Certes, le FN a le dos large et sa vie intime est auscultée avec toujours autant de passion, de fièvre et d’inquiétude par le microcosme journalistique. Médias qui aiment traquer, chercher la petite bête, ou comme le dirait encore notre ami Jean-François Jalkh, avec le sens de la formule imagée qui le caractérise, tentent de faire cinq kilos de mayonnaise avec un jaune d’oeuf. Médias qui font leur choux gras des débats d’idées, stratégiques, tactiques qui animent, et c’est le contraire qui serait inquiétant, le Front National , y voyant avec malignité des signes d’implosion ou de division, là ou s’exprime plus justement une réflexion ouverte sur les moyens d’être plus en adéquation avec les attentes des Français, de hisser au pouvoir Marine Le Pen.
Si ce qui nous rassemble est, doit être plus fort que ce qui nous divise, L’Opinion a redécouvert qu’il y avait au FN des militants, des dirigeants venus de la famille gaulliste et d’autres issus plus classiquement d’une droite nationale qui s’est construite à un moment de son histoire en réaction au drame sanglant de l’ abandon-trahison de l’Algérie française.
Mais cela n’empêche en rien les Français patriotes de tous horizons de dépasser les vieux clivages, les histoires personnelles, au service de la plus noble des causes: celle de la renaissance nationale, de la défense de l’identité et de la souveraineté françaises. Certes, le FN n’oublie rien, entend tirer des enseignements du passé, assume l’Histoire de France en son entier, mais il regarde droit devant et non les yeux rivés sur le rétroviseur, ne passe pas son temps à mettre du sel sur les plaies. Ce sont ces convictions là, cette attitude là, qui permettent à un élu et à un cadre frontiste de tout premier plan comme Thibaut de La Tocnaye, « fils d’ Alain de La Tocnaye, l’un des auteurs de l’attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle, président de la République, en 1962″ relate Béatrice Houchard dans L‘Opinion, d’affirmer que » gaullistes et anti-gaullistes peuvent coopérer pour servir la France.«
C’est la prise de conscience que le FN est l’outil le plus performant pour défendre la France et les Français d’abord, pour rendre la France aux Français, la maitrise de leur destin à nos compatriotes, qui a été logiquement le déclencheur de nombreux ralliements au FN d’électeurs de droite, de gauche, d’ailleurs. Et ce, depuis son émergence électorale dès les années 80 grâce à la persévérance, au courage des nationaux historiques, de Jean-Marie le Pen, et derrière Marine ces dernières années. C’est notamment le cas des gaullistes Florian Philippot et Bertrand Dutheil de La Rochère, anciens chevénementistes proche ou membre du MRC. L’Express s’est ainsi arrêté cette semaine sur les départs qui se poursuivent du MRC (M. Chevènement en a abandonné la présidence récemment) vers le Front National.
Un phénomène que ne s’explique pas le député MRC Jean-Luc Laurent, avouant son impuissance en remâchant des bribes de vieux argumentaires. « Rien à voir entre les programmes (du FN et du MRC, NDLR) , dit-il, en étrillant le lepénisme qu’il juge en rupture avec la tradition républicaine. Le FN prône le nationalisme ethnique alors que nous prônons la nation citoyenne. Nous ne regardons pas d’où viennent les gens, quelle est leur couleur de peau ou leur religion, argue-t-il. »
« Aux yeux du spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, ces ralliements (de chevènementistes au FN, NDLR) ne font pas sens. Au MRC, il y a des gens qui pensent que l’islamisme gangrènent la société, d’autres sont engagés dans un combat anticolonial, la défense de la Palestine. Mais je n’ai jamais rencontré de militants en faveur de la préférence nationale, explique le chercheur à Mediapart. « Dans l’idéologie du MRC, il y a deux piliers: la question sociale et la question nationale. Mais si on ne marche que sur une jambe, ça ne fonctionne pas« , poursuit-il. » C’est oublier (et cet oubli est curieux de la part de M. Camus, fin connaisseur du FN), que la question de la préférence nationale est intrinsèquement liée à la question sociale et à la question nationale, lesquelles sont aussi deux piliers du programme frontiste, depuis toujours. Avec une cohérence d’ailleurs bien plus forte qu’au MRC, dont le projet s’embarrasse aussi de toute une mauvaise quincaillerie socialo-citoyenne-archaïque.
Dans sa très pitoyable campagne avortée de 2012, appelant au final à voter Hollande dès le premier tour, Chevènement avait joué le rôle, bien décevant, de voiture-balai du Système en prônant rappelle L’Express, « l’ouverture aux « républicains des deux rives, sans le FN. Un appel du pied répété en 2015, lorsque le sénateur réclame un dialogue de Mélenchon à Dupont-Aignan, excluant Le Pen d’emblée. Les transfuges, apparemment, retoquent la consigne (…). Dernier laboratoire qui laisse fermenter, à gauche, les idées de nation et de souveraineté, ce parti privé de son chef peine de plus en plus à incarner la boussole républicaine qu’il clame être. »
La boussole patriotique, elle, est tenue d’une main ferme par le Front National qui défend la pérennité de la France, et sur le plan des institutions une république FRANÇAISE bien éloignée de sa conception hors-sol qui est celle de nos adversaires. A nous de l’expliquer, de le faire comprendre à la majorité de nos compatriotes,et partant, de se doter du projet présidentiel susceptible de les convaincre. Bruno Gollnisch ne manquera pas de faire des propositions en ce sens.