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Les grands architectes du multiculturalisme

BABELChristianophobie primaire ? Prurit ultra laïcard ? Bêtise crasse ? Les opinions varient  pour qualifier la  décision prise par la régie publicitaire de la  Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) de retirer la mention  «au profit des chrétiens d’Orient» sur 250 affiches du métro annonçant un concert du groupe « Les Prêtres » à l’Olympia. Dans un premier temps  la RATP avait  expliqué qu’il s’agissait de respecter le «principe de neutralité religieuse»! Principe de neutralité qui n’a pourtant jamais  été avancé pour censurer les campagnes du Secours islamique  ou pour des produits halals qui fleurissent régulièrement sur les  quais et  dans les couloirs du métro.  Autre motif invoqué  par une  RATP ayant décidément du mal à caler ses éléments de langage, celle-ci ne prendrait  pas partie dans un conflit en cours! L’argument avancé  ici de la  neutralité entre victimes et bourreaux, entre  chrétiens massacrés et  miliciens islamistes,  est tout aussi ahurissant. Le tollé a été tel depuis une semaine, les protestations quasi  unanimes,  tous partis confondus, que le président de la RATP Pierre Mongin, qu’il quittera dans quelques semaines, a fait amende honorable. Ce lundi de Pâques, il a finalement annoncé  que « les nouvelles affiches concernant le concert du chœur des prêtres du 14 juin prochain comporteront bien évidemment la mention En faveur des chrétiens d’Orient ».

 Certes, à notre connaissance,  le  conseiller général laïcard et  socialiste du Haut-Rhin, Pierre Freyburger, qui a volé le mois dernier le crucifix accroché dans l’hémicycle du Conseil général, n’a pas réagi à cette affaire.  Mais la pression populaire a  eu raison de cette décision de la RATP qui répondait peut être aussi, c’est en tout cas une hypothèse avancée par certains, à la volonté de ne pas froisser l’Arabie Saoudite qui joue  le jeu trouble que l’on sait auprès de certaines factions extrémistes mahométanes. Or la Régie vient de signer avec cet émirat un contrat de 1,5 milliard d’euros pour l’installation d’un réseau de  bus à Ryad…

 En tout état de  cause,  cette maladresse de la RATP a été jugée contre-productive, même par les laïcards  les plus militants.  C’est notamment l’avis du député radical de gauche des Hautes-Alpes, Joël Giraud. L’élu  « humaniste » a dénoncé dans cette affaire  la manifestation d’un « intégrisme laïc » qui  « dessert la cause de la laïcité, que son parti et lui-même défendent farouchement ».

 Il est cependant évident qu’une large fraction de la classe  politico-médiatique a un problème  avec le terme  même de « chrétiens », quasiment considéré comme un gros mot.  En février dernier,  le communiqué officiel de l’Elysée réagissant à l’exécution  par l’Etat islamique (EI, Daech) de 21 Egyptiens  avait omis de préciser  qu’il s’agissait de coptes, alors  que c’était le motif même de  leur assassinat.

 Même pudeur de jeune fille au sein de nos élites  pour évoquer jeudi dernier  le massacre  au Kenya, sur le campus de Garissa, de cent quarante-huit personnes, dont cent quarante-deux étudiants, par des miliciens du groupe islamiste Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin,  plus connu sous le nom de Chabab (« la jeunesse »). De  jeunes étudiants  exécutés là aussi  par les fous d’Allah parce que chrétiens, ce qui n’a pas été ou guère  précisé par la très grande majorité des commentateurs et des politiciens.  

 Quant à Laurent Fabius qui  dénonce aujourd’hui le génocide des chrétiens d’Orient et  prône devant  l’ONU  l’adoption d’une charte d’action pour les minorités persécutées au Moyen-Orient, il porte sa part de responsabilité dans les exactions sanglantes dont sont victimes  catholiques, orthodoxes ou  nestoriens  dans cette partie du monde.  Sans même parler du sort tout aussi terrible  réservé également par les fanatiques islamistes à  d’autres  minorités religieuses comme  les alevis,  les yezidis , les bektachis…

 Le ministre des Affaires étrangères de François Hollande, poursuivant les menées initiées par le duo Sarkozy-Juppé,   se fait pourtant l’exécuteur zélé des basses œuvres d’un Nouvel ordre mondial qui a juré d’avoir la peau de l’Etat syrien qui assurait pourtant la paix et la sécurité aux minorités.   Un Laurent Fabius qui n’hésitait pas  à déclarer à Marrakech en décembre 2012 : « le Front al nosra (branche syrienne d’al Qaïda, responsable de nombreux massacres de chrétiens, NDLR)  fait du bon boulot contre (Bachar el) Assad en Syrie et donc c’est très difficile de les désavouer ».

 C’est dans ce contexte, on peut d’ailleurs douter que le moment ait été bien choisi, que le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a demandé samedi le doublement en deux ans du nombre de mosquées  en France.  Un vœu récurrent ces dernières années,  exprimé lors du Rassemblement annuel des musulmans de France, organisé par l’Union des Organisations Islamistes de France (UOIF), contrôlée par les Frères musulmans.

 Il y a actuellement 2200 établissements de prières mahométans, mais   pour être plus précis environ une mosquée  pour  200 salles de prière, souvent de dimensions réduites. Une donnée qui rend ambigüe la demande de M. Boubakeur (opère-t-il ce distinguo entre mosquée et salle de prière ?), sachant qu’il est bien  évidemment matériellement impossible, au-delà même  de la légitimité de cette demande, de construire en 24 mois des milliers de lieux de culte musulman.

 Amar Lasfar, président de l’UOIF et recteur de la mosquée de Lille,   a expliqué lui aussi  les raisons de cette demande : « il faut que le nombre de mosquées reflète le nombre de musulmans ». « Nous avons le droit de construire des mosquées, le droit que les maires ne s’y opposent pas». «Il y a de moins en moins de maires qui s’opposent systématiquement à la construction de mosquées». Invité d’Europe 1 hier,  il a demandé l’érection « de mosquées spacieuses ayant pignon sur rue, pourquoi pas des mosquées-cathédrales ».

 Il est surtout intéressant note Bruno Gollnisch, alors même que l’opacité règne    sur les chiffres  de l’immigration, faute notamment de statistiques ethniques et religieuses, que l’argument invoqué par les autorités mahométanes  en France pour ériger plus de mosquées, repose sur le poids démographique des musulmans.

 Ainsi, la quasi-totalité  des partis politiques, des spécialistes et démographes  officiels assènent que les musulmans  seraient  en France   trois, quatre, voire cinq millions. Or,  M. Boubakeur évoque  lui une fourchette  de   « sept à huit   millions de musulmans» présents   sur notre sol.

 Un chiffre  certainement plus prés de la réalité que ceux fournis par l’Etablissement. Flux migratoires débridés qui  alimentent les revendications communautaristes,  encouragés par la droite et la gauche au pouvoir. Faut-il  rappeler  que selon les chiffres  communiqués alors par le ministère de l’Intérieur, le quinquennat Sarkozy s’est soldé par l’arrivée en France d’un million d’immigrés légaux non européens…Sarkozy, hollande, l’UMPS… les grands architectes du multiculturalisme ce sont eux!

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