Une manière aussi pour le pouvoir d’assimiler le FN aux affaires qui éclaboussent toujours la droite avec la nouvelle mise en examen mardi de Nicolas Sarkozy pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Pour ne rien dire du dernier rapport accablant de la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France, traitant de la gestion de la ville de Levallois-Perret par le très républicain couple Balkany qui fait état, dans cette commune la plus endettée de France (par habitants), d’un «oubli» de 117 millions d’euros dans les comptes entre 2007 et 2013…
Un sujet qui paraît anecdotique après le nouveau sanglant attentat, attribué immédiatement aux kurdes ou aux islamistes, qui vient d’endeuiller Ankara (Turquie), à quelques heures du sommet, de nouveau désigné comme «crucial», qui réunira aujourd’hui à Bruxelles les 28 dirigeants des pays européens et s’achèvera demain.
Il y sera traité bien évidemment de la manière de stopper les velléités d’indépendances des uns et des autres sous la pression des opinions publiques de plus en plus anti-bruxelloises. Plus spécifiquement et officiellement, de la manière d’éviter le départ du Royaume-Uni de l’UE (Brexit) par la satisfaction éventuelle des exigences britanniques (restriction des prestations sociales aux ressortissants européens travaillant en Grande-Bretagne, meilleur contrôle sur la gouvernance économique bruxelloise pour les Etats qui ne sont pas dans la zone euro…) avant le référendum prévu outre-manche cet été…
Présidant ce sommet en tant que président du Conseil européen, l’ex Premier ministre polonais Donald Tusk a (sur)joué la carte de la dramatisation : «Nous avons des divergences sur certains points politiques et je suis parfaitement conscient qu’il sera difficile de les surmonter(…). Après mes consultations ces dernières heures, je dois l’avouer franchement: il n’y a toujours pas de garantie que nous parviendrons à un accord.»
C’est en fait la possibilité offerte au peuple de donner son avis qui fait craindre le pire au très atlantiste M. Tusk : le Brexit selon lui « remet aussi en question l’avenir de l’Europe. Je crains que ce référendum ne devienne un modèle très attrayant pour certaines personnalités politiques qui souhaitent atteindre des objectifs personnels et internes. En réalité, j’en connais déjà certains qui copient ce modèle pour souligner leur indépendance vis-à-vis de Bruxelles.»
Autre question essentielle qui sera débattue lors de ce sommet, et elle l’est particulièrement pour les peuples européens qui se détournent de cette Union européenne là, celle des flux migratoires, «exode» de migrants en direction de l’Europe qui pourrait durer «des années» pronostiquait Donald Tusk.
Face à des opinons publiques vent débout et qui constatent le cauchemar que vit actuellement l’Allemagne et les Allemands, les gouvernements européens ne se sont pour l’instant répartis que 500 réfugiés sur le total de 160 000 qu’ils avaient promis de se «distribuer» l’été dernier. C’est aussi l’avantage pour nos compatriotes d’avoir un FN premier parti politique de France, les socialistes au pouvoir ont reculé et n’ont pas osé adopter le principe défendu par Angela Merkel d’un « mécanisme permanent de répartition » des immigrés, en coopération avec la Turquie!
C’est pourtant encore et toujours l’agitation des peurs, la carte du chantage sur le thème «c’est nous ou le chaos» qui est brandie par les européistes qui martèlent qu’hors cette UE bruxelloise mortifère il n’y a point de salut.
Dans ce domaine, M. Tusk est passé maître. Discourant devant les responsables locaux du Comité des régions à Bruxelles le 10 février il affirmait ainsi : «Je suis tout à fait conscient que la crise de la migration et le débat sur le Brexit reviennent à se demander comment survivre dans notre tradition de démocratie libérale. Comment survivre au radicalisme et à l’extrémisme», « Je ne veux pas faire dans le sensationnalisme, mais vous voyez ce que je veux dire. Nous sommes comme à la veille de la Première Guerre mondiale. C’est vraiment une analogie parfaite, selon moi ».
Peut-être (quand bien même la menace n’est pas celle d’un affrontement entre Européens) mais la faute à qui ? Certainement pas de ceux qui ont averti depuis des décennies, sous les quolibets et les ricanements, de l’aveuglement de nos élites devant les des dangers d’un radicalisme, instrumentalisé par les adversaires de notre continent, de notre civilisation , dirigé contre les nations européennes et porté par une vague migratoire, démographique sans précédent.
« C’est facile de rejeter la faute sur l’UE dans cette crise» disait encore le président du Conseil européen. « Je crains que ce soit l’instrument le plus utile pour les eurosceptiques, qui veulent prouver à quel point l’UE est vulnérable aujourd’hui ».
Monsieur Tusk se trompe. Ce n’est pas faire preuve de facilité mais de lucidité que de dénoncer les travers d’une construction bruxelloise dont le FN a été le premier a percevoir les failles, les dangers, les travers et le totalitarisme latent s’exerçant envers les défenseurs des patries et des peuples libres. Députés nationaux, patriotes, souverainistes contre lesquels Martin Schulz affirmait en 2007 qu’il fallait dresser « un cordon sanitaire».
Elus frontistes qui continueront à clamer haut et fort leur refus des évolutions européistes, de l’inféodation de nos souverainetés et indépendances nationales à Big brother. Ce que le think tank d’obédience socialiste Europanova avouait avec plus de franchise que les dirigeants des partis bruxellois : « Malgré une dynamique chaotique, l’Europe demeure le seul laboratoire concret d’une future gouvernance mondiale… ».