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Est-ce vraiment le fond du problème?

rodin le penseurUne belle brochette d’hypocrites : depuis le début du mois,  les partisans de la liberté d’expression font bloc derrière l’humoriste allemand Jan Böhmermann qui, sur la chaine publique ZDF, dans son émission intitulée  Neo Magazin Royale, s’est attiré les foudres du président turc pour un sketch très virulent et  insultant le mettant en cause. Recep Tayip Erdogan, -mais aussi plusieurs centaines de Turcs-  a en effet porté plainte officiellement dimanche contre ce dernier – à titre personnel et par voie diplomatique-, sachant qu’en Allemagne l’insulte contre un chef d’Etat étranger est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Dans le but avoué de dénoncer  l’absence de liberté de la presse en Turquie, M. Böhmermann a lu  le 1er avril à l’antenne,  rapporte Der Spiegel,  un « poème sous-titré en turc dans lequel l’auteur accuse Recep Tayyip Erdogan de représailles contre les Kurdes et les chrétiens, ainsi que de fermeture de journaux d’opposition. » Il  s’est lancé aussi dans toute une série  des insultes personnelles contre « l’homme furieux du Bosphore »,  le traitant de « pervers, pouilleux et zoophile. »

Jan Böhmermann entendait  paraît-il donner une leçon de démocratie au chef d’Etat turc sur le thème: chez nous, dans le registre de l’humour,  on peut tout dire même aux puissants… (ce qui reste à prouver mais c’est un autre débat!).  La réaction de M. Erdogan  est cependant assez compréhensible, notamment au regard de ce qu’il peut ressentir légitimement  comme une  atteinte à son honneur.  Et à travers lui, c’est aussi une donnée à prendre en compte,  à celui  du peuple Turc dont il est le représentant  démocratiquement élu,  quoi qu’on pense  de la justesse des critiques politiques  formulées contre lui. Mais  aussi parce que l’Allemagne  submergée par l’afflux de migrants,   sous l’effet de l’ impuissance congénitale Bruxelloise certes, mais aussi des folles déclarations immigrationnistes de Mme Merkel, se trouve aujourd’hui bien dépendante du bon vouloir  de la Turquie  dans la régulation  des flux migratoires vers l’Europe.

Le gouvernement  allemand doit donc décider  « dans les prochains jours » s’il autorise le parquet de Mayence à poursuivre l’humoriste. Le 3 avril Angela Merkel avait décroché son téléphone pour dire au Premier ministre turc, Ahmet Davutoğlu, que le sketch de M.  Böhmermann était  « consciemment blessant ». Accusée de soumission à Ankara, la chancelière allemande, qui  sera désormais critiquée quoi qu’elle fasse,  a tenté le rétropédalage en  portant au pinacle mardi  la fameuse liberté d’expression: « nous avons les valeurs fondamentales de notre loi fondamentale dont l’article 5 sur la liberté d’opinion, académique et artistique. »

Au sujet  de la défense des valeurs fondamentales, le gouvernement de Mme Merkel et  cette Europe de Bruxelles imposant aux pays de l‘UE l’accueil des migrants, sont confrontés à l’arrivée de criminels, voire de terroristes en puissance, les services de renseignements ayant tiré de longue date le signal d’alarme sur les individus peu recommandables se mêlant aux foules de réfugiés.

Le blogue berlinois de France Info relate que la Hessiche Rundfunk  « le petit service de la police judiciaire fédérale allemande spécialisé dans les crimes de guerre,  est totalement débordé ». « Il reçoit tous les jours entre 25 et 30 plaintes, sans compter les milliers de signalements enregistrés lors de l’arrivée des réfugiés dans le pays et les premiers entretiens menés par l’office des migrations. La PJ reconnaît pourtant que peu de témoignages sont corroborés par des preuves solides » mais « à ce jour le service a tout de même lancé 13 enquêtes formelles pour des faits commis en Irak ou en Syrie (…). Mercredi dernier, un syrien, ancien chef de milice à Alep, a été arrêté dans la région de Westphalie, suspecté de crimes de guerre. » Criminels qui avaient pourtant il y a peu de temps encore, le soutien plein  et entier des gouvernements atlantistes, tout à leur volonté de détruire la Syrie laïque…mais ça c’était avant (?).

La situation inextricable générée par l’immigration massive, constate Bruno Gollnisch, apparaît  aussi dans les propos alambiqués de Manuel Valls qui a accordé  au Monde un entretien paru hier.  Le Premier ministre est pleinement dans son rôle quand il dénonce « la stigmatisation » de l’ensemble de nos compatriotes ou des immigrés musulmans vivant sur notre sol, les « actes anti-musulmans » – à la vérité bien peu nombreux. Il veut croire que « l’islam, grande religion dans le monde et deuxième religion de France, est fondamentalement compatible avec la République, la démocratie, nos valeurs, l’égalité entre les hommes et les femmes« ,  ce dont « la  majorité de nos concitoyens » doute fortement avoue-t-il.

M. Valls entend faire une distinction entre  les traditions et/ou les  symboles religieux, entre un  marqueur identitaire comme le foulard  traditionnel et… le « voile identitaire, politique, revendiqué, (qui) en cachant la femme, vise à la nier. » « Comment ignorer que les femmes subissent dans les quartiers populaires une pression culturelle faite de sexisme et de machisme ?  » affirme-t-il. Un bel aveu, implicite de l’impasse, ô combien problématique, sur laquelle débouche la  politique migratoire menée depuis des lustres par la gauche et la droite dites de gouvernement. 

L’islam dans sa pratique rigoriste n’est pas tant la cause du problème que la conséquence.  C’est bien en effet l’immigration massive, devenue immigration de peuplement, qui nourrit la  ghettoïsation au sens large,  souvent  largement volontaire, un  communautarisme qui permet la « pression culturelle » dont s’offusque Manuel Valls. La réponse à celle-ci ne saurait consister à disperser l’immigration jusque dans nos communes les plus reculées, comme cela est la règle aujourd’hui. Non! Il s’agit de la stopper, de  l’inverser, et de mettre en place une réelle  politique assimilationniste, de réaffirmation de nos valeurs culturelles,  nationales, bien éloignées de la doxa universaliste, cosmopolite et désincarnée prônée par les socialo-libéraux.

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