Dans ce contexte, le FN et FI affirme Chloé Morin « (peuvent) se prévaloir d’atouts réels: un leader (relativement) incontesté, auréolé de scores non négligeables aux présidentielles, un logiciel clairement identifié, et un socle électoral aussi mobilisé qu’homogène sur le plan idéologique (ce que les socialistes et les républicains ne sont plus). Et de relever encore que « nous vivons une situation assez paradoxale – produit à la fois de la recomposition politique et de la logique du mode de scrutin législatif: si l’on en croit les projections en sièges réalisées par les différents instituts, les deux principales forces d’opposition au Président dans l’opinion ne devraient représenter, pour les cinq ans qui viennent, guère plus d’un dixième des forces à l’Assemblée nationale. »Il est clair cependant que l’actualité des récentes attaques menées par les terroristes fondamentalistes valident de nouveau les avertissements et le programme du FN, notamment sur les questions migratoires, la nécessaire refonte de notre code de la nationalité, notre refus du communautarisme et du multiculturalisme
A Londres samedi les assaillants ont tué en hurlant « Allah Akbar !». Hier à Paris devant Notre-Dame, « le soldat de Daech », Farid Ikem un « étudiant » thésard algérien de 40 ans , qui a attaqué au marteau et blessé (heureusement légèrement) un policier, l’a fait au cri de « Pour la Syrie !»… Les Français seront sans doute très moyennement rassurés par les propos ce matin sur RTL, du socialiste Christophe Castaner. Le porte-parole du gouvernement a expliqué que cet homme ayant fait allégeance à l’Etat islamique « n’est pas du tout marqué par la radicalisation. Toutes les indications confirment la thèse d’un acte isolé dont difficile à anticiper. Le risque zéro n’existe pas ». La tolérance zéro non plus hélas.
En Syrie justement, grâce à l’appui de l’armée américaine (dont l’aviation vise aussi régulièrement des forces fidèles à Bachar el-Assad elles aussi engagées contre les islamistes), arabes et kurdes syriens des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé l’assaut final sur Raqqa, la capitale de l’EI. L’objectif premier était aussi de gagner de vitesse dans ce combat-là les forces gouvernementales de la République arabe syrienne soutenues par la Russie et l’Iran.
La question du terrorisme est officiellement au cœur de la crise ouverte entre le Qatar et ses voisins. L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Yémen et l’Egypte, viennent ainsi d’annoncer la rupture de leurs relations diplomatiques avec l’émirat qatari, accusé de soutenir les terroristes de l’EI et l’extrémisme religieux des Frères musulmans. Qatar , nous l’avons dit, qui a pris le relais de l’Arabie saoudite dans le financement notamment de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) installé à Londres, avec l’aval des services britanniques. Un instrument de propagande dont les communiqués et avis sont repris le plus souvent sans recul par les médias occidentaux. Une crise diplomatique qui a en tout cas l’aval de Donald Trump , lequel a vu dans cet épisode le fruit de son premier voyage officiel à Ryad : «Durant mon récent voyage au Moyen-Orient, j’ai affirmé que le financement de l’idéologie radicale devait cesser. Les dirigeants ont montré du doigt le Qatar – Et regardez!». «C’est si bon de voir que la visite en Arabie Saoudite avec le roi et cinquante pays porte ses fruits.»
Le garde des Sceaux François Bayrou a lui réitéré hier son vœu de mettre fin à l’avantage fiscal octroyé en son temps par Nicolas Sarkozy aux investisseurs qataris sur leurs plus-values immobilières. Une demande que Marine Le Pen a jugé légitime (le FN le réclamait depuis longtemps) ce matin lors de son passage sur France 2 dans l’émission Les quatre vérités.
Nous citions sur ce blogue en novembre 2015 un article at du Daily telegraph qui indiquait que le Trésor américain avait formellement accusé des personnalités qataris de financer l’EI pour mener des opérations militaires. «Les preuves des liens du gouvernement qatari avec les extrémistes (dont certains ont réussi à lever des fonds alloués par la suite à l’EI) sont irréfutables. Entre huit et douze personnalités éminentes au Qatar ont récolté des millions de dollars pour les djihadistes, a déclaré un diplomate occidental local. Et ils ne s’en cachaient guère (…). L’engagement du Qatar auprès des extrémistes est sans doute un moyen d’assurer ses arrières en Syrie. Le Qatar est un pays qui a toujours cherché à multiplier les alliances : des talibans à Israël, avec qui il était un temps le seul pays du Golfe à entretenir des relations commerciales. Le Qatar accueille le Hamas, les milices islamistes libyennes et les Frères musulmans de toute la région».
Certes, il est commode pour certains de se défausser sur le seul Qatar de leurs responsabilités conjointes dans les exactions de l’EI. Un golem monstrueux qui a été aussi favorisé, plus ou moins directement, par tous ceux qui misaient et misent encore -y compris au sein de certains cénacles gouvernementaux occidentaux- sur l’éradication de la République arabe syrienne et l’affaiblissement de ses alliés. Il y a deux ans, un rapport du Congrès américain mettait en cause plus largement, non pas le seul gouvernements du Qatar en tant que tel, mais des donateurs privés qataris…et saoudiens comme étant responsables de transferts d’argents au profit de l’EI.
L’Arabie saoudite, en pleine lutte d’influence avec le Qatar, ne saurait ainsi s’exonérer de la responsabilité qui est aussi la sienne dans le développement du terrorisme, d’un islamisme radical véhiculé par la très sectaire idéologie wahhabite. C’est le cas notamment en Asie et en Afrique où les saoudiens financent nombre de structures, de madrasas (écoles coraniques) qui sont de grands facteurs de déstabilisations et d’affrontements futurs dans les pays qui les accueillent. Le problème se pose aussi bien évidemment, du fait du laxisme de nos dirigeants , en France et en Europe note Bruno Gollnisch, où l’argent saoudien ne sert pas uniquement à acheter des hôtels et des villas de luxe…