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Je paye, tu payes, ils touchent

pinochioPour se maintenir au pouvoir, défendre ses intérêts l’oligarchie  socialo-libérale n’hésite pas à  faire peur,  à  évoquer le chaos, les cataclysmes à venir si les peuples avaient l’audace de voter en dehors des clous. Malheur à ceux qui  ne respectent par les  volontés édictées par la Caste des grands prêtres de l’idéologie dominante, les détenteurs de la  VÉRITÉ en marche vers le meilleur des mondes… En douter c’est être suspecté d’abrutissement ou pire encore d’extrémisme, dans tous les cas de figure c’est déjà commencer à désobéir,  à sortir du cercle de la raison et du bon goût. Hier, se faisant le porte-parole de ses amis de la City,  le chancelier de l’Échiquier, George Osborne, n’a pas fait dans la finesse,  a utilisé les ficelles  de la  propagandastaffel la plus épaisse. S’appuyant sur une analyse de 200 pages (que pas un Britannique sur 1000  ne lira)  évaluant sur le long terme les coûts et les bénéfices de l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’UE, M. Osborne en tire la conclusion que la sortie de l’Europe (le Brexit) coûterait  à chaque ménage britannique, « par an et de manière permanente »,  4300 livres (5400 euros, c’est à dire  plus de 35 400 de nos  francs). « Il s’agit d’un fait important auquel tous devraient réfléchir quand ils soupèsent leur vote, et en tant que chancelier de l’Échiquier, il m’apparaît évident que nous sommes plus forts, plus en sécurité et globalement mieux au sein de l’UE » a-t-il ajouté.

Certes  le Royaume-Uni qui a notamment gardé sa souveraineté monétaire,  est déjà moins inféodé que nous le sommes à l‘Europe Bruxelloise, mais  les propos de George Osborne ont été  vivement contestés. Paul Johnson, directeur du centre de recherche de l’Institut d’études fiscales, a affirmé  que « si nous dirigeons bien le pays (la Grande-Bretagne, NDLR), il est possible que sur le long terme nous soyons en meilleure position qu’aujourd’hui« . Ministre à l’Energie, Andrea Leadsom n’a pas été convaincue elle aussi par l’honnêteté de cette étude gouvernementale:  « Le Trésor doit nous dire quels seront les impacts d’un maintien dans l’UE, notamment l’usage de nos services publics, les coûts d’une plus grande immigration. » Ancien responsable des Finances de Margaret Thatcher, Nigel Lawson  a été encore plus direct. Il a quasiment repris  les propos d’un Nigel Farrage (UKIP) ou d’un Nick Griffin (BNP)  pour  qualifier  l’analyse de M. Osborne  de « morceau de propagande alarmiste » basé sur « des conjectures ».

Propagandiste alarmé, lui, Jean-Christophe Cambadélis défend tout  comme les banquiers de la City  cette Europe hors-sol, désincarnée, liberticide, mais il a d’autres soucis plus immédiats. Il   s’applique ainsi à sauver les meubles de l’église socialiste qui perd ses fidèles élection après élection,  dont le clergé ne croit plus en Hollande,  est empêtré dans  ses haines internes,   traversé, divisé par des courants plus ou moins schismatiques.

Interrogé hier sur LCI  au sujet de  la présidentielle de 2017, le premier secrétaire du PS a affirmé que  « si la gauche ne se reprend pas en main, elle va être pulvérisée et marginalisée pour 20 ans », « si la gauche ne se réunit pas, ce n’est même pas la peine d’aller » vers la présidentielle. Il a estimé que  seul François Hollande est capable de réaliser une telle union.   Jean-Christophe Cambadélis veut croire  qu’ « il n’y a pas de désir de droite non plus » de la part des électeurs.  Il  est vrai qu’il est difficile d’imaginer que l’on puisse voter avec enthousiasme  pour  des symboles de la trahison et de  l’échec politiques  que sont  un Nicolas Sarkozy et un  Alain Juppé,  M. Cambadélis qualifiant  lui aussi ce dernier  de « candidat de l’oligarchie »…ce que l’euro-atlantiste  Hollande ne serait donc pas (plus)?

Pour autant,  le rejet du hollandisme atteint une telle intensité,  malgré le terrorisme, une situation internationale troublée, les attaques contre la France, toutes choses  qui créent en général  un réflexe légitimiste qui profite au pouvoir  en place,  que la messe semble dite.

Français qui s’exaspèrent aussi, a fortiori en période de crise, sur les rapports qui se succèdent sur les gabegies et les avantages  délirants dont bénéficient nos élites républicaines.   Le député PS René Dosière, spécialiste de ce type d’action  (très rarement suivie d’effet),  a déposé ces derniers jours auprès de son  groupe  une proposition de résolution pour « clarifier, préciser et limiter les avantages consentis par la Nation envers ses anciens présidents. »

Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy  coûtent ainsi aux contribuables environ  9,6 millions d’euros par an. Soit, dans le détail, les dépenses occasionnées  par la mise à disposition des deux policiers affectés à chacun  pour leur protection rapprochée (ce qui est somme toute logique dans le climat de menace actuel) mais aussi pour leurs appartements de  fonction meublé respectifs et leurs deux domestiques, leurs deux chauffeurs avec voiture de fonction  et  leurs sept collaborateurs permanents.  Un coût de  3,9 millions par an pour VGE, de 3,3 millions pour M.  Sarkozy, de  2,4 millions  pour M Chirac.  Est-ce bien indispensable?

Dans le même registre,   Bruno Gollnisch  dénonce depuis son mandat de député à l’assemblée nationale en 1986-1988,  les privilèges  mirobolants,  scandaleux,  les gaspillages écœurants,   les fromages républicains indécents dont profitent  députés,  sénateurs, élus du Système des différentes collectivités avec l’argent des Français.  L’Association pour une démocratie directe (APDD), vient d’interpeller aujourd’hui  les pouvoirs publics  sur le « versement des suppléments illégaux aux hauts parlementaires »; à savoir,  entre autres,  le président de l‘Assemblée nationale (le socialiste Claude Bartolone),  du Sénat (le républicain Gérard Larcher), les vice-présidents des deux assemblées, certains questeurs et  présidents de commissions…

 Hervé Lebreton, président de l’APDD, invité de francetv info, a été formel:  « Rien ne permet de justifier à l’Assemblée nationale et au Sénat ces surplus d’indemnités. » « Il y a une loi encadrant les indemnités des élus, elle est justement faite pour que les parlementaires n’aient pas cette tentation de s’augmenter. Elle doit être respectée. »

Ce n’est pas le cas.  A titre d’exemple, MM. Bartolone et  Larcher, bénéficieraient de 7 057,55 euros par mois d’indemnités supplémentaires,  des questeurs de l’Assemblée nationale comme  le député sarkozyste Philippe Briand, ses collègues socialistes Marie-Françoise Clergeau et  Bernard Roman d’un complément de 4 927,50 euros par mois.  Au total, l’APDD affirme  que l’Assemblée nationale verse 563 694,48 euros d’indemnités « en surplus ». Des avantages semblables qui se retrouvent, peu ou prou dans les mêmes volumes,  au Sénat pour les  trois questeurs, les huit vice-présidents, les six présidents de commission,  les sept présidents de groupe politique…

Certes, certains répliqueront que les » faveurs » octroyées  ici ou là ne sont que « goutte d’eau »  par rapport  aux « grandes rivières » des gaspillages publics, du  clientélisme des potentats régionaux, de la fraude fiscale et sociale, de l’insécurité, des dizaines de milliards d’euros que coûtent  à la France et aux Français  chaque année, la poursuite de  l’immigration dite légale. Mais la politique se nourrit aussi de symbole:  comment  un électeur peut-il accorder  sa confiance à un Système dont les membres se gobergent, gaspillent, s’octroient des avantages, tout en demandant dans le même temps  aux Français de se serrer la ceinture, de  payer, encore payer, toujours payer  au nom de la « solidarité » et du   « vivre ensemble » ? Comment s’étonner après cela de la montée continue de l’abstention?

Le sens des réalités, du ressenti populaire, a déserté depuis longtemps les allées du pouvoir. Autre « goutte d ‘eau », autre scandale, il a été révélé que l’ex patron de la CGT, Thierry Lepaon toujours payé par la centrale « tant qu’il n’a pas trouvé d’emploi », poussé à la démission suite aux révélations sur ses goûts bourgeois, les sommes faramineuses dépensées pour des travaux dans son bureau et appartement de fonction, devrait être recasé. Il est pressenti pour prendre  la tête d’une « agence gouvernementale pour la langue française » (sic). Aux frais de la princesse…et pour services rendus dans  la lutte contre le Front National ?

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