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« Droit vers le désastre »

immigration lampedusaLe PS tenait son congrès cette fin de semaine à Poitiers dans une ambiance globale  de consensus implicite  entre les différents courants, seul moyen d’atténuer la raclée que le parti  s’apprête de nouveau à recevoir dans  les urnes lors des régionales en décembre prochain. Selon le dernier sondage Ifop pour le JDD, il se  trouve à peine un Français sur quatre pour juger que le PS possède  « des dirigeants de qualité », «  un projet pour la France », ou  « est proche de leurs préoccupations »…Dans ce même journal, l’ex ministre Arnaud Montebourg tire de nouveau à boulet rouge sur le duo Hollande-Valls soulignant que la   politique menée par le gouvernement conduisait la France « droit vers le désastre ». Lors de son discours, le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, n’a pas  manqué de fustiger l’opposition nationale et le discours de nombreuses personnalités du parti  Les Républicains , calqué sur celui du FN. M. Camabdélis s’est ainsi ému de ce que Nicolas Sarkozy  laisse  Christian Estrosi  dire qu’ « une carte d’identité ne suffit pas à être français » ou encore que certains musulmans  sont « la cinquième colonne du terrorisme en France » reprenant ici  les propos du député frontiste  Aymeric Chauprade. Or, affirme le responsable socialiste, soutenir ce discours n’est pas « un acte républicain ». M. Cambadélis feint de  découvrir que comme à chaque fois que le FN  est en dynamique électorale, la droite  reprend ses formules, son discours, voire des points de  son  programme  pour mieux les  oublier en arrivant au  pouvoir.

Cela fait trente ans que les dirigeants des  différentes hypostases de la  droite,    RPR,  UMP, aujourd’hui LR, promettent l’arrêt des flux massifs d’immigration…qui ont battu des records sous le quinquennat  Sarkozy. D’autres au contraire, pour  des questions de cuisine interne,  de tactique , de  positionnement  politicien, renoncent  aujourd’hui   à  la fermeté qu’ils affichaient hier.

C’est le cas d’Alain Juppé, qui vise la captation de la clientèle centriste pour  l’emporter face à Sarkozy  lors de primaires. Un article du Point a eu la bonne idée de rappeler les propos tenus par M. Juppé dans Lui en octobre 1990. Il était alors  député de Paris, et évoquait  les problèmes d’immigration  « auxquels il est confronté dans le 18e arrondissement » de la capitale.

 « C’est un problème permanent et gigantesque » disait-il.  «Il y a beaucoup d’écoles de ma circonscription où 80 à 90 % des petits enfants qui sont dans les classes primaires sont d’origine étrangère et souvent assez peu francophones (…). J’ai, à l’heure actuelle, dans mon arrondissement, des quartiers très chauds où la coexistence entre les communautés devient de plus en plus difficile, parce que les gens ont le sentiment que ça continue à se dégrader. Si on pouvait leur dire : Bon, maintenant, on a arrêté le flux, on va essayer de vivre en bonne intelligence…, les Français de ces quartiers, qui ne sont pas spontanément racistes, seraient tout à fait prêts à jouer le jeu avec des populations venues d’ailleurs. Mais ils ont le sentiment que ça continue et qu’ils sont totalement submergés.»

Une submersion qui n’est pas un fantasme.  M. Juppé en  est indirectement responsable ces dernières années, en tant  que ministre des Affaires étrangères  de Nicolas Sarkozy  ayant validé le plan de  liquidation du régime Libyen  en 2011 avec la complicité de BHL, ce qui a entraîné le  chaos que l’on sait. Les côtes de la Libye voient ainsi le départ chaque jour de milliers de clandestins qui attendent d’être arraisonnés par les navires européens…afin  d’être débarqués en Italie.

Rien que cette fin de semaine, 6000 migrants sur des rafiots de fortune ont été secourus par « la flotte internationale en Méditerranée ». Sans évoquer ici le cas de  l’Espagne et de la Grèce,  ils sont   50 000   depuis janvier à avoir gagné l’Italie. Les centres d’hébergement transalpins qui accueillent déjà  officiellement 84 000 immigrés en provenance d’Afrique  ont atteint leur seuil de saturation. La situation de submersion est telle que trois régions italiennes ont annoncé qu’elles refuseraient désormais tour nouvel « arrivage » imposé par le gouvernement.

 L’année dernière,  le coût pour le contribuable italien de l’accueil des 174 000 clandestins ayant quitté les côtes de la Libye –ils n’étaient  selon les chiffres officiels « que » 23.719 en 2002- a  atteint 800 millions d’euros,  l’aide de l’UE, se montant à  45 millions d’euros. D’ores et déjà cette immigration là est en hausse de 10% cette année et devrait atteindre fin 2015 le chiffre de 200 000 réfugiés rien que chez nos voisins italiens.

Une analyse froide et objective de la situation, ce que l’on demande à tous dirigeants politiques dignes de ce nom,  commanderait bien évidemment d’en finir avec des mesures qui consistent à écoper la mer avec une petite cuillère. C’est-à-dire, au nom même de considérations humanistes, pourtant brandies par les têtes molles qui tentent de gérer cette invasion, de faire preuve de fermeté. Il s’agit de refouler et de ramener systématiquement sur les côtes africaines  les migrants, souvent  malheureuses  victimes des mafias de passeurs,  dont un nombre non négligeable  trouve la mort en essayant de gagner l’Europe.

Une fermeté qui a été celle  du gouvernement  australien confronté à une  immigration clandestine  de même nature, et qui a été payante. Et qui serait d’autant plus légitime en cette période de crise qui frappe durement des dizaines de millions d’Européens, sans même parler des risques d’infiltration de militants djihadistes  qui pourraient tenter de se fondre dans la masse des réfugiés  accueillis.

Or, il se sait en Afrique qu’un clandestin recueilli par les navires européens, arrivant en Italie, à toutes les chances de rester et de gagner ensuite  les autres pays de l’UE. Fabrice Leggeri, le patron de Frontex,  l’Agence européenne de surveillance des frontières, a avoué  qu’en Libye, un million de personnes sont « prêtes à embarquer pour l’Italie. »

Il conviendrait donc  de changer radicalement de braquet, de prendre des mesures à la hauteur de la menace,  comme le préconisait une nouvelle fois  Bruno Gollnisch dans sa vidéo enregistrée depuis le parlement  européen  et mise en ligne le 28 mai sur ce blogue. Faute de quoi…

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