Ringard la défense de la nation ? L’enquête menée le 25 mai par Harris Interactive selon la méthode des quotas sur le vote des 18-35 ans avait montré que si l’abstention est très élevée au sein de cette tranche d’âge (74%!), les jeunes avaient aussi majoritairement voté FN aux européennes selon un sondage de l’institut Ipsos
Après Libération, Le Figaro rapportait le 10 juillet sur son site une autre percée du vote FN dans ce qui était aussi appréhendée jusqu’alors comme une « chasse gardée » de la gauche, à savoir la fonction publique. « Le succès du Front National parmi les fonctionnaires est une relative nouveauté » et une proche de Martine Aubry comme « Marylise Lebranchu s’en inquiète ». Le ministre chargée de la Fonction publique a donc « organisé un débat sur la question en invitant des spécialistes des fonctionnaires et de l’extrême droite. Luc Rouban (directeur de recherches au CNRS, collaborateur du CEVIPOF, NDLR) et Joël Gomblin (membre de l’Observatoire des radicalités, NDLR) ont été invités pour livrer un constat et donner des pistes pour endiguer la montée du Front National ».
« À la dernière présidentielle, Marine Le Pen a séduit 30% des fonctionnaires de catégorie C. Elle pointe également à 5% chez les enseignants et 6% chez les cadres, selon les chiffres du quotidien (Libération du 7 juillet, NDLR). Des données en nette augmentation qui se rapprochent de plus en plus du vote de la population totale».
Le Figaro citait Mme Lebranchu: « Si nos politiques produisent des résultats, est-ce qu’on réussira (…) faire refluer (le FN)?». «Le FN est un parti qui a un langage de défense absolu des fonctionnaires, y compris des enseignants». «Je ne sais pas à quel point le mal est profond et si on va réussir à avancer. Ma question, c’est: comment donner une forme d’espoir?, essaie de conclure avec enthousiasme (sic) Marylise Lebranchu ».
De l’espoir, François Hollande a essayé hier d’en donner en s’adressant aux Français, annonçant notamment qu’il ne renonçait pas à une autre réforme sociétale, à savoir accorder à la fin de son mandat en 2017 le droit de vote aux aux élections locales aux immigrés non communautaires. Le PS a d’ores et déjà annoncé la mise en place cet automne d’un Comité national pour le droit de vote des étrangers. Pour que cela puisse se faire a déclaré M. Hollande, il faudrait arriver à un large consensus. Toute modification de la Constitution implique en effet d’être approuvée par les suffrages des trois cinquième des députés et sénateurs.
Gageons qu’une très large fraction des Français y étant opposée, peu de dirigeants et de candidats de l’UMPS se mouilleront pour réclamer ladite réforme à quelques mois de la présidentielle…A la tête du MRC depuis que Jean-Pierre Chevènement a passé la main, Jean-Luc Laurent , dans un communiqué en date du 9 juillet , expliquait que son petit parti était « défavorable à cette campagne nostalgique ».
« Souvent présenté comme un progrès démocratique, l’octroi du droit de vote aux étrangers aux élections locales aurait en réalité pour effet la création de citoyens de seconde zone, contraire au modèle républicain de notre pays qui lie étroitement citoyenneté et nationalité. La citoyenneté n’a pas vocation à être saucissonnée : elle constitue un ensemble indivisible de droits et devoirs. La France n’a pas besoin ni d’une sous-citoyenneté ni d’une citoyenneté locale. C’est par une politique active de la nationalité que nous donnerons légitimement le droit de vote à tous désirent devenir français. Avec les personnes immigrées et leurs enfants, la République doit se donner les moyens de pleinement fabriquer des Français ».
Difficile de ne pas voir en effet que le cocktail immigration massive-droit du sol-regroupement familial fabrique des Français de papier à grande cadence. Ce qui pour le coup n’émeut guère MM. Chévènement, Laurent et consorts. Une réalité, autrement plus préoccupante, que le débat qui s’annonce sur le droit de vote des immigrés ne doit pas cacher affirme Bruno Gollnisch.