Avec la même bêtise peut être, la même mauvaise foi surement, le très outrancier Philipe Tesson, sur le site du Point, explique aujourd’hui que lors du débat qui a opposé hier sur Europe 1 et i-télé Pierre de Saintignon, Xavier Bertrand et Marine Le Pen, le candidat de la droite euromondialiste «a dominé le débat dans le fond comme dans la forme.» L’honnêteté commande de dire exactement l’inverse tant il est vrai que Xavier Bertrand a été hier soir particulièrement médiocre dans l’exposé de son programme, acculé constamment sur la défensive, agressif mais incapable de justifier son piètre bilan.
C’était hier également que Manuel Valls, peu ou prou sur la même longueur d’onde que M. Bertrand, a expliqué de nouveau, invité du Bondy blog, qu’il était «hors de question de laisser le Front National gagner une région», que «tout devra être fait pour l’empêcher». «Il faut que les listes menées par Christophe Castaner (en PACA) soient le plus haut possible, au premier tour, et le soir du premier tour, nous ferons l’addition, et ce sera la même chose dans le Nord-Pas-de Calais-Picardie, avec le score des autres listes de gauche, parce qu’elles vont devoir fusionner, a expliqué le Premier ministre. Et à partir de là, on verra quelle est la stratégie.»
En fait de stratégie, la présence de M. Valls dans les locaux du Bondy blog, qui bénéficie de la bienveillance de l’ambassade des Etats-Unis et du soutien de la multinationale Yahoo, ne doit rien au hasard. The medium is the message : le Premier ministre a voulu adresser un signal aux banlieues plurielles, mais s’est livré aussi implicitement à un énième courbette à Washington. Le gaullo-souverainiste Roland Hureaux, qui écrit notamment dans Marianne et Valeurs actuelles, soulignait sur son blogue (comme nous l‘avons fait sur le notre), «le jeu dangereux que se livre l’Ambassade des Etats-Unis en France en invitant systématiquement les jeunes leaders issus de l’immigration dans les banlieues sensibles, à rencontrer un de ses agents.»
Une ingérence que Bruno Gollnisch dénonce de longue date, notamment lorsqu’il était à la tête du groupe FN du Conseil régional de Rhône-Alpes, le président socialiste de cette région, Jean-Jack Queyranne, n’ayant pas hésité à signer avec le consulat des Etats-Unis un accord de coopération pour venir en aide aux banlieues de Lyon. Quel aveu de dhimmitude !
«Le rapport du département d’Etat du 17 novembre 2010 publié par Wikileaks confirme que ces agissements (des Etats-Unis, NDLR) entrent dans une stratégie d’ensemble visant les minorités, spécialement les musulmans, en vue de porter remède à la prétendue crise de la représentation en France, cela par un programme agressif de mobilisation de la jeunesse. Notre but est d’engager la population française, à tous les niveaux, en vue d’amplifier les efforts de la France pour réaliser ses idéaux égalitaires, et, par là, de promouvoir les intérêts nationaux américains. L’ambassade ambitionne même de modifier notre mémoire nationale : De plus, nous continuerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France. »
On le constate, ses vœux de l’administration Obama ont trouvé des oreilles attentives sous les présidences Sarkozy et Hollande, dans les ministères, les partis euro-atlantistes où gravitent Young leaders et autres agents de la French American Foundation.
Alain Delon reste lui a contrario une belle incarnation de la liberté d’esprit française, du refus du politiquement correct. Il l’a prouvé encore dans l’entretien qu’il vient d’accorder à TV Magazine en prenant la défense de Nadine Morano crucifiée jusque dans son propre camp: «Juste une question : le Kenya est un pays de quelle race? Les gens sont noirs. C’est une polémique ridicule, grotesque, qui n’a aucun sens ».Nadine Morano «a des c… de tenir comme elle tient et de dire : Je vous emmerde tous, je dis ce que je pense et je continuerai à le dire. Chapeau!»
Même s’il affirme ne pas être proche du FN, «le Front National a-t-il dit, représente quand même 6 millions de personnes. C’est 6 millions de cons? On a le droit de ne pas aimer, mais on doit le respecter (…). Sur le Front National, j’ai simplement dit que je trouvais ça normal que les gens se rapprochent de ce parti parce qu’ils en ont marre. Marre de tout! Et c’est pour ça qu’ils sont prêts à aller n’importe où. Je le confirme: les gens ne savent plus où ils en sont, alors pourquoi pas le Front National…».
L’opposition nationale a su être visionnaire, ses analyses et ses avertissements ont été validés par les événements. Certes, note Bruno Gollnisch, nos compatriotes peuvent voter FN par désespoir, par colère, pour «punir» les partis du système de leurs échecs et de leurs mensonges. Mais aussi, et de plus en plus, parce qu’ils savent justement parfaitement non seulement ce qu’ils ne veulent plus, mais également où ils veulent aller. Le vote FN est un vote d’adhésion à un programme, le soutien aussi au courage et à la persévérance de ceux qui rament depuis des décennies à contre-courant, dans la tempête, pour la France et les Français d’abord, contre l’idéologie dominante.
Alain Delon le dit aussi à sa façon d’ailleurs. «Je suis un ami de Jean-Marie Le Pen depuis cinquante ans » rappelle la star dans cet entretien. Dans une biographie qui lui fut consacrée il y a quelques années, il confiait: « Jean-Marie Le Pen est un ami. Il est dangereux pour la faune politique parce qu’il est le seul à être sincère. Il dit tout haut ce que beaucoup de gens pensent tout bas, et que les hommes politiques s’interdisent de dire parce qu’ils sont trop démagogues ou trop trouillards. Je vais vous le dire mais Le Pen, avec tous ses défauts et ses qualités, est peut être le seul qui aujourd’hui, pense d’abord aux intérêts de la France avant les siens propres. » C’est encore et toujours notre seule boussole.