Intervention de Bruno Gollnisch au Parlement européen de Strasbourg le 15 décembre 2015 à l’occasion du débat sur les « gardes-frontières et gardes-côtes européen » dans l’espace Schengen.
Madame la Présidente, le paquet « gardes-frontières » que présente aujourd’hui la Commission se veut une réponse à la crise actuelle, mais comme d’habitude, il s’agit de tenter de mal gérer des problèmes que nous n’aurions pas eus sans l’Europe de Bruxelles. En effet, ce que propose la Commission face à l’afflux d’immigrants de tous ordres, ce n’est pas le renforcement de la coopération, mais la mise sous tutelle de ces pays, une violation totale de leur souveraineté. En clair, c’est le droit d’ingérence cher aux mondialistes, le fait d’intervenir avec des forces étrangères sur le territoire d’un État qui n’a rien demandé, voire qui s’y oppose, prétendument pour son bien. Pire, pour déclencher cette intervention décidée par les seuls bureaucrates de la Commission, l’approbation des gouvernements ne serait même pas requise; ils ne pourraient s’y opposer qu’en réunissant péniblement une majorité renforcée. Cette règle, dite de la majorité qualifiée inversée, est un scandale supplémentaire.
Schengen souffre d’un vice originel: il a été négocié en secret. Les parlementaires français n’ont découvert son existence que par hasard, par la publication d’un décret en plein mois d’août 1986, soit six mois après son entrée en vigueur. Schengen permet une circulation sans contrôle entre pays européens – c’est fondamentalement la cause du problème –, un appel d’air, et ces replâtrages n’y changeront rien.
Rétablissons les contrôles aux frontières intérieures; que chaque État reprenne le contrôle intégral de sa politique migratoire et, s’il plaît à Mme Merkel d’accueillir des millions d’immigrés, dont elle espère qu’ils règleront les problèmes démographiques ou de coûts salariaux de l’Allemagne, qu’elle l’assume toute seule.