Manuel Valls, tremblotant de colère, voire de haine, ne se contente pas de promettre la guerre civile aux mauvais Français qui votent FN. Comme l’a encore relevé Bruno Gollnisch dans un tweet, avec son complice Bernard Cazeneuve «ils veulent nous faire endosser les exactions islamistes que nous seuls (au FN, NDLR) avions prévues et dénoncées. Les misérables… ». « Cazeneuve et Valls horrifiés ? Pas par le parallèle de Bourdin entre Daesh et le FN. Mais par le fait qu’ on leur montre la réalité. Nul… ».
Le journaliste de France 3, Hervé Ghesquière, prend la pose du moraliste et s’est lui aussi fendu d’une attaque en règle, sous la forme d’une lettre ouverte à Marine Le Pen, publiée notamment par Le Monde. Enlevé avec son collègue Stéphane Taponier fin décembre 2009 en Afghanistan, dans un secteur non sécurisé à la recherche de contacts avec les talibans, MM. Ghesquière et Taponier furent libérés contre rançon en 2011…et au cœur alors d’une polémique. Ils furent en effet très critiqués pour n’avoir pas tenu compte des avertissements répétés, et qui leur furent directement et nommément adressés par l’armée française, la veille même de leur enlèvement.
Dans sa «lettre », Hervé Ghesquière se livre à une mauvaise compilation de tous les poncifs et récents axes d’attaque contre la présidente du FN : «Ma réaction est d’abord celle d’un citoyen outré par tant de bassesse (…). En politique, vous estimez certainement que tous les coups sont permis. La provocation est une arme que vous utilisez sans cesse. L’héritage paternel sans doute. Votre tactique est de faire parler de vous, en bien ou en mal, à chaque instant. L’essentiel est de saturer l’espace médiatique (…). L’Etat islamique se sert en France du Front National qui prône la division, la suspicion envers les musulmans, les étrangers et classe les citoyens en catégorie. Et le Front National utilise la monstruosité de Daech pour attiser la peur. Finalement, l’un se nourrit de l’autre. L’utilisation de ces photos est une abomination, une atteinte à la dignité humaine et une insulte à toutes les victimes du terrorisme. Votre terreau Marine Le Pen est la misère du monde, votre moteur la haine des autres. Jusqu’à la nausée. »
Cette prose niaise et ampoulée, sorte de synthèse pas très finaude entre les fiches anti FN des communicants de Matignon, la pensée d’un Enrico Macias ou d’un BHL, est certes affligeante mais est-elle étonnante ? Yves Debay, grand reporter de guerre, journaliste reconnu dans les milieux militaires, dirigeant du magazine Assault, ancien de chez Raids, tué à 58 ans sur le terrain à Alep (Syrie) en 2013 , ne mâchait pas ses mots sur le personnage .
Le site fdesouche le rappelle, «(Yves Debay critiqua) très sévèrement la conduite de Taponier et de Ghesquière durant leur séjour en Afghanistan, parlant d’ imbécile ambition des héros et voyant les causes de l’enlèvement dans leur mélange d’anti militarisme… additionnée d’une recherche malsaine du sensationnel (ayant) mené au drame de cette prise d’otage qui a causé mort d’homme. Il évoque également le coût payé pour la libération des deux journalistes (montant avancé de 20 millions d’euros) et les 17 chefs talibans libérés à cette occasion ».
Quand on monte au cocotier il faut avoir la culotte propre comme le souligne un sage proverbe antillais… Ce qu’a oublié également Stéphane Richard, patron d’Orange. Dans un entretien aux Echos paru le 10 décembre, entre les deux tours des élections régionales, M. Richard déclarait la guerre à l’opposition nationale : «Il faudrait expliquer aux électeurs FN que, si ce parti accède au pouvoir, cela aura des conséquences immédiates et graves sur l’image de la France à l’étranger: cela rejaillira sur les investissements et sur les marques » disait-il, avant de se prononcer pour la création d’un fond d’un milliard d’euros pour mener notamment «des campagnes anti-FN.»
Le dernier «coup d’éclat» de Stéphane Richard, on s’en souvient, datait d’il y a six mois quand il avait déclaré au Caire, le 3 juin, que si cela était possible il cesserait les activités d’Orange en Israël. Une déclaration alors assimilée à une demande de boycott qui lui avait valu de se faire gronder très fort par Nicolas Sarkozy et Benjamin Netanyahou. Bien sûr, M. Richard n’avait pas tardé à revenir sur ses propos, acceptant même de se faire humilier publiquement en se rendant à Tel-Aviv où il présenta ses excuses au Premier ministre de l’Etat hébreu.
Un mois auparavant, le 21 mai, autre facette de notre PDG antifrontiste, Stéphane Richard, déjà poursuivi en 2013 pour «escroquerie en bande organisée » dans l’affaire Tapie, était de nouveau mis en examen, pour le chef de «complicité de détournement de fonds publics par une personne privée», en l’espèce Bernard Tapie lui-même. Le patron d’Orange est cité dans cette carambouille judiciaire en tant qu’ex directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, actuellement directrice générale du FMI.
Comme le monde est petit ! Ce même Bernard Tapie, condamné le 3 décembre à rembourser plus de 404 millions d’euros dans l’affaire de la cession d’Adidas, voit certainement d’un bon œil les initiatives antinationales de son ami Stéphane Richard. L’ex député des Bouches-du-Rhône et ministre de la Ville de Mitterrand, ex soutien de Sarkozy, vient d’annoncer dans un entretien au Journal du dimanche qu’il a «décidé de revenir en politique», vu le «signal d’alarme» du résultat des régionales.
Entre plaidoyer pro domo et étalage de lieux communs, l’actionnaire du quotidien La Provence, avec son sens habituel de l’esbroufe, dit vouloir «mettre sur pied, d’ici à fin janvier, un premier projet pour la remise en activité de tous les 18 à 25 ans» et remettre ce «plan aux chefs de groupe de l’Assemblée nationale, du Sénat, et aux ministères concernés». Il faut, dit-il, que les politiques «apportent des remèdes aux causes» des problèmes des électeurs FN, à commencer par le chômage, surtout «des jeunes, les plus nombreux à voter FN».
Les remèdes de M. Tapie pour l’emploi et pour contrer le vote FN? Mediapart rappelle qu’il fut « redresseur d’entreprise plus prompt à licencier qu’à embaucher », « un terrasseur du Front National qui a affirmé sans rire que Moi, vivant, le FN n’atteindra jamais les 20% , bref… Tapie c’est un Messie…. mais si… mais si ! ».
Un faux messie volant au secours d’un Système se vautrant dans l’inversion des valeurs, de faux prophètes lançant l’anathème sur ceux qui luttent pour la noble et belle cause de la renaissance nationale, rien de bien étonnant au final…