Un autre reportage d’Envoyé spécial portait sur la persécution dont serait victime la communauté gay dans la Russie de Vladimir Poutine. Un bel exemple encore ici d’amalgame, exposant dans un même jet les exactions de nervis au front bas arborant des sigles nazis et usant de violences contre des homos assimilés à des « pédophiles » ; le combat des soutiens politiques de l’église orthodoxe pour la défense de la famille traditionnelle et des images des Manifs pour tous à Paris, diffusées par certains médias russes…suivez mon regard.
Quelques heures auparavant, la milice justement paradait dans les rues de la capitale, plus précisément aux abords de Science-Po. Des miliciens rouges en l’occurrence, de la mouvance dite Antifa, qui entendaient empêcher de parler le candidat du FN , Wallerand de Saint-Just, accompagné d’une partie de ses têtes de liste. Celui-ci était invité au grand oral qu’organisait hier Sciences-Po TV en partenariat avec Le HuffPost. Anne Hidalgo (PS), Danielle Simonnet (FG), Christophe Najdovski (EELV) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), se sont eux aussi exprimés à tour de rôle.
Unef et Solidaires, les relais à Sciences-Po du PS, du MJS, du Front de Gauche et d’EELV avaient appelé à venir manifester contre la présence de Wallerand, renforcés à l’extérieur par des militants antifas qui ont violemment tenté de pénétrer dans l’établissement protégé par les forces de l’ordre . Parfaitement identifiés par les services de police, les interrogations ne cessent de monter sur la large impunité dont jouissent ces individus, lesquels se sont encore livrés le 9 février à une attaque en règle de la librairie Facta d’Emmanuel Ratier. Gageons que les responsables des importants dégâts occasionnés lors de celle-ci ne seront pas, une nouvelle fois, interpellés.
Ce qui ne troublent pas outre mesure les grands démocrates du PS ou du Front de Gauche. Notamment à Paris, au moment ou l’inénarrable spécialiste es extrême droite du Parti de Gauche, Alexis Corbière, pleurniche comme un bobo sur son blog au sujet des dégradations (bien regrettables) opérées par des anonymes sur les affiches électorales des candidats mélenchonistes dans la capitale. Ce ne sont pas les militants d’extrême gauche qui oseraient en effet se livrer à de tels procédés sur celles des candidats frontistes, cela se saurait…
Lors de ce débat à Science-Po nos vertueux républicains ont montré l’entendue de leur conscience citoyenne. Anne Hidalgo, rapporte le Huffington Post, « qui passait son grand oral juste avant (Wallerand de Saint-Hust), a refusé de lui adresser une question, comme le voulait la règle de l’événement.»
« Je n’ai aucune question à laisser à Wallerand de Saint-Just, qui est le leader parisien du FN, un parti qui joue contre la République (sic). J’ai simplement envie de lui dire arrêtez de vous cacher derrière un masque de respectabilité, vous n’avez rompu en rien avec ce que sont vos racines, et aujourd’hui on sait bien que ces racines sont en train de provoquer des désastres dans notre fonctionnement démocratique » a expliqué sans rire la pasionaria du PS parisien.
Le candidat frontiste a eu beau jeu de répliquer que « sur le plan de la morale, oui (le FN) n’est pas un parti comme les autres ». Notamment pour des « questions de corruption et de pourriture ». « Le PS est un des partis les plus corrompus !».
Christophe Najdovski, a refusé de serrer la main au frontiste arguant de ses origines yougoslaves ( ?) et du fait que « La République ce n’est pas le FN, et le FN ce n’est pas la République. » Puissant…« Le FN n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti ennemi de la République, lui a fait écho la candidate du Parti de gauche Danielle Simonnet, qui a salué la trentaine de manifestants qui protestaient dans le hall de l’école ».
Quant à la pauvre Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a expliqué peu de temps après sur Public Sénat qu’«à partir du moment où Sciences-Po invite quelqu’un, il est normal de le laisser s’exprimer (madame est trop bonne). Mais cela n’empêche pas la contestation ». Un jugement mi-chèvre, mi-chou comme à son habitude. Et surtout une détestation du FN et des valeurs traditionnelles qu’il défend qui prive l’ex porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012 de toute réserve de voix face à sa sœur jumelle du PS constate Bruno Gollnisch.
Si l’affaire semble pliée pour NKM –nous l’affirmons depuis des mois-, c’est plus largement l’UMP qui paiera au prix fort en mars et juin prochains le décalage grandissant entre l’ostracisme antinational d’une large fraction des ses dirigeants et sa base électorale. Cela accélérera d’autant la recomposition politique que le Front National appelle de ses vœux, préalable indispensable pour arracher la France au déclin.