« Arlette Chabot, présidente du jury du Trombinoscope », rapporte Le Figaro, « visiblement embarrassée, a jugé nécessaire de faire une mise au point sur la polémique. Le jury est influencé par l’actualité politique. Nous avons fait nos choix en décembre. Les habituelles badineries qui ponctuent les discours ont cédé face au malaise, les applaudissements sont timides ».
« Gilles Leclerc, président de la chaîne de télévision Public Sénat (…) est chargé de remettre le prix à Steeve Briois (…). Le journaliste, gêné, prend soin de préciser qu’il n’était pas forcément volontaire pour cet exercice particulier. Comme le notera Stéphane Ravier dont les propos sont rapportés dans ce même article du Figaro, «Gilles Leclerc aurait pu recevoir le prix de l’aplaventrisme! Le prix de la carpette! Il est minable!».
Minable et peut être encore plus pathétique, le site mediapart a même osé s’indigner de ce prix décerné à Steeve, par l’intermédiaire d’une dénommée Anoushka, au motif que « l’on fête les 70 ans de la libération Auschwitz, que l’état enfin met au programme la lutte contre le racisme et souhaite être ferme à ce sujet. Je croyais avoir tout vu et tout entendu…. ».
Nous aussi, notamment lorsque l’on voit, avec toute de même un brin d’ébahissement, Jean-Luc Mélenchon faire le tour des plateaux pour décrire la victoire de Syriza en Grèce comme la sienne propre! Une euphorie qui l’autorise à espérer, « envisager une candidature commune » «en 2017», « réunissant le Front de Gauche, des socialistes affligés, des frondeurs, et les écologistes, qui ont quitté le gouvernement ». Au vu des égos respectifs de Mme Duflot et de M. Mélenchon, la désignation de la tête de gondole-tête d’affiche de cette éventuelle coalition là s’avère déjà bien ardue. Pour le reste, et selon l’adage bien connu, une coalition de faiblesses n’a jamais fait une force …
L’absence d’ancrage populaire, l’hémiplégie, les excès, les impasses, les lacunes, les erreurs, les archaïsmes programmatiques de la gauche de la gauche sont autant de handicaps qui ne profitent pas pour autant aux libéraux-libertaires, aux euromondialistes qui ont colonisé le parti socialiste.
Comment pourrait-il en être autrement au vu des résultats catastrophiques de la politique menée depuis deux ans et demi ? Signe parmi d’autres de cette faillite, les chiffres du nombre des demandeurs d’emplois en 2014 frôle officiellement les 3,5 millions en France métropolitaine, plus de 5,2 millions en comptabilisant ceux ayant eu une activité réduite pendant cette période. Le quotidien Les Echos le rapporte, « avec onze mois de hausse sur douze et un total de 189.100 chômeurs de plus, la progression du chômage aura été encore plus forte en 2014 qu’en 2013 (+ 174.800). On compte 572.500 chômeurs de plus depuis le début du quinquennat (après +790.000 sous Nicolas Sarkozy). Pôle emploi dénombre ainsi 50.000 inscrits de plus en décembre, un record depuis l’été 2012 ».
Pourtant, nous l’évoquions plus haut, Manuel Valls était mardi soir à Audincourt (Doubs) pour une réunion publique anti FN, contre Sophie Montel (perturbée par une coupure d’électricité de la CGT et une protestation des notaires contre la Loi Macron), et de soutien à la candidature de Frédéric Barbier dans la quatrième circonscription de ce département. L’Afp le précise, il s’agit de «la quatorzième élection législative de ce type depuis 2012, qui ont jusqu’ici toutes été perdues par les socialistes ».
Pour enrayer cette spirale de l’échec, le Premier ministre a voulu surfer sur la vague du 11 janvier lors de son discours: «Mobilisez-vous! Soyez fiers de cette France du 11 janvier, qui s’est retrouvée et que nous chérissons. Soyez fiers de cette gauche que nous incarnons, de cette gauche qui affronte le réel (sic) avec la force de son idéal. »
«Il faut aller voter pour défendre les valeurs de la République, la République telle que nous la défendons, la République avec sa fermeté, la République avec la laïcité, la République luttant contre les injustices», a lancé le Premier ministre. «Quand dans une classe on ne peut pas enseigner la Shoah (…) c’est un échec pour toute la communauté nationale. Et quand un enfant désigne le juif comme l’ennemi, c’est aussi un échec pour nous tous»,
«La différence fondamentale entre ce qui relève de la liberté d’expression (…) et le délit que constitue l’apologie du terrorisme ou la provocation à la haine raciale, c’est un débat fondamental et nous devons le reprendre, nous ne devons rien laisser passer. Dans une société fracturée, on la répare avec des valeurs».
Certes mais pas avec les fausses valeurs des pompiers-pyromanes du parti de l’étranger, du PS, de ce Système qui a failli, qui a trahi, qui a trompé, qui a tiers-mondisé la France et les Français. C’est a contrario affirme Bruno Gollnisch, sur la remise à l’honneur des valeurs nationales, souverainistes, patriotiques, de solidarité et de justice sociale, de libertés, et notamment de liberté d’entreprendre ; sur la réhabilitation de l’effort, de la méritocratie, de nos racines, de notre identité, que nous sortirons la France et notre peuple du déclin. Soit l’exacte antithèse des politiques menées par l’UMPS.
Le bla-bla du duo Hollande-Valls, leurs formules creuses et pompeuses, leur récupération-instrumentalisation des attentats, ne sauraient masquer leurs échecs aux yeux des Français. Si l’on en croit le dernier sondage Odoxa pour L’Express, post 11 janvier, l’effet d’aubaine est d’ailleurs terminé pour l’exécutif malgré son omniprésence médiatique.
Dans le cadre des prochaines élections départementales, et selon cette enquête, le FN reste ainsi le premier mouvement politique de France avec 26 % (- 2 points) des sondés le plébiscitant, devant l’UMP (23 %, – 2 points) , le PS (20 %, + 3 points), le Front de Gauche (10%, + 1 point), EELV (7%, =), l’UDI (7%,=), le MoDem (6%, + 1 point)…
Concrètement cela veut dire que si cette hiérarchie est respectée, et en tenant compte de la règle des 12,5 % des suffrages exprimés pour se qualifier au second tour, le PS serait éliminé dans de très nombreux cantons au premier et assisterait dans les vestiaires aux duels FN-UMP au second. Ce n’est peut être pas l’esprit du 11 janvier mais c’est en tout cas l’état d’esprit des Français…