Invité de LCP, le vice-président du FN, Louis Aliot, a rappelé face au porte-parole du PS, David Assouline, la condamnation par le Front National de «tous les antisémitismes », mais aussi son attachement à la «liberté d’expression». Il a relevé que «le plus bel impresario de Dieudonné aujourd’hui, (c’est) Valls. Il a démultiplié les facteurs de promotion du spectacle de Dieudonné de la manière la plus bête qui soit. Mais c’est son affaire, ce n’est pas la nôtre.»
Cet écran de fumée, cette pièce de théâtre pour masquer aux yeux de l’opinion les échecs de la politique euromondialiste du PS qui ruinent la France et les Français, est aussi dérisoire qu’est scandaleux cet arbitraire d’un Système aux abois.
C’est bien pourquoi, les dirigeants du FN, au travers du cas Dieudonné, lequel par ailleurs se défend d’être antisémite, réitère leur conviction de la dangerosité pour la démocratie de toute restriction insensée de la liberté de parole, même si celle-ci peut apparaître outrancière, scandaleuse et/ou blessante. Après tout, personne ne vous force à lire Charlie-Hebdo, à voir les spectacles de Dieudonné ou de Patrick Timsit. Cela ressort de la liberté de chacun.
Or, il faut bien le dire, des millions de Français sont aussi quotidiennement attaqués, blessés ou vilipendés dans leur foi, leurs idées, leurs valeurs, par les émissions, de toute nature, qui se déversent sur les antennes des grandes chaînes de radio ou de télévision, notamment celles du service public…
Philippe Bilger cité plus haut, notait avec raison et cet avis est partagé par Bruno Gollnisch, que « le commun des citoyens et des juristes plus pulsionnels que raisonnables ont tendance à assimiler ce que l’éthique réprouve à ce que le droit interdit. Ce n’est pas toujours vrai et il faut s’en féliciter. Car c’est cet écart, cette distance qui permettent la liberté et empêchent qu’une chape de plomb totale et étouffante pèse sur nous, nos pensées, nos écrits, nos paroles et nos actes. Notre société.»
« Il est plus important, en ce sens, de respecter à toute force, en se défendant de la moindre entorse, l’état de droit, les armes dont il dispose et les limites qu’il pose, que de s’abandonner à la volupté sombre de tout pénaliser au risque de violer non seulement des droits individuels mais l’esprit même de notre République.»
D’ailleurs, malgré le matraquage, le sondage RTL d’hier indiquait que six Français sur dix sont opposés à l’interdiction des spectacles de Dieudonné, tandis que l’enquête d’opinion réalisée par BVA et publiée la veille indiquait que 71% des Français ont une « mauvaise opinion » de François Hollande.
La réaction la plus cohérente et la plus intelligente émanant des rangs du Crif (il est membre de son comité directeur), est venu comme souvent du très droitier avocat Gilles-William Goldnadel, président de l’association France-Israël.
Dans un article repris sur le site communautaire dreuz info, Me Goldnadel ne sombre pas dans l’invective comme le militant communautaire Guy Millière. Rassurons nous, la grande majorité de nos compatriotes juifs ne sont pas dupes et d’ailleurs ne connaissent même pas l’existence de ce dernier.
Mais M. Millière, au nom de son obsession antinationale coutumière, estime sur ce même site que «les propos des dirigeants du Front National sur le sujet (la défense par les frontistes de la liberté d’expression dans cette affaire Dieudonné, NDLR) suffisent à montrer que décidément, le Front National continue à entretenir un rapport aux Juifs, au judaïsme et à Israël couvert de moisissures. » Cet ultralibéral qui conspue la gauche à longueur d’éditoriaux se retrouve ainsi une nouvelle fois par ses outrances haineuses sur la même longueur d’onde que l’extrême-gauche.
Sa prose n’est pas en effet sans rappeler celle de l’écolo-gauchiste (pro-palestinien ?) Yves Paccalet, conseiller régional de Rhône-Alpes, qui affirme sur le site du Nouvel Obs que «pour Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen et les autres leaders du Front National, l’esprit loge bel et bien dans le cerveau. Mais dans une aire spéciale de cet organe, dédiée à la haine d’autrui, au nationalisme le plus intolérant et au désir d’exclusion repeint aux tristes nuances du brun. »
Non, Gilles-William Goldnadel s’essaye lui à prendre de la hauteur et surtout assume ses engagements. Certes, ce proche de Nicolas Sarkozy donne « raison » à M. Valls « de reprocher au parti de Mme Le Pen et plus encore de son président d’honneur sa délicate modération et même son inquiétante ambiguïté (sic) à l’égard de l’homme de la Main d’or. »
« Mais le ministre de l’intérieur socialiste ajoute-t-il, eût été, lui aussi, plus crédible dans son intransigeance, si il avait condamné symétriquement les menées de ses alliés communistes à Bagnolet qui viennent de faire citoyen d’honneur (Georges-)Ibrahim Abdallah, l’assassin de deux diplomates américain et israélien, qui purge sa peine dans une prison de la république. Pas davantage, Mme Taubira, qui vient de se réveiller de son profond sommeil après avoir été secouée cette semaine par le Canard enchaîné pour son inaction envers le comique quenellier, n’a cru devoir demander à son parquet de poursuivre le maire de Bagnolet pour apologie du crime. Enfin, il y a quelques mois, la France enterrait en grande pompe un faux rédacteur de la déclaration des droits de l’homme (Stephan Hessel, voir l’article publié sur notre blog, NDLR) qui, deux ans auparavant, avait déclaré au Frankfurter Allgemeine Zeitung, qu’en comparaison avec l’occupation israélienne, l’occupation nazie avait été inoffensive. »
Laissons le mot de la fin à un dessinateur dont le très vipérin engagement antifrontiste ne fait aucun doute, le soixante-huitard Willem, exerçant ses « talents » à Libération, membre de l’équipe de Charlie-Hebdo et futur président du festival de BD d’Angoulême.
Interrogé par Le Parisien sur la circulaire anti Dieudonné pondu par Valls, Willem explique: «A mon avis, c’est totalement contre-productif. Au final, ça lui fait juste un peu plus de publicité. Et puis quand on commence à interdire des spectacles, il est difficile de savoir où on va s’arrêter… La solution face aux propos de Dieudonné ? Willem en propose deux : Soit il ne faut pas en parler. Soit il faut être plus fort que lui, plus drôle...».
Plus fort, plus drôle ? Avec un peu de chance, Arthur et Cyril Hanouna vont relever le défi et la république sera sauvée!