Bruno a surtout œuvré aux côtés, à côté et non « face » à Marine pour le développement du FN; quant aux idées, aux valeurs qu’il défend, elles ne sont pas plus passéistes ou clivantes que les fondamentaux du FN, toujours d’une brûlante actualité. Ils partagent aussi tous deux une conviction, à savoir que la vocation du FN n’est pas simplement d’être le premier mouvement d’opposition nationale au Système. Bien plus que cela, il s’agit de devenir majoritaire pour porter demain nos idées au pouvoir, ce qui est la finalité même du combat politique: non pas simplement témoigner mais gouverner!
Interrogé dimanche sur la possibilité d’être sanctionné pour sa participation au dépôt de gerbe de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch avait indiqué qu’il « (avait) passé l’âge de craindre les punitions. » Sa présence place des Pyramides était une manière, c’est vrai, de rendre un hommage au courage, à la pugnacité, à la lucidité, au caractère visionnaire de Jean-Marie Le Pen; une fidélité aussi aux nombreux combats menées en commun, avec les frontistes, et avant eux par les militants de la cause patriotique, pour la renaissance nationale, la justice sociale.
« Je suis partisan de l’unité. Je pense que c’est une condition nécessaire de la victoire. J’ai donné des gages de ma fidélité à nos idéaux et à notre Mouvement » a expliqué Bruno Gollnisch qui assume ses propos mais ne cautionne pas forcément ceux des autres, toutes les phrases, sorties ou humeurs de Jean-Marie Le Pen. « J’avais d’ailleurs ambitionné d’aller aux dépôts de gerbes Jean-Marie Le Pen ET de Marine Le Pen, ainsi qu’à son banquet pour entendre son discours ». Mais « Marine Le Pen m’a dit qu’elle craignait que ma présence ne perturbe la couverture médiatique. Comme je suis d’un tempérament conciliant, je me suis incliné. »
« Cette affaire de gerbe déposée avec Jean-Marie Le Pen est une tempête dans un verre d’eau » poursuit-il, « même si un certain nombre d’imbéciles et d’indécents ont appelé à une purge, poussant les journalistes carnassiers à se jeter sur ce morceau de viande fraîche. » D’autant que comme il l’a toujours fait, Bruno Gollnisch « (dit) à (ses) amis qui seraient tentés de quitter le FN de n’en rien faire », rappelle une nouvelle fois qu’il « souhaite la victoire de Marine en 2017. » .
Aussi, la seule vraie question, « ce qui compte, bien au delà de ces problèmes assez navrant de personne, c’est la question de rassembler nos électeurs, de rassembler les Français et de conserver le cap de nos convictions, qui rencontrent de plus en plus l’adhésion des Français. Or un certain nombre de gens comme moi, qu’on le veuille ou non, incarnent la défense des valeurs traditionnelles, l’accueil de la vie, la famille, la lutte contre le fiscalisme, etc. »
Ce qui devra être confirmé si ce n’est par le programme du FN (le dernier date de 2001), du moins par le projet de notre candidate. Qu’avons nous à dire, à affirmer en matière de rétablissement des libertés économiques, contre le fiscalisme qui spolie et la bureaucratie qui paralyse? Notre politique sociale est-elle toujours fondée sur l’accession à la propriété? Changeons-nous quelque chose dans la défense de l’identité culturelle, spirituelle et charnelle de la France ? Et en matière de politique familiale, d’accueil de la vie, de lutte contre le déclin démographique ? Sommes-nous toujours pour la liberté de l’enseignement, le rétablissement de la liberté d’expression et l’abrogation des lois liberticides ? Quel est le périmètre de notre lutte contre contre le mondialisme ? Quid de la politique étrangère, de coopération, de l’alternative envisagée à l’idéologie bruxelloise, de notre éventuel projet alter européen?
Bruno Gollnisch a indiqué vouloir se donner « le temps d’une brève réflexion. » « Je vais demander une entrevue à Marine Le Pen, on doit se voir à Strasbourg la semaine prochaine. J’espère une discussion politique, car après l’éviction de Jean-Marie Le Pen, cette affaire de demande de démission prend une tournure politique. Il y a beaucoup de flou sur un certains nombre de sujets du programme du FN, sur la famille, mais aussi sur la fiscalité. J’aimerais m’en expliquer avec elle et je prendrai une décision ensuite. Les membres du BP devraient comprendre que ma présence rend service à Marine, je cautionne sa candidature et je conjure mes amis de le faire. Je suis un facteur d’unité et il m’arrive de donner mon avis qui n’est pas toujours dénué de fondement! »