Déjà engagé en 1990 dans Le manifeste contre le Front National, l’actuel Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis , comme ses prédécesseurs au même poste, sorte de passage obligé, a donc validé une nouvelle mobilisation contre le FN. Cela prend la forme de la création d’une « cellule spécialisée »…laquelle inspire déjà de «la pitié» à Marine Le Pen. Il s’agit donc pour la centième fois est-il expliqué de «décortiquer le vote FN aux derniers scrutins (avec la mise en place d’un comité d’experts composé de sociologues, d’universitaires et de spécialistes de l’opinion, (d’) établir des contre-argumentaires, (de) mettre en place un pôle ressource juridique pour accompagner les militants et (de) soutenir les opposants locaux dans les municipalités frontistes» rapporte Le Lab d’Europe 1.
«Pendant la campagne de 2012 rappelle encore le blogue de cette radio, déjà, une cellule de réflexion et de riposte avait été mise sur pied pour contrer ce que François Hollande avait désigné comme un ennemi de la République. La première secrétaire d’alors, Martine Aubry, en avait confié la responsabilité à son conseiller Alain Bergounioux. Parmi ses membres, entre autres, Guillaume Bachelay, élu député en 2012, et Najat Vallaud-Belkacem (…)».
Dans les faits une brochure de mauvaise facture avait été en effet publiée, fruit des travaux d’une vingtaine de responsables socialistes, dont Harlem Désir, au résultat d’autant plus pitoyable que des personnalités comme Caroline Fourest avait été auditionnées pour parfaire cette argumentaire anti FN.
Une preuve, déjà, du manque de psychologie et d’intelligence du candidat Hollande et des pontes du PS. Il faut en effet être définitivement coupée de la France d’en bas pour demander aux têtes de gondole d’un Système que les catégories populaires rejettent particulièrement, de fournir les arguments pour faire revenir à la niche les électeurs « égarés » au FN !
A voir à qui ladite mobilisation a été cette-fois confiée, des permanents et cadres de troisième zone assez peu considérés au sein même de la rue de Solferino, on peut d’ailleurs juger de la terrible décrépitude intellectuelle du Parti socialiste.
S’y collent ainsi le député du Cher Yann Galut, par ailleurs un gentil garçon plutôt courtois , auteur récemment d’un petit guide anti FN très commun, l’apparatchik et peu finaude Elsa Di Méo, qui accumule les échecs dans ses tentatives de mobilisation à Fréjus contre David Rachline, ou encore la caricaturale Sarah Proust, secrétaire nationale chargée des mobilisations militantes (sic), auteur d’un livre particulièrement médiocre sur le Front National – Le FN : le hussard brun contre la République . Cette dernière s’était signalée par cette phrase assez savoureuse: «Il ne faut pas faire proposition contre proposition contre le FN, car nous ne nous basons pas sur les mêmes valeurs». C’est vrai que c’est beaucoup plus simple comme ça !
Bref, les plus lucides au PS ou ceux qui possèdent le plus d’amour propre, ne veulent pas se donner le ridicule de pondre une énième étude bidon, jargonnante truffée de poncifs et de demi-mensonges, d’avertissements sur le retour de la Bête. Et ce, faute d’expliquer que la nature ayant horreur du vide, la place grandissante prise par le FN chez les ex électeurs de droite comme de gauche, s’explique non seulement par le talent spécifique d’une Marine Le Pen ou des dirigeants frontistes, mais aussi par le virage stratégique, tactique, idéologique pris par le PS, parfaitement décrit et revendiqué par un pseudopode socialiste comme Terra nova…
Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié le 5 octobre , le PS et ses alliés de revers de la droite mondialiste pourraient cependant se réjouir de la permanence, de l’efficacité de la propagande antinationale, quotidienne sous sa forme subliminale, intensive et multiforme depuis des décennies. Ainsi 63% des Français estimeraient que Marine Le Pen est «raciste », 78% affirmeraient encore que le qualificatif « d’extrême droite » s’applique « plutôt bien » à elle, 67% ne lui feraient pas confiance pour « gouverner le pays ».
Pour autant, la présidente du parti FN obtiendrait 85% de mauvaises opinions chez les «sympathisants de gauche » (14% de bonnes), mais enregistrerait 67% de «bonnes opinions» chez les «sympathisants de droite» (32% de mauvaises). Au total, Marine bénéficierait de 43% de bonnes opinions et si 73% des personnes interrogées jugeraient qu’elle est « agressive » (mais les adversaires de la France française ne le sont-ils pas aussi ?) ; 72% estimeraient qu’elle est «courageuse».
Dans l’entretien qu’il a accordé à Paris-Match publié la semaine dernière, le grand gourou planétarien et conseiller multicarte Jacques Attali se désole de la pauvreté des programmes à gauche comme à droite dans la perspective de la présidentielle de 2017. Il ne tresse des lauriers qu’au ministre Emmanuel Macron, ex de la commission Attali de 2008, Young Leader, membre de Bildelberg, ancien banquier d’affaires au sein du groupe Rothschild. «J’ai eu le privilège de le découvrir et de le présenter à François Hollande. Je ne saurais trop recommander de suivre ce jeune homme » dit-il.
« Pour devenir président de la République explique-t-il encore, il faut convaincre les Français sur trois points : qu’on est désintéressé, qu’on aime la France et, enfin, qu’on est crédible dans sa façon de définir un programme et dans sa méthode pour le mettre en œuvre. Je ne vois pas grand monde qui en soit capable».
Pas grand monde, mais M. Attali, même s’il le redoute, a tout de même une petite idée et en bon connaisseur des arcanes du Système, constate que celui-ci est à bout de souffle. Aussi n’hésite-t-il pas à affirmer qu’«à l’heure où nous parlons, je pense que (l’élection de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017) est l’hypothèse la plus vraisemblable. Mme le Pen peut gagner puisque tous, à droite comme à gauche, pensent que celui qui sera en face d’elle au second tour est élu d’avance. Leur seul programme, et ils ont tort, est donc de discréditer leurs adversaires du premier tour. On voit cette tactique déjà à l’œuvre. Or plus ils s’entre-tuent, plus ils la renforcent. Et plus ils sont nombreux à penser qu’il suffira d’être le deuxième, plus il y aura de candidats : le premier obtiendra donc 15 % des voix, elle 40 %. Un tel écart ne se rattrape pas».
Ce qui ne se rattrape pas avance encore Bruno Gollnisch, c’est plus prosaïquement ce décalage grandissant entre le pays légal et le pays réel. C’est le ou la candidate incarnant au mieux les aspirations populaires qui a en effet théoriquement le plus de chance de l’emporter. En pratique, c’est une autre affaire dans notre démocratie confisquée où la partie ne se joue pas à armes égales et en toute transparence. Mais une prise de conscience massive de notre peuple peut encore, doit faire la différence et nous y travaillerons sans relâche dans les deux ans et demi à venir.