La lucidité commande en effet de constater que les sociétés multiculturelles sont toutes des sociétés en opposition avec notre « modèle républicain » car communautarisées, divisées sur des bases ethniques, religieuses. Pas un pays massivement pluriel n’échappe à une ghettoïsation communautaire plus ou moins apaisé, confortable et pacifique. La lucidité consiste aussi à noter ici qu’il est stupide de comparer la mort du délinquant multirécidiviste abattu par la police à Ferguson avec les décés de Zyed et Bouna. Relevons encore, même s’il n’est pas très politiquement correct de le dire, que la réalité des violences aux Etats-Unis, comme l’a relevé dernièrement Laurent Obertone, est que ce sont les blancs qui sont de très loin les premières victimes de crimes commis par des délinquants afro-américains et non pas l’inverse. Une réalité qui bien sûr n’excuse en rien la haine raciale, d’où qu’elle vienne, et les bavures.
Il est aussi très caractéristique de cette période d’inversion des valeurs de constater que ce sont ceux qui ont, par les politiques qu’ils ont mené, ghettoïsé, babélisé des milliers de quartiers et de communes françaises, attenté à la sécurité, au bien être de nos compatriotes, qui font des procès en antirépublicanisme au FN !
Le député PS Seine-et-Marne, Edouardo Rihan-Cypel le martelait encore le 2 mai dernier sur l’antenne de France 3 Ile-de-France. Il a de nouveau expliqué sa plainte contre Bruno Gollnisch qui avait osé constater qu’il était «un Français de fraîche date». Une plainte est en cours pour le punir de ce «propos ignoble» (sic), qui «insinue qu’il y a des Français de papier et des Français de souche. C’est cela la doctrine du Front-National, parti anti-républicain ». «Nous attendons que le parlement européen enlève l’immunité parlementaire de M. Gollnisch».
Et le lourdaud éléphant socialiste d’affirmer encore que «Monsieur Gollnisch est à l’image du Front National. C’est la stratégie du FN et de Marine Le Pen: garder les méchants (sic) qui tiennent encore des propos racistes et xénophobes et faire semblant de faire sa banalisation. Madame Le Pen est une esthéticienne mais le maquillage ça ne suffit pas pour convaincre les Français ».
Si la politique obéit aussi dans nos sociétés occidentales modernes, à des règles de marketing qui commandent bien évidemment de porter attention à la forme autant qu’au fond, pour parler trivialement de soigner l’emballage, le maquillage certes ne suffit pas. On connait aussi la part d’irrationnel que comporte chaque élection, et notamment la reine de toute, la présidentielle, mais en derniers recours ce sont les idées, les valeurs défendues, la manière de les incarner, qui emporteront l’adhésion des Français.
Dans un entretien accordé au JDD, Florian Philippot était interrogé sur la forme justement, au sujet d’un éventuel changement de nom du FN. «J’ai toujours dit que la discussion sur le nom n’était pas un sujet tabou, mais c’est vrai qu’il n’est pas aujourd’hui d’actualité ». Hier lors d’une conférence de presse sur le traité transatlantique , Marine Le Pen a confirmé «que nous ne poserons pas cette question (sur le changement de nom du FN, NDLR) dans la modification des statuts, dans les nouveaux statuts que nous allons proposer à nos adhérents d’ici (le mois de juillet) » dans le cadre d’un congrès, d’une assemblée générale extraordinaire par voie postale.
La polémique autour du nouveau nom de l’UMP, Les Républicains, aurait pesé sur la décision du FN d’y renoncer ont expliqué un certain nombre d’analystes politiques et Marine s’est d’ailleurs moquée des « tortillages pitoyables» des hiérarques de l’UMP autour de l’intitulé de leur parti.
Mais il est aussi assez évident que l’affaire Jean-Marie Le Pen, le malaise qu’elle a pu susciter au sein de la famille nationale, a conduit aussi Marine à rassurer le « noyau dur » de son électorat, la base des fidèles, des nationaux historiques, sur la permanence des fondamentaux frontistes. Une fidélité à des idéaux qui est aussi symbolisé par le nom de notre Mouvement, porteur d’une histoire dont il n’a pas à rougir, qui a perduré dans l’adversité grâce au courage, aux sacrifices de ses militants. La présidente du FN l’indique notamment dans le courrier qui accompagne les demandes d’adhésion: le FN écrit-elle, est «le seul courant politique» «qui n’a jamais changée d’idées, qui n’a jamais eu peur de braver la pensée dominante pour préserver la France et les Français des périls qui les menacent».
Il ne faudrait donc pas que nos amis s’imaginent, note Bruno Gollnisch, qu’un changement de nom du FN entraînerait automatiquement un bond électoral car la diabolisation du Front par la Caste découle des idées nationales qu’il défend. Autant dire qu’un parti affublé d’un nouveau nom susciterait la même opposition du Système… pour autant qu’il garde le « bon cap»! A cette aune, le sondage Odoxa réalisé pour i-Télé et publié vendredi 8 mai, réalisé auprès d’un échantillon de «sympathisants frontistes» indiquait qu’ils étaient 90% à juger que l’éviction de Jean-Marie Le Pen des instances du FN du père devrait «favoriser politiquement » Marine Le Pen.
Or, le sondage publié le 10 mai par le JDD montre que ce n’est pas si simple et que la mise sur la touche du Menhir ne change absolument rien à la perception du FN et de sa présidente, parmi les électeurs interrogés n’ayant voté ni pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle, ni pour le FN aux européennes. Nous l’avons dit, les dérapages sémantiques imputés au fondateur du FN ne sont pas, de très loin, la cause première du non vote FN. Il s’agit avant toute chose de convaincre les Français du bien fondé de notre programme, notamment là ou nous apparaissons encore comme pas assez crédibles, à savoir le volet économique de celui-ci.
Enfin, notons aussi que les sondages ne sont pas une science exacte, a fortiori quand les sujets abordés par ceux-ci sont sensibles et que les citoyens interrogés sont invités à donner leur avis selon la grille de lecture imposée, matraquée quotidiennement par la pensée (religion) dominante droit-de-l’hommiste, cosmopolite et mondialiste. C’est pourquoi le vote FN fut longtemps très difficile à cerner par les enquêtes des instituts.
Le phénomène est bien connu des sondeurs et des sociologues, un sondé répond souvent à une question non pas tant selon l’opinion qu’il s’en fait, qu’en fonction de l’idée qu’il pense que les autres en ont. Bref, la condamnation exprimée par la personne interrogée d’une analyse, d’un propos dissident, car préjugeant que ladite condamnation est partagée par son voisin de palier, n’empêche pas une conviction intime contraire mais qu’il ne révèle pas forcément au sondeur. Toutes choses à prendre en compte pour garder une saine distance avec le bruit médiatique, ne pas bêler avec le troupeau et décrypter les stimuli pavloviens dont nous bombardent quotidiennement les grands prêtres du Système.