Casseurs Français, mais aussi Belges, Néerlandais, Anglais, Allemands qui se livrent depuis maintenant plusieurs mois à un tour de France du saccage des biens publics (payés par nos impôts), privés ( les commerçants, les automobilistes concernés seront-ils vraiment indemnisés à la hauteur des préjudices dont ils sont victimes?) et aux violences contre les forces de l’ordre (plusieurs centaines de blessés).
Quel message est-il donc ainsi envoyé aux ennemis de la France, puissance nucléaire, seconde économie de l’UE, qui constatent qu’une poignée de nervis encapuchonnés, pour ne rien dire des quelques milliers de fous d’Allah fichés S , font plier le gouvernement, régner la terreur et crachent sur notre dignité, notre sécurité, notre souveraineté?
De souveraineté, mais aussi d’identité, il est encore question, ô combien, à une semaine du référendum sur éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne . Nicolas Bay l’a rappelé, même si cette consultation débouchait sur le maintien des Britanniques dans l’UE, « le message sera passé que l’Europe est un échec et qu’elle n’est pas démocratique (…). Ce qui est intéressant, c’est que cela montre qu’une telle consultation est possible alors même que le Royaume-Uni, qui n’est ni dans la zone euro ni dans l’espace Schengen, subit moins d’inconvénients que (la France) ». Le député européen et secrétaire général du FN a pointé ce « printemps du souverainisme » qui s’étend sur l’Europe comme le prouve les récents résultats élctoraux en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en Slovaquie…
Le meurtre sauvage hier de Jo Cox députée travailliste pro UE dans sa circonscription à Birstall (par un homme qui se serait déclaré opposé à Bruxelles), qui a soulevé l’émotion que l’on imagine, peut-il influer sur le cours du scrutin? Ce qui est en tout cas certain, et de nombreux médias l’on souligné, c’est que la question de l’immigration est au cœur du débat outre-Manche.
Le Point donnait cette semaine la parole à Tony Travers, « spécialiste du Grand Londres, » selon lequel , « l’immigration est la vraie thématique de ce référendum, la capitale anglaise, foncièrement anti-Brexit, allie immigration et prospérité » affirme-t-il, « Londres a toutes les caractéristiques du maintien dans l’Union européenne : une population jeune, très éduquée, en majorité aisée. De plus, 40 % de la population est née à l’étranger et 40 % n’est pas blanche. À sa manière, le nouveau maire, Sadiq Khan, illustre par excellence cette ville-monde. » Bref , bobos+ City+ immigration de peuplement+ idéologie multiculturaliste= adhésion à Bruxelles. CQFD…
Philippe Bernard, dans Le Monde, résume la campagne autour du Brexit chez nos voisins: « Economie contre immigration. Du poids relatif de ces deux thématiques dans l’opinion britannique dépend le résultat du référendum du 23 juin sur le maintien (in) ou la sortie (out) de l’Union européenne. Tandis que les pro européens brandissent la menace d’une récession (…), les partisans du Brexit répètent que seul un divorce avec l’UE permettra de faire diminuer le flux d’immigration. Ces derniers rêvent de transformer le référendum sur l’Europe en consultation sur l’immigration. S’ils y parviennent, le Royaume-Uni sortira de l’UE tant l’obsession pour les étrangers, martelée depuis des décennies par la presse populaire tabloïd, paraît s’être enkystée (sic) chez les électeurs britanniques. »
Plusieurs sondages successifs , réputés, peut être à raison, peu fiables outre-Manche , a notamment expliqué Laurence Parisot, vice-présidente de l’Ifop), enregistrent désormais une victoire des partisans du Brexit. Bruno Gollnisch l’évoquait également dans sa vidéo enregistrée au Parlement européen, les européistes multiplient en conséquence les mises en garde apocalyptiques. Exemples parmi d’autres, le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn, Le ministre libéral des Finances de David Cameron, George Osborne, Nicolas Sarkozy, leurs collègues bruxellois, la direction du PS et du Parti communiste évoquent une « catastrophe » en cas de sortie de l’UE. Les gardiens du dogme, les commissaires politiques du microcosme invoquent une absence de plan B, promettent un effondrement économique, des impôts en pagaille et un chômage repartant à la hausse pour dissuader les Britanniques de voter pour la sortie de l’UE. Une propagande qui n’est pas sans rappeler celle qui fut mise en oeuvre lors du référendum sur la Constitution européenne de 2005, qui nous fut certes finalement imposée par les parlementaires de l’UMPS .
« Au Conseil européen, à la Commission, l’angoisse monte… Et on prend ses dispositions. La dynamique n’est pas bonne et on approche du point de non-retour, glisse un diplomate européen, mardi 14 juin ». « (Le très atlantiste, NDLR) président du Conseil européen Donald Tusk – qui a prédit, dans Bild, le début de la destruction de l’UE mais aussi de la civilisation occidentale (sic) en cas de Brexit –, aurait prévu de consulter les dirigeants européens juste avant le vote britannique pour tenter de mettre tout le monde d’accord sur une déclaration commune » rapportait Cécile Ducourtieux correspondante du Monde à Bruxelles. L’Afp indique que « l’inquiétude continue à gagner les marchés financiers », qu’ « un vent de « panique souffle désormais sur le camp du maintien , ont expliqué au Times et au Guardian des sources au sein de la campagne en faveur de l’UE ».
Une UE rejetée de plus en plus massivement, au nom de raisons objectives, par un nombre croissant d’Européens, que même ses grands pontes reconnaissent parfois lucidement. Début mai, lors lors d’une réunion publique sur « l’avenir de l’Europe » qui s’est tenue à Rome, en présence du président du Conseil italien Matteo Renzi, du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du Parlement européen Martin Schulz, ces derniers ont décrit (une partie) des causes de ce désenchantement.
L’Afp rapportait les propos suivants: « L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue. (L’Europe) était une promesse faite tous les jours pour davantage d’emplois, davantage de services et de croissance, et des générations d’Européens ont consenti des sacrifices dans l’attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Shultz. Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d’impôts, pour quoi faire ? Pour sauver des banques. Il y a dès lors un sentiment d’injustice. Ce n’est pas l’Europe qu’ils voulaient voir.«
« A trop idéaliser l’Europe, à la considérer comme un projet d’Union avec un seul Etat, une seule nation, c’est non seulement complètement irréaliste, mais aussi dévastateur pour son avenir. Le rêve d’un seul Etat européen, d’une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir a indiqué de son côté M. Tusk. » A eux d’en tirer les conséquences jusqu’au bout (mais ne rêvons pas), le Front National lui l’a déjà fait.