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Les vertueux républicains dans leurs œuvres

konk-non-à-la-haineQuand les élections approchent, a fortiori quand le FN à le vent en poupe, les médias sortent l’artillerie lourde pour faire passer, de manière plus ou moins subliminale, le message de la nécessaire tolérance et lutte contre les idées nauséabondes. Jute avant le reportage – très tendancieux-  proposé  par  Complément d’enquête consacré au « clan Le Pen »,–certes nous avons connu pire-   France 2, diffusait hier soir un  numéro d’ Envoyé spécial qui  n’ a pas failli à la règle en consacrant deux des ses reportages aux intolérants et autres extrémistes. Le premier était  consacré à « la rumeur du 9-3 ». Selon celle-ci  des élus de province, de concert avec les autorités,  organiseraient la venue dans leurs communes encore très majoritairement habitées par  des  Français  « blancs » –terme « horrible » (sic)  explique au détour d’un entretien le député UMP de la Marne  et candidat à Châlons-en-Champagne ,Benoit Apparu-   des populations immigrées en provenance d’Ile de France. Une  rumeur, qui n’en est pas seulement une puisqu’elle est corroborée par des données  objectives et des documents officiels -voir à ce sujet le site fdesouche. Un mensonge affirme France 2  qui serait  colporté, horresco referens, par des candidats frontistes, alors même que l’habituel spécialiste  interrogé  pour l’occasion nous  expliquait que bien évidemment  la submersion migratoire était un fantasme…

 Un autre reportage d’Envoyé spécial portait sur la persécution dont serait victime la communauté gay dans la  Russie de Vladimir Poutine. Un bel exemple encore ici  d’amalgame, exposant  dans un  même jet  les exactions de  nervis au front bas arborant des sigles nazis   et  usant de violences  contre des  homos assimilés à des « pédophiles » ;  le combat des soutiens politiques de  l’église orthodoxe pour la défense  de la famille traditionnelle  et des images des Manifs pour tous à Paris, diffusées par certains médias russes…suivez mon regard.

 Quelques heures auparavant, la milice  justement  paradait  dans les rues de la capitale, plus précisément aux abords de Science-Po. Des miliciens rouges en l’occurrence, de la mouvance dite Antifa, qui entendaient empêcher de parler le candidat du FN , Wallerand de Saint-Just, accompagné d’une partie de ses têtes de liste. Celui-ci était invité au  grand oral  qu’organisait hier  Sciences-Po TV en partenariat avec Le HuffPost.   Anne Hidalgo (PS), Danielle Simonnet (FG), Christophe Najdovski (EELV) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP),   se sont   eux aussi  exprimés  à tour de rôle.

 Unef et Solidaires,  les relais à   Sciences-Po du PS, du MJS, du Front de Gauche et d’EELV avaient appelé à venir manifester contre la présence  de Wallerand, renforcés à l’extérieur par des  militants  antifas qui ont violemment tenté de pénétrer dans l’établissement protégé par  les forces de l’ordre . Parfaitement   identifiés  par les services  de  police, les interrogations ne cessent  de monter sur la large impunité dont jouissent ces individus, lesquels  se sont encore livrés le 9 février à une attaque en règle de la librairie Facta d’Emmanuel Ratier. Gageons que les responsables des importants dégâts occasionnés lors de celle-ci ne seront pas, une nouvelle fois, interpellés.

 Ce qui ne troublent pas outre mesure les grands démocrates du PS ou du   Front de Gauche. Notamment  à Paris, au moment  ou l’inénarrable spécialiste es extrême droite du Parti de Gauche,   Alexis Corbière,  pleurniche comme un bobo  sur son blog au sujet   des dégradations (bien regrettables) opérées par des anonymes sur  les affiches électorales des candidats  mélenchonistes dans la capitale. Ce ne sont pas les militants d’extrême gauche qui oseraient en effet se livrer à de tels procédés sur celles des candidats frontistes, cela se saurait…

 Lors de ce débat à Science-Po nos vertueux républicains  ont montré l’entendue de leur conscience citoyenne.  Anne Hidalgo, rapporte le Huffington Post,  « qui passait son grand oral juste avant (Wallerand de Saint-Hust), a refusé de lui adresser une question, comme le voulait la règle de l’événement.»

 « Je n’ai aucune question à laisser  à Wallerand de Saint-Just, qui est le leader parisien du FN, un parti qui joue contre la République (sic). J’ai simplement envie de lui dire arrêtez de vous cacher derrière un masque de respectabilité, vous n’avez rompu en rien avec ce que sont vos racines, et aujourd’hui on sait bien que ces racines sont en train de provoquer des désastres dans notre fonctionnement démocratique » a expliqué sans rire la pasionaria du PS parisien.

 Le candidat frontiste a eu beau jeu de répliquer que « sur le plan de la morale, oui (le FN)  n’est  pas un parti comme les autres ». Notamment  pour des « questions de corruption et de pourriture ». « Le PS est un des partis les plus corrompus !».

 Christophe Najdovski, a refusé de  serrer la main au frontiste arguant de ses origines yougoslaves ( ?) et du fait que  « La République ce n’est pas le FN, et le FN ce n’est pas la République. » Puissant…« Le FN n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti ennemi de la République, lui a fait écho la candidate du Parti de gauche Danielle Simonnet, qui a salué la trentaine de manifestants qui protestaient dans le hall de l’école ».

 Quant à la pauvre Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a expliqué peu de temps après sur Public Sénat qu’«à partir du moment où Sciences-Po invite quelqu’un, il est normal de le laisser s’exprimer (madame est trop bonne). Mais cela n’empêche pas la contestation ».  Un jugement mi-chèvre, mi-chou comme à son habitude.  Et  surtout  une détestation du FN et des valeurs traditionnelles qu’il défend qui prive  l’ex porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012 de toute réserve de voix face à sa sœur jumelle du PS constate Bruno Gollnisch.

 Si l’affaire semble pliée pour NKM –nous l’affirmons depuis des mois-, c’est plus largement l’UMP qui paiera au prix fort en mars et juin prochains le décalage grandissant entre l’ostracisme antinational d’une large fraction des ses dirigeants et sa base électorale. Cela accélérera d’autant la recomposition politique que le Front  National appelle de ses vœux, préalable indispensable pour arracher la France au déclin.

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