Je crains que le plan d’action de la Commission pour l’industrie automobile ne soit symptomatique de la faiblesse de son engagement pour une véritable politique industrielle.
La vision reste générale, globale, axée sur la compétitivité et la concurrence mais aussi lacunaire : sous-traitance, entretien, marché secondaire sont oubliés. Elle reste ambigüe sur ce qu’il s’agit de soutenir : les constructeurs dits « européens » quels que soient les lieux de production, c’est-à-dire les actionnaires, ou au contraire des emplois dans les bassins de production existants, c’est-à-dire les citoyens. Je dois dire que soutenir l’emploi roumain chez Dacia en regardant fermer les usines Renault en France ne m’intéresse absolument pas.
C’est d’ailleurs bien là le fond du problème : dans l’état actuel de l’Union européenne, une politique industrielle au niveau européen, basée sur les éternels et éculés principes d’action de la Commission (pas de soutien, pas de protection, concurrence intra-européenne, même exacerbée et déloyale) risque de coûter cher à certains pays, notamment la France.
Je ne suis vraiment pas certain que ce soit au niveau Européen, le même qui impose l’austérité et contribue donc à l’anémie de la demande, qu’il faille chercher des solutions.