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Liberté, liberté chérie, gardons le cap!

la liberté guidant le peuple gros planLaurent Fabius sur le même axe d’attaque, la même ligne que Nicolas Sarkozy, à moins que ce ne soit l’inverse.  Nous ne parlons pas ici de leur volonté commune et successive d’éliminer le régime laïque syrien, mais de leur offensive conjointe contre le FN. Dans un entretien au Journal du Dimanche publié hier, l’ex président bling-bling et immigrationniste, qui s’était quelques jours auparavant  proclamé « humilié » (sic) par les tensions qui se sont manifestées entre Marine et Jean-Marie Le Pen,  a redit son objectif  premier partagé avec le PS : l’éradication du FN. Aux régionales de décembre a affirmé M. Sarkozy, pas un seul exécutif régional ne  doit tomber dans l’escarcelle de l’opposition nationale. « Je ne veux pas que le pays se réveille avec le sud à la petite-fille (Marion) et le nord à la fille (Marine) » a-t-il insisté.  Dimanche toujours, le ministre des Affaires étrangère de François Hollande, expliquait dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France la dangerosité des  propositions économiques du Front National en estimant que Marine Le Pen propose de «sauter sans parachute de l’avion ». Selon Laurent Fabius, les Français votent FN « par protestation et par déception». «Nous avons eu la droite, disent certains, cela n’a pas marché. Nous avons la gauche, c’est difficile (sic). Essayons autre chose. Sauf que cette autre chose, c’est le saut dans l’inconnu. » Saut dans l’inconnu ? Oui, d’une certaine manière…mais la vie, des individus comme des sociétés,  est un perpétuel saut dans l’inconnu ! Surtout, le langage de rentier frileux, dépassé par les événements de ce ministre socialiste n’occulte pas le fait que les Français sont moins bêtes, résignés  et fatalistes qu’il ne le croit. Ils  sont de plus en plus nombreux a juger que l’avion dans lequel ils ont pris  place est piloté par un équipage UMPS aux instruments déréglés, à la vue brouillée, qui perd de l’altitude et ne va pas tarder à se fracasser sur la montagne.

 Français, de droite, de gauche, d’ailleurs,  qui constatent aussi  que la même semaine ou les députés votaient majoritairement en faveur  des salles de shoot (avec le soutien d’Alain Juppé), ce  débat  médiatisé  a grandement (opportunément)  occulté  l’annonce de la réforme  des allocations familiales prévue pour le 1er juillet prochain. Elle  devrait toucher 500 000 familles FRANCAISES (près de 10% des allocataires) qui se verront priver de toutes allocations.

 Français qui s’inquiètent aussi  des menées liberticides, sous couvert de lutte contre le terrorisme,  portées en germe par le  projet de loi sur le renseignement,  examiné à l’Assemblée nationale à partir d’aujourd’hui.  Présenté  par Manuel Valls mi-mars , et soutenu par l’UMP, au nom de l’unité nationale,  dans la foulée des attentats de janvier , il a pour objectif avoué de légaliser les activités de renseignement.

 Avec ce projet de loi, rapporte le site du magazine Challenges, « les enquêteurs et agents pourront effectuer en toute légalité des interceptions de sécurité portant sur les contenus des courriels et des conversations téléphoniques, uniquement s’ils sont en lien direct avec l’enquête (…). L’un des points les plus controversés du texte concerne les Imsi-catchers, ces appareils qui permettent, en imitant le fonctionnement d’une antenne-relais, d’intercepter les téléphones portables, leurs données de connexion ou écouter les conversations. La commission des lois a encadré leur utilisation, en obligeant les agents à tracer exactement leur utilisation.Toutes ces écoutes et interceptions seront autorisées par le Premier ministre, sans passer par un juge mais après avis sous 24 heures d’une nouvelle autorité administrative, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) ».

 Pourtant,  «même le New York Times, dans un éditorial intitulé L’État français de surveillance, s’en est pris à ce texte. Le quotidien américain estime qu’il concentre un immense pouvoir dans les mains du Premier ministre en lui offrant, à lui plutôt qu’aux juges, le contrôle sur le processus d’approbation d’une demande de surveillance formulée par les services de renseignement ».

 Jeudi dernier , cinq hébergeurs de données informatiques français, dont les deux poids-lourds  OVH et Gandi, ont affirmé dans un communiqué que ce projet de loi les poussera «à l’exil » pour ne pas perdre leurs clients. Ils ont dénoncé la « captation en temps réel des données de connexion» et leur traitement   au moyen de «boîtes noires aux contours flous ». Ce projet poursuit ce communiqué,  «n’atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l’activité économique de notre pays ».

 Un projet de loi  qui n’en doutons pas aussi,  vise également  les opposants pacifiques mais les plus déterminés aux politiques nocives menées par ce gouvernement, à commencer par les militants de la cause nationale, patriotique, identitaire au sens large. Tout ceux qui notamment n’ont pas manifesté leur sympathie et leur encouragement, comme l’ont fait dans le même élan  Manuel Valls et Nicolas Sarkozy sur tweeter, à la candidature de la calamiteuse Hillary Clinton,  figure de la bien-pensance mondialiste,  aux primaires du parti démocrate dans le cadre de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis.

 Même l’ex ministre de la Défense,  le centriste Hervé Morin, c’est tout dire, s’est ému sur Sud Radio le 1er avril  de ce que  « désormais les services de renseignements peuvent procéder à des interceptions sur des risques de violences collectives. Est-ce que ça veut dire que tous ceux qui préparent une manifestation peuvent faire l’objet d’une interception ? Est-ce que tous ceux qui ont par exemple manifesté contre le mariage pour tous peuvent faire désormais l’objet d’une interception ? Moi ça me touche ».

 « Je veux être certain que les services de police et de renseignement ne procèdent pas du contrôle qui relève du contrôle politique. Par la construction de fichiers qui dépasseraient largement la lutte contre le terrorisme. On est dans une période d’instabilité politique, il ne faudrait pas que le cadre législatif permette des dérives pour qu’un jour tel ou tel prenne le pouvoir en considérant qu’il y a des libertés sur lesquelles on peut s’asseoir. Je vous rappelle que François Mitterrand, lui, ne s’était pas gêné pour le faire. »

 Concomitamment à cette volonté de fichage, de répression de toute contestation un peu bruyante des politiques gouvernementales, la liberté d’expression est combattue par la Caste  dans de nombreux domaines. Le Figaro recueillait samedi le sentiment de Jean-Marie Le Pen qui se disait  «affligé de voir la régression de la notion de liberté de penser et d’expression, y compris dans nos rangs. La pression de la censure se fait de plus en plus lourde».

 La veille, dans ce même quotidien, l’ex magistrat Philippe Bilger, interrogé longuement à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Ordre et désordres, notait pareillement que ladite liberté d’expression  « continue de décliner, de se déliter ». «La  tuerie odieuse de Charlie Hebdo a été aussi un massacre contre une certaine liberté d’expression. Mais je n’ai jamais considéré que l’immense fusion républicaine du 11 janvier avait comme par enchantement insufflé dans la tête des élites la volonté de favoriser une liberté d’expression pleine et entière, comme un principe démocratique irremplaçable. D’une part la liberté d’expression demeure trop souvent une valeur destinée à ses seuls amis et d’autre part on ne se préoccupe plus de la vérité ou de la fausseté mais de la décence ou non. Moins de ce qu’on a dit que de son droit ou non à l’expression. De plus en plus, pour les rares qui veulent obstinément penser, écrire et parler librement, il convient de payer une dîme à des autoroutes où les péages sont gérés par des directeurs de conscience et d’esprit autoproclamés. »

 Un jugement qui vient à l’appui de ce que disait Bruno Gollnisch quelques jours auparavant, mercredi dernier,  sur BFM TV, interrogé par Ruth Elkrief, après le tollé ayant suivi les récents propos du président d’honneur du Front National.  «Comme un concert de pleureuses affirmait-il, monsieur Cazeneuve, monsieur Valls, madame Taubira, etc. ont annoncé des poursuites pénales. Si ces sujets ne sont pas libres, les journalistes ne devraient pas pouvoir poser de questions. Si vous posez une question, c’est donc que l’on peut répondre, que l’on peut débattre. (…). Je constate avec regret qu’en France, qui se veut le pays de la liberté d’expression, cette liberté d’expression se réduit comme une peau de chagrin. »

Quelques mots  enfin pour s’arrêter sur ce qu’affirme également Philippe Bilger dans ce même entretien au Figaro : « Je n’exclus pas qu’un FN autrement nommé, sans son président d’honneur, débarrassé de ses lubies économiques et historiques, puisse devenir la part importante et acceptable d’un bloc de droite enfin homogène et solidaire ». Il serait intéressant que M. Bilger précise ce que pourrait être  un   bloc de droite homogène et  solidaire  dans lequel Marine Le Pen et les dirigeants du Front côtoieraient des extrémistes atlanto-bruxellois et immigrationnistes.

 C’est à la base de l’UMP, aux élus et cadres de bonne foi,  à ses électeurs affirme Bruno Gollnisch, et nous  ne doutons pas qu’ils sont nombreux à partager les valeurs du FN,  de dire leur refus des dérives antinationales, des lubies mortifères de la droite juppéo-lagardo-sarkozyste. Ce sont les Etats-majors de cette droite là,  partageant grandement les mêmes obsessions que la gauche, qui   bloquent  (pour l’instant) cette alternative patriotique dont la France a urgemment besoin pour retrouver le chemin de sa puissance et de sa prospérité.

 Et nous invitons M. Bilger à méditer  sur ce qu’il est advenu d’un Gianfranco Fini qui a suivi en Italie  l’évolution qu’il  souhaite en France pour le Front National. Une «mue» du FN, un   chemin Fini (une impasse)  que l’ex ambassadeur,  historien et essayiste  Elie Barnavi, homme de gauche  pourtant fin connaisseur du monde politique,  préconise également pour l’opposition patriotique dans sa tribune publiée sur le site israélien I24 news le 12 avril, avec la même méconnaissance… ou la même rouerie ?

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