Certes le Royaume-Uni qui a notamment gardé sa souveraineté monétaire, est déjà moins inféodé que nous le sommes à l‘Europe Bruxelloise, mais les propos de George Osborne ont été vivement contestés. Paul Johnson, directeur du centre de recherche de l’Institut d’études fiscales, a affirmé que « si nous dirigeons bien le pays (la Grande-Bretagne, NDLR), il est possible que sur le long terme nous soyons en meilleure position qu’aujourd’hui« . Ministre à l’Energie, Andrea Leadsom n’a pas été convaincue elle aussi par l’honnêteté de cette étude gouvernementale: « Le Trésor doit nous dire quels seront les impacts d’un maintien dans l’UE, notamment l’usage de nos services publics, les coûts d’une plus grande immigration. » Ancien responsable des Finances de Margaret Thatcher, Nigel Lawson a été encore plus direct. Il a quasiment repris les propos d’un Nigel Farrage (UKIP) ou d’un Nick Griffin (BNP) pour qualifier l’analyse de M. Osborne de « morceau de propagande alarmiste » basé sur « des conjectures ».
Propagandiste alarmé, lui, Jean-Christophe Cambadélis défend tout comme les banquiers de la City cette Europe hors-sol, désincarnée, liberticide, mais il a d’autres soucis plus immédiats. Il s’applique ainsi à sauver les meubles de l’église socialiste qui perd ses fidèles élection après élection, dont le clergé ne croit plus en Hollande, est empêtré dans ses haines internes, traversé, divisé par des courants plus ou moins schismatiques.
Interrogé hier sur LCI au sujet de la présidentielle de 2017, le premier secrétaire du PS a affirmé que « si la gauche ne se reprend pas en main, elle va être pulvérisée et marginalisée pour 20 ans », « si la gauche ne se réunit pas, ce n’est même pas la peine d’aller » vers la présidentielle. Il a estimé que seul François Hollande est capable de réaliser une telle union. Jean-Christophe Cambadélis veut croire qu’ « il n’y a pas de désir de droite non plus » de la part des électeurs. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer que l’on puisse voter avec enthousiasme pour des symboles de la trahison et de l’échec politiques que sont un Nicolas Sarkozy et un Alain Juppé, M. Cambadélis qualifiant lui aussi ce dernier de « candidat de l’oligarchie »…ce que l’euro-atlantiste Hollande ne serait donc pas (plus)?
Pour autant, le rejet du hollandisme atteint une telle intensité, malgré le terrorisme, une situation internationale troublée, les attaques contre la France, toutes choses qui créent en général un réflexe légitimiste qui profite au pouvoir en place, que la messe semble dite.
Français qui s’exaspèrent aussi, a fortiori en période de crise, sur les rapports qui se succèdent sur les gabegies et les avantages délirants dont bénéficient nos élites républicaines. Le député PS René Dosière, spécialiste de ce type d’action (très rarement suivie d’effet), a déposé ces derniers jours auprès de son groupe une proposition de résolution pour « clarifier, préciser et limiter les avantages consentis par la Nation envers ses anciens présidents. »
Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy coûtent ainsi aux contribuables environ 9,6 millions d’euros par an. Soit, dans le détail, les dépenses occasionnées par la mise à disposition des deux policiers affectés à chacun pour leur protection rapprochée (ce qui est somme toute logique dans le climat de menace actuel) mais aussi pour leurs appartements de fonction meublé respectifs et leurs deux domestiques, leurs deux chauffeurs avec voiture de fonction et leurs sept collaborateurs permanents. Un coût de 3,9 millions par an pour VGE, de 3,3 millions pour M. Sarkozy, de 2,4 millions pour M Chirac. Est-ce bien indispensable?
Dans le même registre, Bruno Gollnisch dénonce depuis son mandat de député à l’assemblée nationale en 1986-1988, les privilèges mirobolants, scandaleux, les gaspillages écœurants, les fromages républicains indécents dont profitent députés, sénateurs, élus du Système des différentes collectivités avec l’argent des Français. L’Association pour une démocratie directe (APDD), vient d’interpeller aujourd’hui les pouvoirs publics sur le « versement des suppléments illégaux aux hauts parlementaires »; à savoir, entre autres, le président de l‘Assemblée nationale (le socialiste Claude Bartolone), du Sénat (le républicain Gérard Larcher), les vice-présidents des deux assemblées, certains questeurs et présidents de commissions…
Hervé Lebreton, président de l’APDD, invité de francetv info, a été formel: « Rien ne permet de justifier à l’Assemblée nationale et au Sénat ces surplus d’indemnités. » « Il y a une loi encadrant les indemnités des élus, elle est justement faite pour que les parlementaires n’aient pas cette tentation de s’augmenter. Elle doit être respectée. »
Ce n’est pas le cas. A titre d’exemple, MM. Bartolone et Larcher, bénéficieraient de 7 057,55 euros par mois d’indemnités supplémentaires, des questeurs de l’Assemblée nationale comme le député sarkozyste Philippe Briand, ses collègues socialistes Marie-Françoise Clergeau et Bernard Roman d’un complément de 4 927,50 euros par mois. Au total, l’APDD affirme que l’Assemblée nationale verse 563 694,48 euros d’indemnités « en surplus ». Des avantages semblables qui se retrouvent, peu ou prou dans les mêmes volumes, au Sénat pour les trois questeurs, les huit vice-présidents, les six présidents de commission, les sept présidents de groupe politique…
Certes, certains répliqueront que les » faveurs » octroyées ici ou là ne sont que « goutte d’eau » par rapport aux « grandes rivières » des gaspillages publics, du clientélisme des potentats régionaux, de la fraude fiscale et sociale, de l’insécurité, des dizaines de milliards d’euros que coûtent à la France et aux Français chaque année, la poursuite de l’immigration dite légale. Mais la politique se nourrit aussi de symbole: comment un électeur peut-il accorder sa confiance à un Système dont les membres se gobergent, gaspillent, s’octroient des avantages, tout en demandant dans le même temps aux Français de se serrer la ceinture, de payer, encore payer, toujours payer au nom de la « solidarité » et du « vivre ensemble » ? Comment s’étonner après cela de la montée continue de l’abstention?
Le sens des réalités, du ressenti populaire, a déserté depuis longtemps les allées du pouvoir. Autre « goutte d ‘eau », autre scandale, il a été révélé que l’ex patron de la CGT, Thierry Lepaon toujours payé par la centrale « tant qu’il n’a pas trouvé d’emploi », poussé à la démission suite aux révélations sur ses goûts bourgeois, les sommes faramineuses dépensées pour des travaux dans son bureau et appartement de fonction, devrait être recasé. Il est pressenti pour prendre la tête d’une « agence gouvernementale pour la langue française » (sic). Aux frais de la princesse…et pour services rendus dans la lutte contre le Front National ?