Cela fait trente ans que les dirigeants des différentes hypostases de la droite, RPR, UMP, aujourd’hui LR, promettent l’arrêt des flux massifs d’immigration…qui ont battu des records sous le quinquennat Sarkozy. D’autres au contraire, pour des questions de cuisine interne, de tactique , de positionnement politicien, renoncent aujourd’hui à la fermeté qu’ils affichaient hier.
C’est le cas d’Alain Juppé, qui vise la captation de la clientèle centriste pour l’emporter face à Sarkozy lors de primaires. Un article du Point a eu la bonne idée de rappeler les propos tenus par M. Juppé dans Lui en octobre 1990. Il était alors député de Paris, et évoquait les problèmes d’immigration « auxquels il est confronté dans le 18e arrondissement » de la capitale.
« C’est un problème permanent et gigantesque » disait-il. «Il y a beaucoup d’écoles de ma circonscription où 80 à 90 % des petits enfants qui sont dans les classes primaires sont d’origine étrangère et souvent assez peu francophones (…). J’ai, à l’heure actuelle, dans mon arrondissement, des quartiers très chauds où la coexistence entre les communautés devient de plus en plus difficile, parce que les gens ont le sentiment que ça continue à se dégrader. Si on pouvait leur dire : Bon, maintenant, on a arrêté le flux, on va essayer de vivre en bonne intelligence…, les Français de ces quartiers, qui ne sont pas spontanément racistes, seraient tout à fait prêts à jouer le jeu avec des populations venues d’ailleurs. Mais ils ont le sentiment que ça continue et qu’ils sont totalement submergés.»
Une submersion qui n’est pas un fantasme. M. Juppé en est indirectement responsable ces dernières années, en tant que ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy ayant validé le plan de liquidation du régime Libyen en 2011 avec la complicité de BHL, ce qui a entraîné le chaos que l’on sait. Les côtes de la Libye voient ainsi le départ chaque jour de milliers de clandestins qui attendent d’être arraisonnés par les navires européens…afin d’être débarqués en Italie.
Rien que cette fin de semaine, 6000 migrants sur des rafiots de fortune ont été secourus par « la flotte internationale en Méditerranée ». Sans évoquer ici le cas de l’Espagne et de la Grèce, ils sont 50 000 depuis janvier à avoir gagné l’Italie. Les centres d’hébergement transalpins qui accueillent déjà officiellement 84 000 immigrés en provenance d’Afrique ont atteint leur seuil de saturation. La situation de submersion est telle que trois régions italiennes ont annoncé qu’elles refuseraient désormais tour nouvel « arrivage » imposé par le gouvernement.
L’année dernière, le coût pour le contribuable italien de l’accueil des 174 000 clandestins ayant quitté les côtes de la Libye –ils n’étaient selon les chiffres officiels « que » 23.719 en 2002- a atteint 800 millions d’euros, l’aide de l’UE, se montant à 45 millions d’euros. D’ores et déjà cette immigration là est en hausse de 10% cette année et devrait atteindre fin 2015 le chiffre de 200 000 réfugiés rien que chez nos voisins italiens.
Une analyse froide et objective de la situation, ce que l’on demande à tous dirigeants politiques dignes de ce nom, commanderait bien évidemment d’en finir avec des mesures qui consistent à écoper la mer avec une petite cuillère. C’est-à-dire, au nom même de considérations humanistes, pourtant brandies par les têtes molles qui tentent de gérer cette invasion, de faire preuve de fermeté. Il s’agit de refouler et de ramener systématiquement sur les côtes africaines les migrants, souvent malheureuses victimes des mafias de passeurs, dont un nombre non négligeable trouve la mort en essayant de gagner l’Europe.
Une fermeté qui a été celle du gouvernement australien confronté à une immigration clandestine de même nature, et qui a été payante. Et qui serait d’autant plus légitime en cette période de crise qui frappe durement des dizaines de millions d’Européens, sans même parler des risques d’infiltration de militants djihadistes qui pourraient tenter de se fondre dans la masse des réfugiés accueillis.
Or, il se sait en Afrique qu’un clandestin recueilli par les navires européens, arrivant en Italie, à toutes les chances de rester et de gagner ensuite les autres pays de l’UE. Fabrice Leggeri, le patron de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières, a avoué qu’en Libye, un million de personnes sont « prêtes à embarquer pour l’Italie. »
Il conviendrait donc de changer radicalement de braquet, de prendre des mesures à la hauteur de la menace, comme le préconisait une nouvelle fois Bruno Gollnisch dans sa vidéo enregistrée depuis le parlement européen et mise en ligne le 28 mai sur ce blogue. Faute de quoi…