Sans surprise également, à une semaine du premier tour des élections municipales reportages et articles se multiplient sur le Front National. Les médias n’ont pas manqué de braquer les projecteurs sur les quelques couacs répertoriés ici ou là, grossis délibérément, nos adversaires ont entonné leur refrain habituel sur le danger FN. Un bruit à la hauteur de la crainte des partis du Système puisque l’opposition nationale a réussi à constituer un nombre record de listes pour ce scrutin.
Certes, tout n’est pas parfait, et L’Humanité qui n’a jamais réussi à comptabiliser le nombre de bourrages d’urnes en vogue dans les communes rouges, fait la fine bouche, calculette à la main, expliquant que le FN avait présenté «770 têtes de listes lors de sa convention municipale, en novembre dernier, mais (que) la réalité l’a rattrapé» puisque au final ce sont seulement 596 listes FN-RBM qui ont été validées. En fait de «claque préventive», c’est déjà en soi un succès puisque comme le rapporte Le Monde, le Front «dépasse largement son record historique de 512 listes en 1995 et conforte ainsi son ancrage territorial.»
Ce quotidien précise que les départements métropolitains où le FN ne présente pas de listes sont au nombre de neuf (Gers, Lot, Corrèze, Cantal, Lozère, Hautes-Alpes, Haute-Corse, Haute-Saône et Jura), qu’il «n’a réussi à boucler que 5 listes à La Réunion et une en Nouvelle-Calédonie». Pour autant, il sera présent dans 144 des 255 villes «de plus de 10 000 habitants où Marine Le Pen avait recueilli en 2012 plus de 20 % des suffrages», et dans 18 des 25 villes «où elle avait obtenu plus de 30 %», et plus généralement dans 583 communes de plus de 10 000 habitants (plus de 15 000 habitants dans le Nord et en Ile-de-France).
Le Monde pointe un certain nombre de progression importante du nombre des listes. C’est le cas dans l’Hérault (7 listes en 1995, à 25 en 2014), le Gard (de 7 à 12 listes), les Bouches-du-Rhône (de 23 à 30), le Var (de 13 à 34), les Alpes-Maritimes (de 13 à 20), le Nord (de 20 à 29), le Pas-de-Calais ( de 7 à 26) la Seine-Maritime (de 7 à 20), la Moselle ( de 8 à 12)…
L’article pointe aussi une réalité à savoir que «si on compare les zones d’implantation du FN entre 1995 et 2014, le plus spectaculaire est son affaissement dans la région parisienne, et plus particulièrement dans les départements de la petite couronne», « les anciennes banlieues rouges ».
« En 1995, outre Paris, le FN présentait 23 listes dans les Hauts-de-Seine, 25 dans le Val-de-Marne et 30 en Seine-Saint-Denis (…)Aujourd’hui, dans ce département, le FN ne présente plus que 2 listes, à Noisy-le-Grand et à Rosny-sous-Bois (…). Le recul du FN dans la petite couronne, s’il est moins marqué, se confirme aussi dans les Hauts-de-Seine, où il ne présente que 8 listes, et dans le Val-de-Marne, avec 11 listes (…).Ce phénomène s’observe aussi, dans une moindre mesure, dans le Rhône, où le FN obtenait aussi des scores élevés (35,2 % à Villefranche-sur-Saône, 35,5 % à Saint-Priest, 31 % à Vaulx-en-Velin, 28 % à Saint-Fons, 27,5 % à Vénissieux…). Sa présence dans ce département est passée de 27 à 22 listes».
« Un repli avance prudemment Le Monde, qui traduit probablement une profonde mutation sociologique en vingt ans». «Ce décrochage reflète un déplacement de l’implantation du FN vers les secteurs périurbains et ruraux». En fait de profonde mutation sociologique et de déplacement, nous enregistrons là, tout simplement de manière aiguë, les effets de l’immigration de peuplement. Un tsunami migratoire devant lequel nos compatriotes qui en ont la possibilité ont préféré déménager. Quant aux de souche (et assimilés) encore présents (d’ores et déjà minoritaires en Seine-Saint-Denis ) soit ils acceptent la situation, soit ils évitent, souvent pas peur des représailles, de montrer leur désapprobation de cet état de fait, voire baissent les yeux et descendent des trottoirs...Et ici, pas besoin de référendum pour avoir confirmation du rapport de force démographique, ethnico-culturel, il suffit de se promener dans la rue…
Autant dire que le vote populaire fait défaut au FN uniquement quand le peuple français n’est plus là pour l’exprimer. Le JT de France 2 faisait mine de s’interroger cette fin de semaine sur le fait de savoir si des ouvriers pouvaient voter FN (sic). Une éventualité clairement exprimée par des salariés trahis de Mory Ducros à Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime) questionnés dans le reportage diffusé sur cette chaîne. Celui-ci montrait également la direction de la CGT tentant d’allumer des contre-feux pour rabattre le vote des salariés vers les partis socialo-communistes, en distribuant des brochures de propagande anti-FN.
Mais rien n’y fait: 44% des ouvriers ont lintention de voter FN aux élections européennes, soulignait France 2 qui donnait la parole à Nicolas Goury , ancien militant de la CGT qui travaillait à Elbeuf (Seine-Maritime) dans une usine de pièces automobiles qui a été délocalisée en Turquie. «Quand je vois la politique actuelle du gouvernement, qui n’a de cesse d’augmenter les taxes et les impôts, de taper sur les travailleurs, et de ne rien proposer au niveau social, et quand je vois que les partis de gauche et d’extrême gauche sont alliés avec ces gens là, je me dis que c’est une trahison totale» explique-t-il.
Comment s’impose-t-on à un peuple? Toujours de la même manière: par les services rendus notait Jacques Bainville. On perd son soutien quand on le trompe en menant une politique antinationale constate Bruno Gollnisch. Alors oui, Nicolas Goury a raison et cette trahison devra se payer dans les urnes.