Dans le même temps, ce sondage indique encore que 48% des ouvriers et plus largement 33% des personnes interrogées (en hausse de deux points par rapport à 2016) seraient en accord avec les positions du Front National , tandis qu’un électeur de LR sur trois (32% ) serait favorable à un rapprochement avec le FN. Une donnée intéressante dans l’hypothèse d’une second tour qui opposerait Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
D’autant que comme le note Serge Federbusch sur le site du Figaro, « le report des voix de droite républicaine sur le télévangéliste de l’oligarchie (Macron, NDLR) dans une deuxième tour face à Le Pen est moins qu’assuré. Si Fillon est sèchement éliminé, la fureur de son électorat pourrait le conduire à voter pour la candidate du Front National au second tour. Il ne faut pas oublier que la France est aujourd’hui majoritairement de droite, toute nuance confondue. Il suffirait donc que Marine Le Pen parvienne à adoucir son image et à assimiler Macron à Hollande pour que les sondages soient cruellement démentis, de la même manière qu’ils l’ont été aux États-Unis ou en Grande-Bretagne récemment. Mais, ici aussi, François Hollande joue avec le feu. Plus il soutiendra Macron ouvertement, plus il fera partager la détestation populaire qui l’accable à ce successeur éventuel et quasi-fils spirituel. »
Une détestation que Bernard Cazeneuve réserve lui au Front National et qui partage avec François Hollande la même inquiétude: « En privé, M. Hollande se dit persuadé que Mme Le Pen, qui profite des difficultés de M. Fillon, est sous-estimée dans les sondages . Si la candidate du FN arrive avec dix points d’avance au premier tour, celui qui arrivera en deuxième position peut avoir du mal à rassembler , avance un conseiller… ».
Pour conjurer la menace et comme Manuel Valls avant lui, M. Cazeneuve parcourt actuellement la France pour prêcher contre le vote Marine...une action prioritaire quand on est Premier ministre? En Lorraine lundi, le hiérarque socialiste, commis de Bruxelles et comptable de l’épouvantable bilan du quinquennat Hollande, a tressé des lauriers à l‘union européiste. Il a affirmé que Marine Le Pen « ne propose rien » pour la France, qu’un programme de protectionnisme intelligent n’est qu’ « illusion, mensonge et impasse », que le FN c’est « un parti du désordre », du « mépris des institutions », des « mensonges dissimulés » et des « messages simplistes »…
Culot sidérant? Ahurissante faute de goût? Ou peut-être plus prosaïquement mépris pour les sentiments du pays réel, voire une incapacité à en mesurer l’intelligence? C’est en tout cas depuis Athènes que M. Cazeneuve a mis en garde vendredi , dixit Le Monde, contre « le risque du populisme ». Un populisme qui, si l’on croit le Premier ministre, contrairement à l’ultra libre échangisme, à l’immigrationnisme et au mondialisme des élites hors-sol « ruinerait la possibilité pour l’Europe » de protéger ses citoyens. « La France sera plus forte que les invitations (…) au recroquevillement. »
Encore et toujours l’inversion accusatoire chère aux adversaires de Marine et du FN. De surcroît, affirme Bruno Gollnisch, tenir ce type de propos en Grèce , pays où la population est paupérisée, tiers-mondisée, mise à genoux par les trahisons successives de sa classe politique et le traitement ultra-violent qui lui est infligé pour répondre aux exigences du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission de Bruxelles, relève au minimum d‘une forme de provocation plutôt perverse. Redisons-le ici, si Marine est élue, elle mettra les instances de l’UE devant leurs responsabilités. Elle exposera clairement les conditions pour notre maintien: réappropriation de tous nos pouvoirs régaliens, réaffirmation de notre indépendance, de notre souveraineté monétaire, territoriale, économique, législative. C’est cela défendre la France, au nom du peuple !