« Non aux communautarismes, oui à l’universalité des droits de l’homme » : c’est sous cette appellation que la Licra, l’officine antinationale présidée par Me Alain Jakubowicz, tiendra ses « universités d’automne» au Havre pendant trois jours à partir de demain. Une séquence médiatique qui permettra sans doute à son président de se calmer puisqu’il ne s’est toujours pas remis de l’affront que lui ont infligé il y a une semaine, à l’occasion de sa visite à la section de la Licra-Marseille, le «Gouverneur du Rotary International District 1760 Pierre Weill, et le vice-gouverneur du Rotary Club Marseille, Bernard Bonnes ». Ces derniers, jugez en vous-même, lui ont fait savoir que sa présence n’était pas souhaitée à un dîner organisé par le Rotary Club Marseille «pour ne pas heurter certains invités, et notamment le Consul de Syrie». Une humiliation inconcevable pour sa majesté et qui l’a fait savoir en ressortant la propagande la plus grossière. Il a conspué dans un communiqué ceux pour qui «il est préférable de dîner avec le Consul d’un État qui assassine ses citoyens, et avec lequel la France a rompu ses relations diplomatiques, plutôt qu’avec le Président d’une association antiraciste laïque et républicaine » (sic).
« La Licra s’honore de ne pas participer à un tel dîner » poursuit-il…mais alors pourquoi protester ne de pas y être convié ? Il est vrai que la logique n’est pas toujours le fort de la Licra…
Ni plus largement d’ailleurs la pertinence de ses analyses et prophéties politiques. Interrogé dans Paris-Normandie à l’occasion de son passage programmé au Havre, Alain Jakubowicz a été questionné sur les succès électoraux de l’opposition nationale. Il affirmait que « le FN a su s’habiller d’une jupe, présenter un visage féminin et a mis un bémol à ses discours extrémistes. C’est l’effet Marine Le Pen mais rien de plus. Le fond idéologique demeure. Le moment de vérité viendra pour ce parti. La synthèse sera impossible entre ceux qui veulent un parti de gouvernement en lissant tout et d’autres composantes, autrement plus identitaires. Ils demeurent unis sur la base de ces succès électoraux. Le FN va se heurter à une contradiction. Il ne vaut comme parti de repli qu’à la condition d’être différent or il se normalise et va susciter le même rejet que les partis traditionnels ».
En pleine méthode Coué ( ?), Me Jakubowicz n’a toujours pas compris (?) que toutes les « composantes » du FN font front commun pour que nos idées arrivent au pouvoir. Et que l’opposition nationale ne suscitera pas « le même rejet que les partis traditionnels » si elle continue, comme l’affirme Bruno Gollnisch, à défendre, tête haute et mains propres, un programme alternatif au mondialisme UMPS.
A l’occasion de sa réunion au Havre, la Licra a commandé un sondage (Opinion Way) au terme duquel il apparait que le communautarisme serait largement un fantasme zemmourien qui ne correspondrait pas à la réalité. Bref réponse « classique » au multiculturalisme, ledit communautarisme, que les Français voient partout monter autour d’eux, et qu’ils s’appliquent d’ailleurs à eux-mêmes en désertant quand ils le peuvent les « quartiers pluriels » où s’élaborent le « vivre-ensemble », n’aurait pas de réalité concrète.
Ainsi, à la question «avez-vous le sentiment d’appartenir à une communauté spécifique du fait de vos origines», 17% des Français seulement répondent par l’affirmative. Et à la question «diriez-vous que vous appartenez à une communauté spécifique du fait de votre religion», 13% ont répondu oui. -et 75% de ces 13 % parlent du catholicisme. Les Français sondés plébiscitent aussi à plus de 90% les valeurs républicaines, y compris la laïcité.
La montée des menaces d’une balkanisation généralisée de notre pays est cependant parfaitement perçue par les personnes interrogées. 77% (86% en Île-de France…) estiment qu’il y a un danger de « repli communautariste » qui pour huit Français sur dix, peut alimenter le racisme, diviser la société française, «favoriser la montées des extrémismes religieux et l’embrigadement .
Pour combattre cette évolution, 45% des sondés souhaitent que les pouvoirs publics mettent plus de moyens de police et de justice, (37% plus de moyens dans l’éducation à la tolérance) alors que 22% des Français interrogés disent avoir été eux-mêmes victimes de racisme ou de discrimination.
« Les gens estiment majoritairement qu’ils n’appartiennent à aucune communauté, mais ils trouvent quand même qu’on s’intéresse plus aux autres qu’à eux. Il faut vider cet abcès» a affirmé Alain Jakubowicz en prenant connaissance du fait que 72% des personnes interrogées affirment aussi que la France accorde «plus d’importance aux difficultés subies par certaines minorités». Un sentiment de partialité qui bénéficierait aux juifs et aux musulmans (cités par 13% des sondés à chaque fois), ainsi qu’aux «immigrés, étrangers et clandestins» (18% au total).
De clandestins ou plus exactement de propagande sans-papiériste, il est beaucoup question ces derniers jours avec la promotion-bulldozer du nouveau film du duo Olivier Nakache et Eric Toledano, « Samba». On y retrouve leur acteur fétiche d’«Intouchables », la-personnalité-préférée-des-Français-avec-Yannick-Noah, l’humoriste et acteur Omar Sy. Dans «Samba», celui-ci incarne un touchant et sympathique clandestin confronté en France à l’arbitraire et qui sera aidé par deux assistantes sociales au cœur gros comme ça…
Jean-Marie Le Pen avait vu dans «Intouchables » ou le souriant Omar jouait le rôle d’un garde malade de banlieue rigolard redonnant goût à la vie à un François Cluzet tétraplégique, une métaphore sur l’immigration. Une France invalide, débile, handicapée, déclinante, affaiblie qui ne peut trouver son salut dans ses propres forces mais seulement dans le recours à l’étranger.
Malgré l’énorme succès du film, notait dernièrement Le Point, Hollywood a renoncé à l’adapter aux Etats-Unis (ou l’ami Omar fait aussi carrière) jugeant qu’il développait des stéréotypes racistes. En l’espèce le syndrome Oncle Tom avec ce personnage de grand noir au service d’un blanc, évoquant aux Etats-Unis la période de l’esclavagisme.
Même mésaventure souligne Le Point pour « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu», qui dépasse désormais les 12 millions d’entrées en France ». Un film de Philippe de Chauveron qui narre le « destin » d’une « famille française catho dont les quatre filles épousent respectivement un Chinois, un Arabe (musulman), un juif et un Ivoirien catholique ». Occasion d’une accumulation de clichés et de poncifs sur les communautés visées comme ressort comique. Une autre fable antiraciste…jugée raciste dans des pays anglo-saxons ou le communautarisme est la règle et le melting-pot un simple slogan…
« Les distributeurs sont tentés de sortir (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu) aux États-Unis, face au raz-de-marée suscité par le film, mais ils refusent de prendre le risque d’une polémique quasi certaine. La raison invoquée ? Un humour jugé politiquement incorrect, traduisez limite raciste, dans un pays très sensible sur la question. « Ils ont une approche culturelle très différente de la nôtre, explique Sabine Chemaly, la directrice internationale des ventes de TF1, au coeur des négociations mondiales pour le film. Nos contacts l’ont trouvé politiquement incorrect. Jamais ils ne se permettraient aujourd’hui de rire sur les Noirs, les Juifs ou les Asiatiques. (…). La même réserve est observée en Grande-Bretagne, une situation de blocage qui devrait déboucher sur un remake classique et édulcoré, spécialement conçu et adapté à la culture anglo-saxonne ».
Eric Zemmour, notait Guilaume Faye sur son blogue, «est un des rares à avoir tout compris sur les raisons du succès de ce film » en vérité assez médiocre. « Dans sa critique, Une France rêvée qui n’existe pas, il note : «le succès de ce film rejoint celui d’Intouchables (…) : la France se regarde complaisamment dans son miroir universaliste, le magnifique modèle de l’assimilation (…) . Mais ce miroir a été brisé, piétiné, saccagé. C’est bien parce que ce modèle français est mort qu’on l’exalte. Comme une irrépressible nostalgie. Comme un mythe des origines. La société française refuse de voir l’inéluctable ; espère encore naïvement qu’on peut revenir en arrière, effacer ses tragiques erreurs. C’était mieux avant, on veut – on peut – y retourner, tel est le message subliminal du film, qui emporte l’adhésion populaire. La France déteste l’avenir qu’on lui a imposé, et vénère le passé qu’on lui a arraché. »
M. Faye relevait de son côté qu’ « il s’agit toujours (comme dans les séries télévisées) de femmes françaises de souche qui épousent des hommes d’autres origines – et non pas le cas inverse – ce qui a une connotation symbolique très forte. Pourquoi n’ose-t-on jamais mettre en scène des femmes musulmanes qui épouseraient un Français de souche ? Car un message central de cette comédie correspond à un des piliers de l’idéologie dominante : l’apologie du métissage, sous la forme du mariage mixte, de préférence quand la femme est européenne ».
« D’autre part, ce film de propagande est fondé sur un mensonge central, un retournement orwellien de la réalité, comme dans le cinéma soviétique : l’œuvre de fiction moralisatrice opère une distorsion du réel. Ce que vous voyez, croyez et vivez est une illusion, la réalité est tout autre ».
« Le propos de ce film est d’être un hymne à la diversité, à l’intégration réussie, à la mixité bienheureuse. C’est-à-dire l’inverse même de la réalité et de l’expérience vécues par des millions de Français. L’idéologie délirante défendue dans cette comédie à message politique sous un habillage de divertissement est en fait celle du think tank Terra Nova qui inspire le PS : le communautarisme est compatible avec le vivre ensemble. Ce qui n’empêche pas Geoffroy Didier, représentant de la droite de l’UMP, de se féliciter de ce film culte »…à l’instar de l’officine de M. Jakubowicz.
« C’était pas un déjeuner de famille, c’était une réunion de la Licra» déclare un des personnages de ce film-culte, au nombre des « dialogues savoureux » pointés par les médias. « Savoureux » peut être mais assurément faux. En mars 2010, alors que la Licra et ses semblables fustigeaient Eric Zemmour pour ses propos sur le profil ethnique de la majorité des délinquants, la Ligue de Défense Juive (LDJ) avait eu l’idée assez amusante de diffuser les photos des membres du bureau de la Licra, composé uniquement de «judéo-chrétiens». « Pour une organisation antiraciste, la composition de ce bureau n’est-elle marquée par une sorte de ségrégation vis à vis des communautés arabe et noire ? » relevait malicieusement la LDJ, assortissant son commentaire de la célèbre citation biblique : « Voir la paille dans l’œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien »…