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Nos réponses au questionnaire de l’URAF

L’Union Régional des Associations familiales du Sud-Est (Rhône-Alpes, PACA et Corse) a fait parvenir un questionnaire aux candidats des prochaines Européennes (voir ICI). Voici nos réponses faites au nom de la Liste « Front National » et de Jean-Marie Le Pen,

par Bruno GOLLNISCH, Député européen sortant:

Nos actes et votes passés répondent de l’avenir!

 Le triste bilan de tous nos adversaires dans la mandature précédente est aussi à ce titre fort éclairant, hélas ! (rapports Estrela, Lunacek, etc…)

1. Conciliation des temps

L’Union européenne n’est compétente qu’en matière de temps de travail, sous forme de soutien et de complément de l’action des Etats membres ainsi que de prescriptions minimales. Cela ne doit pas aller plus loin. Les tentatives de révision de la directive de 2003 se sont soldées par des échecs : échec au niveau législatif en 2008, le texte proposé détériorant les conditions de travail ; échec au niveau des négociations entre partenaires sociaux européens plus récemment même si les consultations ont repris.

Le tropisme ultra-libéral de la Commission européenne fait craindre le pire, comme le montre un règlement d’exécution de 2013 sur le temps de vol des personnels navigants, ou encore, de manière plus ancienne, l’autorisation du travail de nuit des femmes. Pour la Commission, ne comptent que la flexibilité et l’adaptabilité pour le travailleur, la rentabilité pour l’employeur. Si une action minimale peut être souhaitable pour éviter une forme de dumping social en la matière et garantir des conditions de travail décentes pour tous, les particularités de chaque pays (temps scolaire, éventuelles prestations sociales liées…) interdisent une harmonisation poussée. De plus, parce que ces questions relèvent également de la politique familiale ou de la protection sociale (dépendance), elles doivent être traitées en priorité au niveau national.

2. Education, formation, insertion des jeunes

Education

L’éducation des enfants relève des seuls parents qu’il faut cesser de considérer comme des incapables majeurs. En revanche, l’instruction et l’enseignement relèvent en effet d’une collaboration entre ceux-ci et ce que vous appelez la « communauté éducative ».

Le premier devoir de l’école est d’enseigner aux enfants les compétences de base (lecture, écriture, calcul) qui leurs permettront d’accéder aux autres savoirs. Pas un enfant ne doit sortir de l’école primaire sans maîtriser ces compétences de base.

Un autre devoir tout aussi important est d’être accessible aux parents : beaucoup d’entre eux ont du mal à aider, ou même à suivre les progrès de leurs enfants, parce que ce que l’on demande à ceux-ci est écrit dans un jargon pédagogiste incompréhensible aux non spécialistes.

Le collège unique, qui mène à un Bac dévalorisé et à l’engorgement de filières universitaires sans avenir professionnel doit être profondément réformé, les filières d’apprentissage précoce (dès 14 ans) revalorisées.

Mais tout cela relève exclusivement des politiques nationales.

Programmes européens

La participation à des programmes d’échange nécessite
– un minimum d’autonomie pour les bénéficiaires supposés passer plusieurs mois à l’étranger (donc un âge minimum)
– un minimum de connaissance de la langue du pays d’accueil (ou la capacité à suivre des cours intensifs)
– une coopération entre établissements d’enseignement ou de formation (qui contribuent également financièrement à ces séjours à l’étranger)
– un socle de connaissances académiques ou techniques reconnu dans le pays d’accueil et qui puisse y être enrichi (reconnaissance des diplômes ou équivalence des qualifications).

On peut considérer que l’organisation de ces échanges au niveau européen facilite les choses, mais que l’on pourrait arriver au même résultat par la coopération intergouvernementale (Erasmus Mundus en est un exemple). On peut également considérer, à travers les équivalences de diplômes ou de qualification, que le système européen favorise le moins disant en termes de formation, du moins dans certaines filières (notamment médicales et para-médicales).

La question est de savoir si ce type d’échange, très coûteux pour la collectivité et les familles, représente une véritable plus-value, en termes de formation ou d’avenir professionnel, pour tous, pour tous types de formation et en toutes circonstances. Il ne s’agit ni d’organiser des rencontres culturelles, aussi enrichissantes soient elles sur le plan personnel, ni d’organiser une mobilité internationale forcée en espérant ainsi faire baisser le taux de chômage national.

Il n’en reste pas moins que nous soutenons ces programmes au niveau européen tout en restant vigilants sur leur efficacité.

Apprentissage des langues

Vos propositions sont déjà appliquées en France. Laissons à la réforme de 2006 le temps soit de faire ses preuves, soit de prouver son inefficacité avant de se lancer dans de nouvelles expérimentations.

Revalorisation des filières professionnelles et manuelles

Tout le système éducatif français est tourné vers la valorisation de l’enseignement général et du baccalauréat « classique ». Socialement, tout écart par rapport à ce parcours « idéal » est considéré comme un échec et une relégation par les élèves et les familles, et les filières professionnelles (y compris les lycées) ont également une image dégradée.

C’est d’abord l’excellence de l’enseignement dispensé dans les filières professionnelles, comme les perspectives d’insertion professionnelle qu’il induit via des stages en entreprises qualifiants, qui doit être renforcé afin que cette orientation ne soit plus subie mais choisie. L’implication des entreprises, et des formes de tutorat innovantes, doivent être encouragées.

3. Equilibres démographiques

Croissance démographique en Europe

L’Union européenne ne doit en aucun cas interférer avec les politiques familiales (les traités excluent d’ailleurs expressément cette possibilité). Il appartient à chaque pays européen de déterminer les défis démographiques auxquels il est confronté et d’y apporter des solutions qui soient conformes à ses traditions ou à ses pratiques fiscales et sociales.

Le Front National prône pour la France une politique familiale dynamique et propose depuis longtemps des solutions innovantes pour favoriser l’accueil de l’enfant (revenu parental de libre choix, accès au logement, aide à la garde d’enfants, etc…). Je vous invite à consulter notre programme à ce sujet. S’y ajoute depuis peu le rétablissement de certains avantages fiscaux et sociaux (retraites) supprimés au nom des politiques d’austérité menées par MM. Sarkozy et Hollande.

Croissance démographique d’autres continents

On ne résoudra aucun problème démographique, social ou économique des pays du Nord comme des pays du Sud en favorisant une immigration massive des uns vers les autres. Ces politiques sont en œuvre depuis des décennies et leurs conséquences sont partout négatives : coûts exorbitants, pression à la baisse sur les salaires, communautarisation et fragmentation de la société pour les uns, pillage des compétences et des cerveaux, sous-développement de l’autre.

Toute politique d’immigration restrictive, et même d’inversion des flux migratoires, doit aller de pair avec une politique de développement des pays d’origine des migrants (investissements structurants, soutien au développement des capacités administratives, règlementations des pratiques des firmes multinationales en matière d’optimisation fiscale qui nuisent tout autant aux finances publiques de ces pays qu’aux nôtres…), mais aussi avec une modification radicale des règles du commerce international, qui favorise les cultures et productions d’exportation au détriment des besoins des marchés locaux.

Votre conclusion:

Il n’est rien dont une coopération entre Etats ne puisse venir à bout, si cette coopération est dans l’intérêt mutuel des parties. Les plus belles réussites attribuées à « l’Europe » (Airbus, Ariane, le Cern…) ne doivent rien à l’Union européenne, mais tout à des coopérations intergouvernementales impulsées par quelques pays. De plus en plus, l’UE apparaît comme une superstructure parasite, nuisible et bureaucratique qui ruine les opportunités et les dynamiques nationales.

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