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Basse propagande

Les journaux n’ont pas manqué de commenter cette information et de s’en indigner, c’est  le patron de canal +,  Vincent Bolloré, qui aurait  décidé d’arrêter les frais en supprimant « l’émission mythique » (sic) de la chaîne depuis 2004, Le Grand Journal, dont les audiences n’ont cessé de décroître pour descendre  aujourd’hui à moins de 100 000 téléspectateurs. Un Grand journal qui n’était peut-être pas plus dégoulinant de moraline, de politiquement correct, de lieux communs, que d’autres émissions du même acabit diffusées sur les chaînes concurrentes mais dont le passage à la trappe est un prétexte pour taper sur M. Bolloré. Un homme décrit comme un affreux « catho intégriste » par François Hollande (voir le livre  Conversations privées avec le président  signé par les journalistes Karim Rissouli  et Antonin André), dénoncé qui plus est pour avoir nommé un autre catho à la tête de l’information du groupe canal + et I télé en la personne de Guillaume Zeller.

Les belles âmes laïcardes de gauche s’inquiètent de la capacité de résilience d’une  France catholique de droite  décrite comme moribonde  il y a encore dix ans mais ne s’affligent pas plus que cela de l’encouragement donné à l’envahissement-abrutissement consumériste  par la Commission européenne. Celle-ci entend « offrir du  temps de cerveaux disponible » supplémentaire en permettant aux chaînes d’afficher plus de pages de publicité  aux heures de grandes audiences. La commission qui dévoile ici une nouvelle fois le niveau de ses priorités, précise qu’il s’agirait de rattraper notre retard sur les chaînes américaines, qui gavent leurs téléspectateurs en leur infligeant  jusqu’à 20 minutes de pub  par heure. Le meilleur des mondes…

Le taux de publicité par heure contre le FN, sa candidate et son programme est également en forte hausse ces dernières semaines, de manière plus ou moins indirecte. La semaine dernière, c’était Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, qui exhortait les dirigeants européistes à mépriser les aspirations populistes.  Il a donc menacé de sanctions dés le  mois prochain  les pays récalcitrants à honorer leurs engagements en matière d’accueil des centaines de milliers d’ immigrés économiques, clandestins baptisés migrants ou réfugiés.

Dans la foulée d’un article récent peu ou prou similaire du Monde, Les Echos,  nous explique,  dans une autre pub implicite pour les candidats euromondialistes, que Marine est « une menace  pour la zone euro » qui , comme de juste «  va mieux » (sic). Mais cette embellie serait menacée, par les  vilains patriotes, les  sans-dents  populo-souverainistes, des nationaux aux relents méphitiques.

« Pour la troisième fois consécutive » affirme le quotidien économiste européiste,  « depuis la crise de 2008, tous les pays qui la composent sont en croissance selon la Commission. Celle-ci devait atteindre 1,6 % cette année et accélérer pour atteindre 1,8 % l’an prochain. MAIS. .. car il y a un gros mais . Tout dépendra des diverses élections importantes: les législatives en Allemagne mais aussi et surtout la présidentielle française. Chez nous, la campagne est entrée dans un tel chaos que l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen est désormais intégrée dans les scénarios économiques. Si elle gagne, c’est le retour au franc soit 30 milliards de coût additionnel par an pour le service de la dette française selon la Banque de France. Notre économie n’y résisterai pas et c’est bien ce qui affole Bruxelles . » Nous sommes là dans la basse propagande la plus crasse; quant aux arguments développés par le FN  au sujet de l’euro,  ils sont toujours consultables ici.

Le député du Finistère, le  socialiste (défroqué?)  Richard Ferrand,  rallié à Emmanuel Macron  et devenu  secrétaire général d’En Marche !, crie  pour sa part au complot russe dans une tribune du Monde , sur twitter,  sur France 2. Le Kremlin réitérerait la guerre numérique qui aurait été menée contre Hillary Clinton (dont les macronistes reprennent les éléments de langage)  et  dirigerait désormais ses feux, propageant folles rumeurs et  multipliant les attaques de son  site,  sur M. Macron. Pour étayer sa thèse, M. Ferrand affirme que son champion  « veut une Europe forte, une Europe qui pèse lourd, y compris face à la Russie, là où d’autres (comprendre certainement Marine Le Pen et François Fillon, NDLR ) sont plus familiers, plus amicaux du régime russe ».  

M. Ferrand est en effet audible quand il affirme en s’abritant  derrière des formules rassurantes que M. Macron est certainement le plus euromondialiste  de tous les candidats en lice. Mais l’ euromondialisme  n’est pas la garantie d’une Europe forte affirme Bruno Gollnisch, il en est même l’exacte antithèse. L’ex ministre de l’Economie de François Hollande  n’est pas l’ami de l’Europe des patries enracinées,  de la libre coopération que Marine souhaite d’ailleurs étendre à un partenaire naturel,  incontournable comme la Russie. Non,  Emmanuel Macron  est le candidat de la finance vagabonde, de l’internationalisme libéral-libertaire, du travestissement du génie européen. Nous le rappellerons dans les semaines à venir.

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