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Fillon, le candidat idéal pour faire gagner Marine ?

agoraMalgré la folle et criminelle politique d’ouverture en grand des vannes de l’immigration dont elle s’est rendue coupable vis-à-vis de son peuple et des autres nations européennes, la chancelière allemande Angela Merkel, après dix ans de règne, briguera un quatrième mandat lors des élections législatives de septembre 2017. Dimanche, depuis le siège de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Mme Merkel a repris les éléments de langage utilisés par elle après la victoire à la présidentielle Américaine de Donald Trump. Sans surprise, elle a évoqué « la défense de nos valeurs », de « notre mode de vie », « la démocratie, la liberté, le respect du droit et de la dignité de chacun, et ce, quels que soient son origine, sa couleur de peau, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle ou ses opinions politiques », comme principe de sa politique. Derrière le rappel des immortels principes, de nombreux Allemands s’inquiètent de la xénophilie assez délirante de la chancelière. Elle a refusé jusqu’alors la proposition, pourtant déjà assez laxiste, du parti conservateur bavarois, l’Union chrétienne-sociale (CSU), membre de sa majorité, de plafonner à 200 000 par an le nombre d’immigrés économiques, rebaptisés migrants ou réfugiés, susceptibles d’être acceptés sur le sol allemand. En France, ce sont des immigrés liés à l’État Islamique qui s’apprêtaient à tuer et mutiler des Français, comme on l’a appris avec l’arrestation ces dernières heures à Marseille et Strasbourg d’un groupe de présumés terroristes. Certains étaient connus jusqu’alors pour des faits ordinaires de délinquance, l’un d’entre eux au moins, Yassine B.,  était en possession de la nationalité française, employé périscolaire modèle  parait-il, en poste dans une école primaire du tristement célèbre quartier pluriel de la Meinau à Strasbourg.

Si de fanatiques adversaires de notre pays ont été transformés en toute légalité républicaine en Français de papier,  c’est bien là la résultante directe de la politique laxiste, antinationale, menée également par la droite RPR-UMP-LR quand elle était au pouvoir et majoritaire à l’Assemblée. À l’heure où les médias font mine de s’inquiéter des ralliements parfois enthousiastes d’une certaine extrême-droite à la candidature de François Fillon, il est bon de rappeler que celui-ci est également pleinement comptable de ce triste bilan. Et si ce n’est sa connivence, du moins sa démission implicite devant les adversaires de notre État-nation n’est pas non plus anodine. Philippe de Villiers confiait il y a un an à Martial Bild sur TV Libertés cette réponse que lui avait faite M. Fillon, alors que le créateur du Puy-du Fou l’interrogeait sur sa présence — en 2013 notamment, voir notre blogue —, à une réunion du très mondialiste groupe Bilderberg : «Que veux-tu, c’est eux qui nous gouvernent»… Une soumission bien peu poutinienne,  un fatalisme bien peu séguiniste… non?

Marion Maréchal-Le Pen le soulignait hier sur LCI, M. Fillon «est un adversaire du Front National depuis 30 ans et c’est un des rares qui refusent encore de me serrer la main à l’Assemblée (…). La grande différence entre Alain Juppé et François Fillon probablement, c’est que l’un dit ce qu’il pense et l’autre pas, et en tous cas veut faire croire qu’il appliquera une politique différente d’Alain Juppé. Et c’est là où il y a un risque de manipulation de l’électorat, notamment cet électorat de droite qui est resté longtemps orphelin et qui pourrait avoir le sentiment une fois de plus de trouver là un recours».

La présence de M. Fillon comme adversaire de Marine à la présidentielle, est une hypothèse désormais sérieuse qui inquiète certains soutiens de le la présidente du FN. Le maire de Béziers, Robert Ménard, le confiait à L’Express, «Si c’est Fillon qui gagne la primaire, ce ne sera pas facile pour elle (Marine, NDLR). Elle ne peut pas gagner sans l’électorat conservateur, essentiellement catholique. C’est l’une des clés de son succès.» «Ce n’est pas la question sociale, mais identitaire qui fera l’élection».

Dans un article publié sur le site de Challenges,  «Pourquoi Fillon est une inquiétante machine à faire voter Marine Le Pen», le très antifrontiste Bruno Roger-Petit  affirme que l’électorat catholique est plus important au FN que chez LR, se basant sur un récent sondage IFOP démontrant que «38 % des électeurs du FN se reconnaissent encore dans les valeurs de la Manif pour tous diffusées au sein de la société française, contre seulement 29 % des électeurs Les Républicains. La logique de la Primaire, et l’habile campagne Fillon envers les électeurs LR s’identifiant à la Manif pour tous a permis à l’ancien Premier ministre de Sarkozy de mobiliser en sa faveur de gros bataillons de cet électorat, mais il ne s’agissait que d’une Primaire, justement, Primaire organisée à destination d’une clientèle particulière, et non d’un premier tour d’élection présidentielle.» «Aujourd’hui, en l’état, il est pour le moins aléatoire de conclure, au vu des éléments dont on dispose, que les électeurs catholiques du FN puissent glisser d’un vote Le Pen à un vote Fillon.»

Enfin, outre la question des valeurs et de notre identité chrétienne, M. Roger-Petit oppose le programme ultra-libéral de Fillon à la logique d’État stratège, de protectionnisme défendue par le FN, Marine, Florian. «Les classes populaires» de la France périphérique «constatent chaque jour, à échelle locale, la disparition des éléments garants de l’État protecteur : la poste, la gendarmerie, la maternité, la caisse d’allocations familiales, l’hôpital public, la caserne… L’État providence qui se meurt… La gauche Hidalgo qui se moque des embouteillages qu’elle provoque dans les banlieues… Les lignes SNCF supprimées au nom d’une rentabilité falsifiée… Les kilomètres en plus qu’il faut accomplir pour accoucher… Cette France des territoires vit tous les jours ce que signifie concrètement la suppression des postes de fonctionnaires, donc de services publics de proximité. Et cette France est en colère.»

Et d’ajouter encore : «Le chômeur qui vote FN ne redoute pas tant le musulman que l’étranger dont la force de travail est exploitée par des patrons sur fond de dumping social. Comment ce chômeur, déjà désespéré de la gauche Valls, pourrait-il voter Fillon, qui promet de lui pourrir encore davantage la vie en lui diminuant ses allocations chômage au bout de quelques mois? Comment les 50 % de chômeurs, soient 1400000 électeurs potentiels et leurs familles, qui perçoivent moins de 970 euros nets par mois pourraient avoir envie de soutenir ce Fillon qui veut les réduire à la pauvreté?».

Bref conclut-il, «Il ne s’agit pas de savoir si Fillon va vider le réservoir FN d’une grande partie de ses électeurs, mais plutôt de savoir si Marine Le Pen ne risque pas de lui en voler bien davantage encore en retour, notamment ceux des classes populaires qui votent encore LR et pourraient aussi s’inquiéter d’un programme économique et social d’une violence incontestable. Ici se situe la réalité de l’enjeu politique».

Et toute l’importance ajoute Bruno Gollnisch de la campagne d’éclaircissement, de présentation de notre programme, des valeurs qui nous défendons qui sera menée dans les semaines et les mois à venir afin que nos compatriotes puissent de prononcer en toute sincérité. Car l’un des enseignements des scrutins de ces derniers mois, c’est qu’un peuple qui se réveille, fait le pari de voter pour ses idées, refuse le fatalisme de l’abstention, l’aquoibonisme, peut encore reprendre la maîtrise de son destin!

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