Rendue publique vendredi dernier dans Le Monde, cette enquête à la méthodologie suspecte et pour le moins sujette à caution, «visait à tester l’hypothèse soutenue en 2004 par Jean-Christophe Rufin dans son (mirobolant, NDLR) rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, selon laquelle la part de l’extrême droite dans les violences antisémites reculait au profit d’une frange issue de l’immigration ».
Plus globalement est-il expliqué ici, cette «enquête montre une société traversée par de fortes tensions qui pourraient traduire la montée de logiques communautaristes et qui se manifestent par le fait qu’entre un tiers et la moitié des sondés estiment qu’il y a beaucoup de » racisme anti-musulman (56 %), anti-juif (36 %), anti-noir (35 %) et anti-blanc (33 %) ». Communautarisation qui va de pair avec l’immigration de peuplement qui la nourrit mécaniquement et qui est un facteur de tensions comme nous ne cessons de le dire. Les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles.
« Pour mesurer l’antisémitisme exprimé par les sondés, les enquêteurs ont construit un indicateur à partir de six propositions reprenant les préjugés les plus répandus » : « les juifs » utilisent le « génocide nazi » pour défendre leurs propres intérêts, « les juifs ont trop de pouvoir dans les médias », dans «le monde de l’économie et de la finance», dans «le monde de la politique», « il existe un complot sioniste à l’échelle internationale»,«les juifs sont responsables de la crise économique actuelle ».
Il apparaitrait ainsi que « seuls 17 % des personnes issues de famille musulmane ne partagent aucun de ces préjugés contre les juifs, contre 53 % dans la population globale. « Les musulmans sont deux à trois fois plus nombreux que la moyenne à partager des préjugés contre les juifs », note Dominique Reynié, et cela d’autant plus qu’ils se déclarent pratiquants ».
Ainsi, 66 % des musulmans considéraient que le sionisme est « une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens », 57 % qu’il s’agit d’une « organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs, 46 % qu’il s’agit « d’une idéologie raciste ».
« Mais en réponse à plusieurs questions, ils témoignent d’opinions moins hostiles aux juifs que les proches du Front National » est-il décrété. Certes M. Reynié note que « le fait de se déclarer proche d’un parti politique, quel qu’il soit, est un facteur favorisant les préjugés contre les juifs ». 63 % des personnes qui ne se considèrent proches d’aucun parti ne partagent aucun des préjugés proposés, contre 53 % seulement des autres ».
Mais « parmi les personnes politisées, la plus forte proportion qui rejette les propositions antisémites se trouve chez les Verts (62 %), la plus faible au Front National (25 %). (…). C’est chez les proches du Front National et, presque dans la même mesure, de Marine Le Pen, que l’on trouve, et de très loin, le plus d’opinions antisémites et xénophobes ». Plus d’un sur deux trouvent qu’il y a trop de juifs dans les médias et l’économie et éviterait d’élire un président juif, et 22 % préfère éviter un voisin juif . Pour deux sur trois, un Français musulman n’est pas aussi Français qu’un autre ».
«Pour Dominique Reynié, l’enquête manifeste que l’opinion antisémite résulte (…) d’un jeu de représentations et d’opinions politiques articulées entre elles. L’antisémitisme s’inscrit dans un monde de défiance dominé par une culture autoritaire, hostile aux immigrés, autant qu’aux différences sous toutes les formes qu’elles peuvent prendre ».
Bref, par son programme prônant notamment la défense de l’identité française, la restauration de notre souveraineté, de l’autorité de l’Etat et de nos frontières, le FN attirerait automatiquement un électorat sensible aux préjugés antisémites comme l’aimant attire la limaille de fer. Un raisonnement pour le moins spécieux.
Dans un article paru sur son blogue dimanche et d’une tonalité générale très hostile à Marine Le Pen et au FN, l’ex magistrat Philippe Bilger avoue cependant que «les citoyens qui votent de plus en plus pour le FN sous l’égide de MLP, ne sont pas tous (sic) des imbéciles ou des malfaisants, comme Bernard-Henri Lévy a osé un jour les qualifier. Il s’agit de gens laissés au bord de la route républicaine, qu’ils y soient réellement ou que leur impression de déclassement les conduise à s’y croire (…). Le FN fait moins peur dorénavant que ses adversaires se proclamant républicains ne font honte ».
Cette dernière remarque est particulièrement juste et la honte au pire, au mieux l’indifférence est le sentiment que donnent aux Français les appels aux manifestations prévues à Lyon contre le FN le 29 novembre à l’occasion de son congrès. C’est en effet l’extrême gauche la plus archaïque, la plus totalitaire, la plus déconnectée du peuple aussi, qui appelle à « raviver l’espoir par la lutte antifasciste ».
Peu ou prou ceux là même qui ont très maigrement rassemblé samedi quelques milliers de personnes à Paris, Toulouse, Bordeaux ou Strasbourg pour manifester contre « l’austérité » , à savoir le Front de Gauche, Europe Ecologie Les Verts, le NPA, des responsables de groupuscules communautaires ou associatifs, des syndicalistes de la CGT, Solidaires, FO, FSU, qui seront flanqués des habituelles bandes antifas et libertaires.
Médiapart en dressait la liste comme d’autres médias d’extrême gauche, une cinquantaine de signataires ont lancé un « appel national » contre la tenue du congrés frontiste et pour l’organisation «d’universités populaires et de salons du livre antifascistes» dans la capitale des Gaules.
Karim Ouchikh, conseiller culture de Marine Le Pen, président SIEL (Souveraineté Indépendance et Libertés) et administrateur du Rassemblement Bleu Marine, l’expliquait dans Le Figaro, cet appel « scandaleux » lancé par «des intellectuels de second rang», s’apparente à une «fuite en avant idéologique». «Vouloir dénoncer le fascisme aujourd’hui, alors que la France n’est absolument pas menacée par un tel péril, c’est vouloir détourner l’attention des Français des sujets essentiels qui les préoccupent».
«On a l’habitude avec la gauche car cette gauche s’illustre souvent par beaucoup de dogmatisme, de sectarisme et pas mal de simplisme. Bientôt, ces mêmes intellectuels, demanderont la constitution d’une brigade internationale mais le péril imaginaire du fascisme n’existe que dans l’esprit de ces idéologues de gauche dirigés dans une impasse.»
Il est vrai que les signataires de cet appel anti FN symbolisent assez bien la dégénérescence intellectuelle de la gauche de la gauche en France qui n’a plus de figures d’un certain niveau.
Ici ont donc appelé à cette mobilisation contre l’opposition nationale à Lyon, de vieux dinosaures sclérosés comme l’institut CGT d’histoire sociale et l’institut de recherches de la FSU, mais aussi la très ronronnante fondation Copernic, sorte de carrefour de la gauche anti libérale et/ou altermondialiste. Elle est co-présidée actuellement par l’enseignante d’extrême gauche et spécialiste de Cuba Jeanette Pienkny, dite Janette Habel et le syndicaliste de Solidaires Pierre Khalfa, membre d’un bon « fromage », le Conseil économique, social et environnemental et du Conseil scientifique d’Attac.
Aucune pointure n’a voulu apposer son nom sur ce manifeste, à l’exception peut être dans le domaine du polar -même s’il n’est pas du niveau d’un Manchette ou du regretté ADG– du vieux bolcho aigri , spécialiste en procès stalinien à savoir Didier Daenninckx. Citons encore par souci d’honnêteté l’historien Jean-Paul Gautier, auteur de « Les extrêmes droites en France », couvrant la période de l’après-guerre avec Jeune Nation jusqu’ au FN des années 2000. Le livre d’un homme très hostile aux idées patriotiques mais qui est plutôt sérieux, précis et documenté.
Avec deux autres militants antinationaux présents sur cette pétition, le juriste Michel Briganti (membre de l’équipe d’animation du Centre de recherche, d’information et de documentation antiraciste, CRIDA), et le journaliste André Déchot ( ras l’front), Gautier est aussi le co-auteur du beaucoup plus délirant et nettement moins abouti livre à sensation, « La galaxie Dieudonné ».
Pour le reste, surnagent au nombre des signataires, comme l’écume sur un mauvais bouillon, le « producteur » (sic) Jean Bigot, quelques autres déplumés ex animateurs de ras le front qui ruminent leurs échecs (Françoise Pécoup, Patrick Le Tréhondat Patrick Silberstein, Jacques Breitenstein), leur acolyte la pauvre Anne Tristan qui connu sa petite heure de gloire dans les médias il ya 25 ans avec son livre de science-fiction «Au Front », un universitaire trotskyste (il en reste) Samy Joshua, le médiocre documentariste Daniel Kupferstein, un mauvais écrivain comme Eliane Arav, le piètre réalisateur Alain Nahum, un responsable de l’association coquille vide Mémorial 98, Albert Herszkowicz…
Et comment ne pas citer la présence aussi sur ce manifeste du sociologue Saïd Bouamama, auteur avec le rappeur Saïdou de la «chanson» « Nique la France », dont le titre résume parfaitement constate Bruno Gollnisch, le projet de nos antifascistes en carton pâte. Les éternels idiots utiles du grand capital et supplétifs benêts du mondialisme…
Qu’ils le veuillent ou non, Lyon sera bien la capitale de la Résistance nationale en marche les 29 et 30 novembre prochains.