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Plus on nous connaît, plus on nous aime!

« La propagande ça se fait avec les coups qu’on reçoit et avec les coups qu’on donne » faisait dire Drieu à un de ses personnages. Cette règle de base du combat politique, Alexis Tsipras l’a bien intégré à l’occasion  de sa première visite officielle faite à Angela Merkel hier à Berlin. En l’espèce,  la poursuite de négociations, âpres et compliquées,  autour des aides financières à la Grèce. Athènes attend le déblocage de la dernière tranche de prêts 7,2 milliards d’euros accordés dans le cadre de la prolongation de l’aide financière décidée par l’UE,  indispensable est-il avancé par le gouvernement grec, pour assurer «le service  de la dette». Le Premier ministre d’extrême gauche a donc manié l’arme de guerre psychologique pour tenter de «ramollir» la chancelière allemande. Au nombre des incontournables qui ont fait leur preuve, la piqûre de rappel sur la période hitlérienne pour tétaniser l’adversaire ou le négociateur restait jusqu’à présent une valeur sûre. M. Tsipras a donc abordé avec Mme Merkel la question des réparations réclamées par Athènes pour des crimes du régime nazi, tout en affirmant assez hypocritement ne pas vouloir lier ce dossier avec la crise financière actuelle. Il s’agit «d’abord d’un problème moral et éthique sur lequel nous devons travailler » a-t-il dit. «Du point de vue du gouvernement fédéral, le chapitre des réparations est politiquement et juridiquement clos», lui a répondu sèchement Mme Merkel. Cela ne marche pas à tous les coups…

Cette propagande sur les heures les plus sombres,  fut utilisée ad nauseam en France par de nombreux acteurs et chiens de garde du système politico-médiatique. Les mensonges, manœuvres immondes et autres contorsions intellectuelles pour faire peur, culpabiliser, assimiler le FN, le camp de la résistance nationale, les défenseurs de notre identité et souveraineté françaises aux idéologies totalitaires du passé, ne sont plus guère efficaces. Les Français ont ouvert les yeux.

 Un vote FN qui se diversifie, preuve de la  pénétration de nos idées dans toutes les strates de la société française, comme l’ont relevé dans le  JDD les spécialistes es Front National,  Jean-Yves Camus et Joël Gomblin analysant le scrutin de dimanche dernier. « (Le Front National) réussit à renouer avec la bourgeoisie petite et moyenne », explique M. Camus. « En Ile-de-France par exemple, ce sont dans les bastions sarkozystes de 2012, notamment dans les Hauts-de-Seine, que le FN a le plus progressé.»  Et  « cela ne veut pas dire que les classes populaires ne voteront pas FN à la prochaine présidentielle…», souligne M. Gomblin.

 Les résultats de ce premier tour des élections départementales confirment en tout cas ce que nous disons ici depuis maintenant des années et qui se vérifie élections après élections : le magistère moral de la Caste, l’emprise de l’Etablissement sur les âmes et les consciences, appartiennent largement au passé.

 Comme appartient de plus en plus à un passé révolu le vote des catégories  populaires en faveur d’une gauche qui s’est ralliée toujours plus avant  au Parti de l’étranger, au point de se confondre avec lui.

 Nous évoquions hier les bastions perdues par la gauche,  mais les endroits ou elle maintient ses positions sont tout aussi emblématiques de ce qu’elle est devenue. Ainsi en est-il du département de Seine-Saint-Denis, dans lequel les socialo-communistes arrivent en tête dans 13 cantons, l’alliance UMP-UDI dans  sept  le Front National dans un seul.

 Un département que de très nombreux Français ont fui pour échapper à l’immigration de peuplement, remplacés par des populations allogènes, souvent naturalisées et bénéficiant du droit du sol. Autant de Français de papier  transformés en électeurs-clients d’un PS et d’un PC chargés de distribuer aides diverses et variées et autres prébendes. Certes, même cette intégration là à ses limites dans le 9-3 puisque dimanche dernier, record absolu de l’abstention, deux électeurs sur trois ne se sont pas déplacés pour voter …

 Les électeurs de droite eux, ceux de l’UMP plus précisément, n’entendent pas forcément se plier aux obsessions antifrontistes de Nicolas Sarkozy. Est-il  d’ailleurs fondé à donner des leçons de maintien, lui qui fut  champion toute catégorie de l’immigration massive lors de  son quinquennat, l’homme de l’inféodation sans cesse accrue de la France à l’idéologie atlanto-bruxelloise, l’apprenti sorcier largement responsable de la contagion islamiste en Afrique avec la mise à  mort de  la Libye de Kadhafi.

 Ainsi, selon un sondage Odoxa paru aujourd’hui dans Le Parisien, plus d’un sympathisant UMP sur deux  (54 %) n’a pas l’intention de suivre la consigne du  ni FN, Ni PS  (« ni-ni ») en cas de duel PS-FN au second tour des départementales : 27 % des électeurs UMP-UDI voteraient pour le FN, 27 % pour le PS. A contrario, les sympathisants de gauche seraient prêts à 57% à suivre la consigne du PS de voter pour l’UMP en cas de duel UMP-FN. 40 % opteraient pour le « ni-ni » et 3 % seulement  pour le FN.

 Quant aux électeurs frontistes, du moins ceux qui ne pourront voter dans les 1100 cantons ou le FN est encore en lice au second tour, ils seraient 52 %  dimanche prochain à choisir  le « ni-ni » en cas de second tour PS-UMP, 43 % l’UMP et 5 % le PS. Il est à noter qu’en cas d’absence de candidats FN, les instances frontistes ont laissé la totale liberté de choix à nos électeurs que nous considérons majeurs et responsables…

Christian Vanneste, ex député UMP notait à ce sujet sur boulevard voltaire, une autre faute majeure du président de l’UMP : «lorsque Sarkozy dit qu’il n’y a rien en commun entre le FN et l’UMP, il oublie singulièrement le patriotisme, à moins que les dernières traces du gaullisme aient disparu de sa famille».C’est une interrogation plus que légitime, à laquelle ont déjà répondu de nombreux électeurs dimanche dernier !

 « Dans cette élection qui lui était la plus défavorable », le FN engrange  des « résultats supérieurs à ceux des européennes » constate encore M. Vanneste. Une analyse partagée notamment par Yves Thréard et Jean-François Kahn qui débattaient  hier sur i-télé, ou encore par  Michel Feltin-Palas, rédacteur en chef à L’Express. Celui-ci explique que «contrairement a ce qu’on dit beaucoup d’hommes politiques, comme Manuel Valls, le FN est bien le grand vainqueur du premier tour de ces élections départementales ». «Le  FN a réussi un exploit. Jamais le Front National n’a obtenu un tel score lors d’élections locales ». Des « élections départementales » pourtant «défavorables au FN du fait du poids des notables ». Or l’UMP a désormais «besoin des ses alliés de l’UDI et du MoDem pour être devant le FN, seule,  elle serait peut-être derrière ».

 Luc Bronner, directeur adjoint des rédactions du Monde,  note de son côté que les fondements du PS sont fragilisés puisque ce parti avait construit sa « légitimité »  « sur son tissu d’élus locaux ». Les très faibles scores enregistrés  également par le Front de Gauche et EELV, démontrent que la gauche est dans une situation peu favorable, «sans réserve de voix », le tout sur fond « de droitisation » du pays,  d’un «enracinement » du FN qui « prolonge celui des municipales » (1500 élus municipaux FN),  « présent dans 2000 cantons et y ayant obtenu en moyenne 25% des voix ce qui est considérable dans l’histoire des élections françaises ».

 « Ce qui est frappant et peut-être le plus étonnant, le plus inquiétant poursuit-il, c’est que beaucoup de gens dans le élites politiques et médiatiques se satisfont d’un FN qui ne serait qu’à 25% c’est la marque d’une forme de banalisation (…) et de  notabilisation du FN qui dispose désormais de cadres et de relais locaux qui sont perçus comme des  notables par les électeurs ».

 C’est là en effet tout  l’enjeu de la stratégie d’enracinement poursuivie par le  FN,  affirme Bruno Gollnisch, visant à faire émerger des cadres locaux  qui contribuent fortement à nourrir et renforcer le vote FN. Nous l’avons constaté  avec les scores particulièrement remarquables  engrangés dans les villes frontistes. Plus on  nous connaît, plus on nous aime!

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