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A quoi, à qui sert Arnaud Montebourg ?

drapeau UEArnaud Montebourg, ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, avait  revendiqué avec force, en expliquant aux  médias qu’il avait eu gain de cause, le portefeuille du Commerce extérieur. C’est finalement  Laurent Fabius, qui en a hérité, l’ajoutant aux attributions de  son ministère des Affaires étrangères, sous le nom de «Développement international ». M Montebourg s’est vu aussi dépouillé du Travail,  confié à François Rebsamen et du  Budget, confié au très européiste Michel Sapin…Les Français constatent que le patriotisme économique brandi par M. Montebourg restera bien, si ce n’est un slogan sans effets, du moins subordonné dans le meilleur des cas à la loi d’airain de Bruxelles…qui l’interdit largement au nom de la doxa utra libre échangiste. Ainsi, ce ministre alibi en est réduit à bricoler, l’affaire Florange pour ne citer qu’elle,  a démontré à tous son absence de marge de manœuvre. Alors certes, il déplore rituellement d’une voix énergique les vagues de licenciements  et de délocalisations. Sans omettre de  rejeter sur le dos de «l’Europe » ce qui incombe aussi directement des échecs propres de la politique gouvernementale.  

 Invité hier soir du journal télévisé  de France 2, Arnaud Montebourg a été interrogé sur les propos qu’il avait tenu en juin dernier, qualifiant  le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de  « carburant du Front National». «La principale cause de la montée du Front National disait-il,  est liée à la façon dont l’UE exerce aujourd’hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus. »

 Il n’a pas renié cette petite phrase qu’il a jugé conforme à  la « réalité ». « Mon but n’est pas d’être populaire à la Commission de Bruxelles». «Mon but est que la France et l’Union européenne s’en sortent. Le bilan n’est quand même pas brillant», a-t-il également déclaré.  Celui de M Montebourg non plus ajouterons-nous,  même s’il   bombe la torse  et fait mine de tirer sur sa laisse.  

 Bruno Gollnisch le  soulignait alors,  ce rejet d’un euromondialisme qui détruit notre prospérité et nos libertés  est en effet  un facteur structurant  du vote FN.  La cause en réside dans les politiques  conjointes  du PS et de l’UMP,   qui  ont abandonné à Bruxelles,  autant par démission que par idéologie,  des pans entiers de notre souveraineté.

Identité de vue au nom de laquelle ce  même Montebourg avait appelé en octobre dernier, comme son  frère ennemi Michel Sapin, à voter pour l’ UMP afin  empêcher  -en vain- notre ami Laurent Lopez d’être élu Conseiller général à Brignoles.

 Un Montebourg qui lors des primaires socialistes en 2011, dénonçait l’européisme ultra libre échangiste et les ravages du capitalisme spéculatif, affirmait que François Hollande et Martine Aubry campaient sur «une ligne politique dépassée par la gravité de la crise », qu’ils étaient «les enfants jumeaux du Delorisme ».  Et qui pour se dédouaner de ses audaces,  déclarait  être un membre éclairé de la secte mondialiste puisqu’il était  « le rempart du lepénisme », «  nationaliste, racialiste et haineux » car défendant «un   projet  internationaliste, altruiste, et européen.»

 La réalité est que M. Montebourg est un leurre, le pion  d’un dispositif  chargé d’empêcher les électeurs de gauche écœurés de rejoindre, par le même vote FN dans les urnes,  les électeurs de droite  écœurés.  

 M . Montebourg n’ignore pas que  Marine Le Pen a raison quand elle affirme que  seul le FN adresse un « NON » cohérent à  la « Commission européenne  (qui) dirige notre pays.  La France est dirigée depuis des années par un directeur de gouvernement technique, c’était le cas avec Nicolas Sarkozy, c’est le cas avec François Hollande, et ça va apparaître clairement lors de ces élections européennes!».

 Dans un article publié aujourd’hui  sur le site des Echos, Isabelle Ficek reprend les éléments de langage des Copé, Montebourg, Juppé,  Désir, Fillon, Cohn-Bendit, Raffarin, Valls etc., pour s’alarmer  « des paramètres encourageants pour le parti d’extrême droite (le FN, NDLR)  dans la perspective des élections européennes. D’autant que l’électorat frontiste s’y mobilise en général davantage. Et que le discours démagogique et europhobe de Marine Le Pen, se révèle très audible en période de crise et d’euroscepticisme croissant, surfant sur  l’insécurité économique et culturelle  ressentie par ceux qui estiment (sic) être les perdants de la mondialisation ».

 Il faudra bien  un jour, note Bruno Gollnisch, que les médias dominants expliquent en quoi alerter nos compatriotes sur les conséquences ravageuses  des diktats sociaux et économiques bruxellois, constat partagé par de très  nombreux économistes de tout premier plan,  relève de la « démagogie » .  Nous sommes là dans la propagande la plus basse et devant un refus de l’évidence qui en dit long sur le décalage existant entre les Français et le monde dans lequel évolue la caste politico-médiatique. Elle est du même ordre que les discours tenus par  la gauche bien-pensante ces dernières années qui parlait d’«un sentiment d’insécurité » pour ne pas reconnaître la réalité profonde de l’ensauvagement de notre pays.

 

 

 

 

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