ou qu’elles observent les mouvements (…) La plupart des journalistes le reconnaissent aujourd’hui : la société multiculturelle, multiethnique peut certes représenter un idéal, il n’en faut pas moins admettre qu’elle suscite des tensions. »
Guillaume Bernard souligne qu’ « Alors même qu’ils incarnent l’identité de référence, celle du lieu, nombre de Français se considère acculés à une sorte de résistance. Pour résumer, l’immigration est vécue comme une invasion, la mondialisation comme un déracinement. Il ne s’agit donc pas d’un rejet de l’autre en tant qu’il est différent, mais le refus de la dépossession de ses racines et du fractionnement culturel du territoire. »
Il relève encore que pour les tenants de la pensée unique immigrationniste et multiculturaliste, « envisager qu’une immigration trop importante (ou culturellement trop éloignée du pays d’accueil) puisse être facteur de désagrégation sociale est (…) automatiquement analysé comme du racisme (…) . Dire qu’une personne n’est pas assimilée au corps social ne pourrait donc être que la manifestation d’un rejet raciste et en aucun cas la constatation d’une inadéquation culturelle (…) ».
« Les Français enracinés (qu’ils soient de souche ou non) poursuit-il, ne sont plus considérés par les pouvoirs publics et nombre d’immigrés (ayant ou non la nationalité française) comme les référents culturels. Auparavant, les étrangers s’adaptaient sinon spontanément aux coutumes du pays d’accueil du moins étaient invités à le faire ; désormais, c’est aux hôtes porteurs de la tradition culturelle autochtone de modifier leurs habitudes pour permettre aux personnes accueillies de maintenir leurs traditions exogènes. »
Et Guillaume Bernard de conclure qu’ « En fait, seul le FN semble, aujourd’hui, assumer l’importance de la question identitaire. Il est certain que cela va être difficile pour les partis traditionnels de se (ré)approprier ce thème car ils risquent soit d’être accusés de participer à la « lepénisation » des esprits, soit de ne pas apparaître crédibles (et ne cherchant qu’à récupérer les électeurs). Pour ce qui regarde plus particulièrement la droite modérée, il est certain qu’elle ne peut que s’en prendre à elle-même d’avoir déserté ce terrain. L’UMP relira-t-elle le programme de la plate-forme RPR-UDF pour les législatives de 1986 ? Et ses dirigeants et élus sont-ils prêts à l’assumer et à l’appliquer ? »
Les Français qui se tournent chaque jour plus nombreux vers le FN auront l’occasion de répondre à cette question dés l’année prochaine dans les urnes.
Alors oui, affirme Bruno Gollnisch, l’immigration-invasion est un péril mortel pour notre pays. «Il y a bien un peuple français qui est principalement -pas exclusivement- une synthèse des civilisations celtique, latine et germanique » dans une France qui «n’est pas née en 1789, n’est pas réductible aux valeurs républicaines dévoyées dans un cosmopolitisme outrancier, à l’idéologie des droits de l’homme. La France c’est une réalité charnelle et spirituelle. Et cette réalité là, le FN est le seul grand mouvement politique à la défendre et à l’assumer.