Certes, à notre connaissance, le conseiller général laïcard et socialiste du Haut-Rhin, Pierre Freyburger, qui a volé le mois dernier le crucifix accroché dans l’hémicycle du Conseil général, n’a pas réagi à cette affaire. Mais la pression populaire a eu raison de cette décision de la RATP qui répondait peut être aussi, c’est en tout cas une hypothèse avancée par certains, à la volonté de ne pas froisser l’Arabie Saoudite qui joue le jeu trouble que l’on sait auprès de certaines factions extrémistes mahométanes. Or la Régie vient de signer avec cet émirat un contrat de 1,5 milliard d’euros pour l’installation d’un réseau de bus à Ryad…
En tout état de cause, cette maladresse de la RATP a été jugée contre-productive, même par les laïcards les plus militants. C’est notamment l’avis du député radical de gauche des Hautes-Alpes, Joël Giraud. L’élu « humaniste » a dénoncé dans cette affaire la manifestation d’un « intégrisme laïc » qui « dessert la cause de la laïcité, que son parti et lui-même défendent farouchement ».
Il est cependant évident qu’une large fraction de la classe politico-médiatique a un problème avec le terme même de « chrétiens », quasiment considéré comme un gros mot. En février dernier, le communiqué officiel de l’Elysée réagissant à l’exécution par l’Etat islamique (EI, Daech) de 21 Egyptiens avait omis de préciser qu’il s’agissait de coptes, alors que c’était le motif même de leur assassinat.
Même pudeur de jeune fille au sein de nos élites pour évoquer jeudi dernier le massacre au Kenya, sur le campus de Garissa, de cent quarante-huit personnes, dont cent quarante-deux étudiants, par des miliciens du groupe islamiste Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, plus connu sous le nom de Chabab (« la jeunesse »). De jeunes étudiants exécutés là aussi par les fous d’Allah parce que chrétiens, ce qui n’a pas été ou guère précisé par la très grande majorité des commentateurs et des politiciens.
Quant à Laurent Fabius qui dénonce aujourd’hui le génocide des chrétiens d’Orient et prône devant l’ONU l’adoption d’une charte d’action pour les minorités persécutées au Moyen-Orient, il porte sa part de responsabilité dans les exactions sanglantes dont sont victimes catholiques, orthodoxes ou nestoriens dans cette partie du monde. Sans même parler du sort tout aussi terrible réservé également par les fanatiques islamistes à d’autres minorités religieuses comme les alevis, les yezidis , les bektachis…
Le ministre des Affaires étrangères de François Hollande, poursuivant les menées initiées par le duo Sarkozy-Juppé, se fait pourtant l’exécuteur zélé des basses œuvres d’un Nouvel ordre mondial qui a juré d’avoir la peau de l’Etat syrien qui assurait pourtant la paix et la sécurité aux minorités. Un Laurent Fabius qui n’hésitait pas à déclarer à Marrakech en décembre 2012 : « le Front al nosra (branche syrienne d’al Qaïda, responsable de nombreux massacres de chrétiens, NDLR) fait du bon boulot contre (Bachar el) Assad en Syrie et donc c’est très difficile de les désavouer ».
C’est dans ce contexte, on peut d’ailleurs douter que le moment ait été bien choisi, que le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a demandé samedi le doublement en deux ans du nombre de mosquées en France. Un vœu récurrent ces dernières années, exprimé lors du Rassemblement annuel des musulmans de France, organisé par l’Union des Organisations Islamistes de France (UOIF), contrôlée par les Frères musulmans.
Il y a actuellement 2200 établissements de prières mahométans, mais pour être plus précis environ une mosquée pour 200 salles de prière, souvent de dimensions réduites. Une donnée qui rend ambigüe la demande de M. Boubakeur (opère-t-il ce distinguo entre mosquée et salle de prière ?), sachant qu’il est bien évidemment matériellement impossible, au-delà même de la légitimité de cette demande, de construire en 24 mois des milliers de lieux de culte musulman.
Amar Lasfar, président de l’UOIF et recteur de la mosquée de Lille, a expliqué lui aussi les raisons de cette demande : « il faut que le nombre de mosquées reflète le nombre de musulmans ». « Nous avons le droit de construire des mosquées, le droit que les maires ne s’y opposent pas». «Il y a de moins en moins de maires qui s’opposent systématiquement à la construction de mosquées». Invité d’Europe 1 hier, il a demandé l’érection « de mosquées spacieuses ayant pignon sur rue, pourquoi pas des mosquées-cathédrales ».
Il est surtout intéressant note Bruno Gollnisch, alors même que l’opacité règne sur les chiffres de l’immigration, faute notamment de statistiques ethniques et religieuses, que l’argument invoqué par les autorités mahométanes en France pour ériger plus de mosquées, repose sur le poids démographique des musulmans.
Ainsi, la quasi-totalité des partis politiques, des spécialistes et démographes officiels assènent que les musulmans seraient en France trois, quatre, voire cinq millions. Or, M. Boubakeur évoque lui une fourchette de « sept à huit millions de musulmans» présents sur notre sol.
Un chiffre certainement plus prés de la réalité que ceux fournis par l’Etablissement. Flux migratoires débridés qui alimentent les revendications communautaristes, encouragés par la droite et la gauche au pouvoir. Faut-il rappeler que selon les chiffres communiqués alors par le ministère de l’Intérieur, le quinquennat Sarkozy s’est soldé par l’arrivée en France d’un million d’immigrés légaux non européens…Sarkozy, hollande, l’UMPS… les grands architectes du multiculturalisme ce sont eux!