Le compromis trouvé par le Parlement et le Conseil sur l’ensemble des textes qui règlementeront désormais la politique agricole n’est pas un bon compromis.
Il poursuit et achève la dérégulation d’un secteur dont les spécificités et l’importance stratégique sont pourtant évidentes, et justifient pleinement une dérogation générale à vos obsessions concurrentielles et ultra-échangistes. Il entretient la concurrence déloyale au sein de l’Union européenne ; il risque même d’entraîner, au sein des Etats, une compétition inter-régionale dommageable ; il s’insère, bien entendu, dans le contexte d’un marché mondial en voie de libéralisation totale.
En France, chaque jour, un agriculteur se suicide. Un chiffre effroyable qui traduit la désespérance de toute une profession, et dont la politique européenne et ses déclinaisons nationales sont largement responsables.
Les agriculteurs ne demandent pas être des assistés. Ils demandent que leurs productions leurs soient payées à un prix qui reflète les coûts qu’ils supportent et permette une rémunération décente de leur travail. Faut-il rappeler qu’une bonne partie de ces coûts est due aux contraintes imposées par Bruxelles ?
Je le répète : seule une régulation des marchés et une application rigoureuse de la préférence nationale et européenne peuvent permettre cela.