Ce qui est tout sauf curieux , car hélas tristement habituel, et le FN s’en est officiellement indigné, c’est la capacité des ministres de l’intérieur qui se succèdent place Beauvau depuis trente ans à minorer les chiffres de la délinquance, à en dissimuler l’ampleur, la progression continue. On l’a vu et ce serait risible si la situation n’était pas aussi grave avec le remplaçant du très décrié Bernard Cazeneuve par Bruno Le Roux. Évoquant les traditionnels incendies de véhicules commis par des jeunes pour fêter la Saint-Sylvestre, M. Le Roux a jugé qu’il s’agissait d’ un «phénomène contenu par rapport à 2016», «avec 650 mises à feu directes, là où elles étaient 602 l’an passé», jugement tout de même sujet à caution puisqu’il s’agit d’une progression de 8%…Quant au nombre total de voitures brûlées par la propagation des incendies directs de véhicules, il s’élève à 945, chiffre matérialisant une progression record de 17,5% par rapport à l’année dernière!
Tout aussi récurrent, et il faudrait faire le décompte des vœux télévisés présidentiels depuis 1984 ou il en est question, François Hollande a rituellement mis en garde les Français le 31 décembre contre l’Opposition nationale, populaire et sociale. Encore et toujours la technique bien éculée de la grande diversion, le stratagème bien éventé de la peur du Loup FN. Sans s’embarrasser de finesse, le plus impopulaire président de la Vème république a tenu un discours rabâché déjà en son temps par un Jacques Chirac promettant lui aussi dans la foulée de réduire le chômage et la fracture sociale. Utilisant la phraséologie caricaturale du moindre sous-fifre du Grand Orient, M. Hollande a tenu à rappeler que «La France, elle est ouverte au monde, elle est fraternelle, elle est européenne» ( et «déjà un peu arabe» avait précisé en son temps François Mitterrand). «Comment imaginer notre pays recroquevillé derrière des murs, réduit à son seul marché intérieur, revenant à sa monnaie nationale et en plus, en plus, discriminant ses enfants selon leurs origines» a-t-il ajouté, avant de crier avec un comique pathétique certainement involontaire: «Mais ce ne serait plus la France !».
Comment ne pas voir pourtant, que ce sont ceux qui, de François Fillon à l’extrême gauche, reprochent au FN d’être infidèle à l’esprit de la France, de trahir la République, qui s’échinent pourtant à faire disparaître une République Française libre, une, indivisible et enracinée? Nous l’avions dit sur ce même blogue, Bruno Gollnisch constate, comme l’avait fait dans une tribune peu avant sa disparation l’historien Dominique Venner, que ce sont justement les partis dits de gouvernement qui ont privé notre pays des trois attributs de la souveraineté Française. A savoir «la capacité de faire la guerre et de conclure la paix», dont nous sommes privés du fait de notre inféodation à l’Otan et aux Etats-Unis; la capacité de «battre monnaie» que nous avons abandonné à la technocratie mondialiste bruxelloise. Et bien sûr « la maîtrise du territoire et de la population» qui a été bafouée au nom de la sacro-sainte mondialisation, du métissage laïque et obligatoire, de l’idéologie libérale du laisser faire-laisser passer, du vivre-ensemble, d’un transfrontièrisme hors-sol .
Enfin, à l’heure ou cette Europe Bruxelloise tellement contraire au génie européen nous est décrite comme notre horizon indépassable, notons que le journal britannique The Guardian vient de rendre public des de « câbles » secrets de la diplomatie allemande, qui lui ont été transmis par le groupe de radio NDR. On y apprend que Jean-Claude Juncker, toujours président de la Commission européenne, aurait contrecarré de manière souterraine, lorsqu’il était à la fois Premier ministre et ministre des Finances du Grand-duché du Luxembourg, des initiatives prises par une commission secrète l’UE baptisée «Code de conduite» crée en 1998, mais en fait noyautée de l’intérieur, pour s’attaquer à l’évasion fiscale des multinationales.
Dés novembre 2014, Bruno Gollnisch avait réagi à ce scandale de l’évasion fiscale, M. Juncker ayant été alors contraint à démissionner de ses fonctions ministérielles, à la suite d’un autre scandale , celui des services secrets luxembourgeois, remplacé par M. Xavier Bettel suite à des élections anticipées. Le député frontiste avait fait entendre à cette occasion dans l’hémicycle la voix du bons sens. S’adressant à M. Juncker il avait rappelé plus largement que « nous (les pays de l’UE, NDLR) n’avons pas besoin d’harmoniser – en réalité d’unifier – les législations fiscales. Il suffit d’une règle très simple qu’il faut mettre en œuvre, aux termes de laquelle les sociétés multinationales seront imposées dans chaque État membre en raison du chiffre d’affaires ou des bénéfices qu’elles y réalisent.»
Et Bruno Gollnisch d’ajouter, et ses propos prennent aujourd’hui un relief particulier à l’heure ou des députés patriotes du FN sont persécutés judiciairement par les instances européistes, que «l’enquête prévue devait être diligentée par (les) services (de Jean-Claude Juncker) et qu’il approuvait) la nécessité d’une enquête indépendante. Je ne vous jette pas la première pierre, comme le Christ n’a pas voulu le faire à la femme adultère, car ceux qui sont coupables ici devraient partir les premiers. Ce sont ceux-là même qui ont voté la libre circulation des capitaux, sans aucun contrôle, au profit des multinationales.» Mais qui parlera de ces sujets brûlants là au cours de cette présidentielle, si ce n’est le Front National et sa candidate?