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La question islamique : ils se mettent à table

Etat islamiqueL’armée syrienne marque des points dans la lutte contre les brigades internationales islamistes. Elle est désormais aux porte de Palmyre, poursuivant, avec l’appui de l’aviation russe, une progression susceptible de libérer cette ville-martyre, classée au patrimoine mondial de l’humanité, en partie vandalisée et  détruite par les terroristes de l’Etat islamique. La prise de Palmyre permettrait aux forces fidèles à l’Etat laïque  de libérer 30 à 40% du territoire syrien aux mains des djihadistes. Sur le front européen, les trois kamikazes qui se sont fait exploser dans les attentats bruxellois du 22 mars ont été identifiés. En l’espèce les deux frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui, et Najim Laachraoui, qui était activement recherché pour son rôle d’artificier dans les  attentats de Paris du 13 novembre. La capacité du gouvernement belge à prendre ces derniers mois  la mesure de la menace a été mise en cause par le président turc. Hier, Recep Tayip Erdogan a indiqué qu’Ibrahim El Bakraoui avait été arrêté en juin 2015 à la frontière turco-syrienne, puis expulsé vers la Belgique.  Les autorités belges a-t-il ajouté auraient été prévenues de la dangerosité du personnage et de ses liens avec le milieu djihadiste. Une information aussitôt démentie par le ministre belge de la Justice…

Pendant ce temps, à défaut d’agir concrètement sur les causes qui ont permis en France l’incrustation de foyers islamo-djihadistes,  François Hollande essaye de se dépêtrer  des oppositions à la loi sur la déchéance de nationalité qu’il appelle  de ses vœux, souhaitée antérieurement  par le FN pour les criminels  binationaux.Une mesure symbolique qui a été votée en des termes différents par l’Assemblée nationale et le Sénat. Soucieux pour sa part de ramener  ses rivaux Juppé et Sarkozy à leurs amitiés islamiques, le candidat à la primaire « de la droite et du centre », Bruno le Maire, reprend lui aussi à son compte des  critiques et des vœux  du Front National.

Invité mercredi de l’émission Questions d’info LCP/France Info/Le Monde/AFP, M. le Maire a affirmé que s’il était élu président de la République en 2017, il réexaminerait les relations diplomatiques entre la France et «un certain nombre d’États du Golfe», notamment l’Arabie saoudite et  le Qatar , «en fonction de la capacité qu’ils auront à remettre en cause leurs liens avec les mouvements islamiques.» «On ne peut pas combattre l’islam politique en France et remettre la Légion d’honneur au ministre de l’Intérieur saoudien sans faire la moindre critique sur la manière dont l’Arabie saoudite se comporte.»

Critiques sur la collusion entre les dirigeants LRPS et les bailleurs de fonds du fondamentalisme islamique, une réalité établie depuis fort longtemps, que l’ex ministre découvrirait opportunément aujourd’hui ? Très fier de son «intelligence supérieure», Bruno le Maire serait tout de même bien inspiré de ne  pas prendre  les Français pour des imbéciles.

Autre idée agitée cette fois par Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le but de favoriser l’émergence d’un islam gallican, la taxation des produits halals. Il s’agit, rapporte Marianne, de «constituer une cagnotte régulièrement approvisionnée destinée au culte musulman, afin d’éviter le recours à des financements étrangers.» «Ce principe n’est pas nouveau: Charles Pasqua avait préconisé une taxe sur l’abattage, Dominique de Villepin avait proposé qu’elle finance la Fondation des œuvres de l’islam en France (FOIF) qu’il a instituée.»

Interrogée sur le site du journal, la sociologue Florence Bergeaud-Blacker, chargée de recherche au CNRS, à l’Institut de recherche et d’étude sur le monde arabe et musulman (IREMAM),  souligne que «l’idée» de NKM «c’est une contribution de 1% sur un marché de 6 milliards, qui rapporterait donc 60 millions d’euros par an», mais  «il y a plusieurs problèmes.» «Si l’Etat prélevait directement une taxe, ce pourrait être considéré comme une entrave à la liberté de circulation des marchandises. S’il accordait à la FOIF le pouvoir de prélever cette taxe, il se poserait le problème de la redistribution et on pourrait lui reprocher de financer indirectement un culte, de s’ingérer dans les affaires cultuelles. Un autre problème est que les industriels estimeront qu’ils n’ont pas à rémunérer le culte car ils paient déjà des agences de certification halal privées. Les industriels se sont exprimés très souvent à ce sujet et notamment avec cette formule politiquement dévastatrice : Nous ne paierons pas l’impôt islamique ».

Mme Bergeaud-Blacker relève également que « cette proposition est communautariste. En parlant de taxer tout ce qui est labellisé halal, NKM valorise indirectement une conception du halal très large qui inclut les produits halal non carnés, pourquoi pas les hôtels et le tourisme halal, ce qui est une manière de reconnaître et d’accompagner l’extension du périmètre du halal. Cette extension est voulue par le marketing islamique et par les courants puristes du halal, qui transforment le licite en pur. L’autre problème plus direct d’une telle incitation est qu’elle risque d’accentuer le contrôle social entre musulmans (…).  Le halal peut devenir un problème plutôt qu’une solution.»

En février 2012, en pleine polémique sur la généralisation de l’abattage rituel, nous rapportions les propos de Florence Bergeaud-Blackler, qui indiquait  que «c’est la troisième génération issue de l’immigration maghrébine et subsaharienne qui promeut la consommation halal», pour laquelle elle a «un attachement très fort, paradoxalement encore plus fort que chez leurs parents.»

La croissance du marché halal est aussi un indicateur des bouleversements démographiques en Europe. En 2006, nous nous faisions l’écho sur ce blogue d’un article paru en octobre de la même année  dans le magazine Terres de Bourgogne. Il était indiqué  qu’au niveau européen le marché de la viande halal  se situait  «aux alentours de 15 milliards d’euros, dont trois milliards d’euros pour la France»… aujourd’hui six milliards d’euros, le double  dix ans après,  si l’on en croit le chiffre avancé par NKM.  «Dans l’Hexagone, les consommateurs musulmans représentent entre 10 et 15% de la consommation bovine, ovine et avicole nationale, soit à peu près 400 000 tonnes par an ». «La France est le premier marché en volume, suivi de près par la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne et la Hollande. Avec les flux migratoires, de nouveaux marchés apparaissent comme l’Espagne et l’Italie » était-il précisé.

Certes, les interdits religieux librement acceptés, ici alimentaires, relèvent d’un choix personnel, privé, que notre République laïque, c’est-à-dire religieusement neutre, n’a pas à juger  indiquait Bruno Gollnisch. On peut cependant s’interroger sur le fait de savoir si cet essor du marché halal traduit un échec de l’assimilation à la culture française, qui peut être plus qu’ailleurs passe aussi chez nous par « l’assiette », ou si l’essor en question matérialise tout simplement la poursuite de l’immigration de peuplement ; l’un n’empêchant pas l’autre, bien au contraire…

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