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Un Sarkozy pas très français

sarkozy_umpLe FN doit  poursuivre ses efforts pour  incarner dans l’esprit d’une majorité de nos compatriotes une alternative jugée sérieuse et efficace aux politiques menées jusqu’alors par les partis dits de gouvernement. Le dernier  sondage Opinionway pour Metronews et LCI enregistre que 65% de personnes interrogées estimeraient que le FN n’est pas capable de gouverner le pays ( seulement 43% disent pas du tout et 22% plutôt non). Ce handicap est tout sauf insurmontable pour peu que nous fassions preuve de pédagogie et hélas comme cela est hautement prévisible, que nos adversaires s’avèrent toujours aussi  impuissants à juguler une  crise qui, en s’aggravant,  confirme nos prévisions et avertissements. Nicolas Chapuis, du service politique du Monde, revenant sur la législative partielle du Doubs qui a enregistré de nouveau une spectaculaire progression du FN, indiquait que ce résultat est tout aussi inquiétant pour l’aile gauche que pour l’aile droite  du Système. Ainsi, l’UMP s’est gravement illusionnée en confondant  les «électeurs» avec des «militants» qui suivraient les consignes de vote édictées par  son Bureau politique. Le vote FN a ainsi très significativement progressé dans les fiefs UMP de la circonscription. 

 Quant à la gauche elle est elle aussi mal en point, «d’abord pour les partis qui voudraient incarner une alternative au PS: ni le Front de Gauche ni les écologistes ne parviennent à exister dans les débats et dans les urnes. Plus gênant encore, si l’on repense au séisme du 21 avril 2002. A l’époque, la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac avait provoqué une onde de choc sur le thème du  plus jamais ça . Or « la situation est aujourd’hui très différente »,  «des sondages donnent le FN proche des 30 % (aux élections départementales de mars, NDLR). «Il fallait auparavant des conditions exceptionnelles pour que le FN soit élu. A l’avenir, il faudra parfois une conjonction de facteurs tout aussi particulière pour qu’il ne l’emporte pas ».

 Construit sur l’esbroufe, la récupération politicienne et une propagande assez grossièrement ficelée, il était écrit que l’obsolescence de l’esprit du 11 janvier  arriverait très tôt. L’écran de fumée des belles déclarations en se dissipant et  le choc psychologique des attentats en s’atténuant, la réalité a repris ses droits. Celle d’un  pays frappé de plein fouet par une crise sociale, économique, identitaire qui s’enfonce dans la paupérisation, la tiers-mondisation sous  la direction de ses élites euromondialistes.

 Le dernier sondage Ipsos pour Le Point pointe ainsi très logiquement une baisse de huit points de popularité pour le chef de l’Etat, avec 30% d’opinions favorables,  les opinions défavorables grimpant de 10 points avec 67% de mécontents tandis que le Premier ministre  perd sept points.

 Symboliquement Manuel Valls a subi une véritable humiliation hier lors de sa visite d’une zone de non droit emblématique de la capitale phocéenne, le quartier de la Castellane, haut lieu de tous les trafics. Ruinant son plan com, son  discours tout prêt et en trompe l’œil sur la République qui est respectée partout chez elle, sur la baisse de la délinquance, des voyous cagoulés et tirant à kalachnikov ont défié les forces de l’ordre en plein jour. Et ce, ultime provocation,  quelques heures seulement  avant l’arrivée du Premier ministre dans ce quartier alors mis en état de siège. Est-il utile de préciser qu’une fois ce dernier reparti,  les caïds étaient de nouveau chez eux chez nous…

 Une situation qui est aussi de la responsabilité pleine et entière de la  droite UMP aux affaires pendant dix  ans, mais dont le président préfère insulter les représentants de l’opposition  nationale qui ont le grand tort à ses yeux d’avoir vu juste.

  Lors du conseil national de l’UMP à Paris samedi dernier et pour faire mine de consoler Alain Juppé accueilli par des sifflets, Nicolas Sarkozy a ainsi prononcé cette phrase révélatrice : « Alain (Juppé, NDLR) ne te trompe pas : jamais je ne chercherai à copier des gens pour qui je n’ai pas de respect, je pense aux dirigeants du Front National ».

 Pourtant souligne Bruno Gollnisch, dans notre civilisation helléno-chrétienne,  l’affrontement, y compris  sur le terrain des idées, ne saurait empêcher le respect de l’adversaire. Cette manière de jeter l’opprobre, collectivement,  sur tous les dirigeants du Front National, ce mépris global, en dit long sur la nature assez peu « française » d’un  personnage qui avouait à Philippe de Villiers il y a quelques années que « la France, son histoire, ses paysages (le laissait)  froid» .

 Du respect, M. Sarkozy en a manqué cruellement à ses électeurs en menant une politique  largement inverse à celle qu’il avait promis lors de sa campagne de 2007.  Notamment en insultant la majorité  de Français qui avait voté NON au referendum de 2005 sur la Constitution européenne,  en l’imposant finalement au début de son quinquennat par un vote du congrès,  avec la complicité du PS.

 Un mépris assez cynique de la souveraineté populaire,  au-delà de l’inféodation accrue de la France à l’euro-atlantisme, que l’on retrouve dans sa politique d’ouverture à haut débit des vannes de l’immigration. Citons ici un  seul chiffre, un seul exemple  tout à fait révélateur de l’ampleur du phénomène.  La presse algérienne  s’est fait l’écho ces derniers jours de propos de  l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, qui a révélé que «le nombre de Français ayant un lien direct avec l’Algérie avoisine les sept millions»…

 Il faut donc être bien sot  ou bien retors pour croire que la différence de degrés existant entre le PS et l’UMP importe plus  que leur identité de nature qui conduit les deux formations à mener peu ou prou  la même politique qui conduit notre pays à la ruine.

 Identité de nature entre l’UMP et le PS que le haut fonctionnaire Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, qui tient  chaque semaine tribune dans Le Figaro, tente de cacher à ses lecteurs. Il écrit ainsi que la victoire du Parti socialiste lors de la législative partielle du Doubs» «apparaît comme une préfiguration de ce que pourrait être l’élection présidentielle de 2017, avec un second tour opposant M. Hollande ou M. Valls à Mme Le Pen, et débouchant alors, sans le moindre doute possible, sur la reconduction d’un bail de cinq ans du parti socialiste au pouvoir (…). Malgré le mythe de la dédiabolisation et d’un Front National aux portes du pouvoir, ce dernier (…) ne suscite guère de vague d’adhésion dans le pays, comme sa défaite dans le Doubs le souligne une fois de plus (sic). Toutefois, il exerce à la perfection le rôle qui lui est dévolu depuis toujours par la gauche politique et médiatique: celui d’une machine à faire gagner le parti socialiste ».

 M. Tandonnet livre ici sans grande imagination ni réflexion,  de manière assez désespérante,  le discours éculé entendu mille fois dans la bouche des dirigeants de l’UMP ou des éditorialistes de la presse bourgeoise. Il est pourtant bien placé de par les fonctions qui ont été les siennes pour savoir que la plus efficace des machines à faire gagner le PS est cette droite courbe qui désespère son électorat. UMP qui exerce  à la perfection le rôle qui lui est dévolu  par le Systéme, à savoir ramener ou maintenir au bercail des Français excédés.

Rappelons d’ailleurs que c’est l’actuel président de l’UMP, alors président de la République, qui avait viré manu militari  M. Tandonnet de son poste  de conseiller, car les bien-pensants de l’UMP et des partis de gauche avaient reproché à ce dernier de tenir sur son blogue un langage très ferme sur les conséquences de l’immigration. Un  langage que M. Sarkozy n’est  capable de faire sien (par éclipse)  que pendant les  périodes électorales.

 De tout cela les Français ont désormais pleinement conscience, c’est pourquoi si les années à venir s’annoncent très difficiles et décisives,  elles seront aussi passionnantes à vivre pour les militants de la cause nationale, populaire et sociale.

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