Le président de la république n’a pas brillé par l’originalité de son discours , réitérant les mêmes formules entendues déjà cent fois : il faut une « Europe qui protège » avec « une vraie politique de défense et de sécurité commune », réformer la protection aux frontières, la politique migratoire, le droit d’asile, lutter contre le terrorisme… Devant la montée des extrêmes, c’est-à-dire plus prosaïquement des demandes des peuples au sein de l’Europe à plus de respect des souverainetés et des identités nationales, « nous allons gagner cette bataille dont l’Europe porte la responsabilité » a-t-il ajouté car c’est « le seul endroit au monde où les libertés individuelles, l’esprit de démocratie et la justice sociale se sont mariés à ce point ». Les millions de Grecs qui ont plongé dans la pauvreté sous les coups de la Commission européenne, de la BCE, du FMI, sans même parler des millions de Français et d’Européens frappés eux aussi par le dénuement, la crise, les délocalisations, victimes de la mondialisation sans frein, de l’immigration massive, sans même parler des atteintes bien réelle à la liberté d’expression contre ceux qui ne pensent pas dans les clous, ne sont certes pas forcément du même avis.
Emmanuel Macron a plaidé également sans surprise pour que la France puisse avoir « une capacité motrice » au sein de l’UE…ce qui nécessiterait a-t-il précisé qu’elle elle se réforme d’abord, comprendre qu’il est impératif d’administrer aux Français les potions austéritaires prônées par la Commission européenne.
Les crises dans le monde « sont issues pour partie des inégalités profondes engendrées par l’ordre mondial (qu’entend-il par là? NDLR) , et du terrorisme islamiste. À ces déséquilibres s’ajoute celui du climat », a-t-il encore déclaré , critiquant « certains dirigeants européens qui tournent le dos à l’Europe », avec « une approche cynique de l’Union qui servirait à dépenser les crédits sans respecter les valeurs ».« Les pays d’Europe qui ne respectent pas les règles doivent en tirer toutes les conséquences politiques », a-t-il insisté. « Je ne transigerai pas sur la solidarité et les valeurs démocratiques ».« L’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun ». « La crise de l’imaginaire occidental est un défi immense, et ce n’est pas une personne qui le changera. Mais j’ai la volonté de retrouver le fil de l’Histoire et l’énergie du peuple européen », conclut-il.
Destin commun et valeurs ( ?) qui commandent un abandon accru de nos pouvoirs régaliens a-t-il précisé implicitement prônant comme « étape suivante », une accélération dan les faits des mécanismes d’une gouvernance supranationale. Il a ainsi réitéré son vœu d’ une « intégration plus forte » des pays de la zone euro, avec un budget et une « gouvernance démocratique » (sic) . Cette dissolution accrue dans le grand tout mondialiste et le magma eurofédéraste sous l’égide des valeurs progressistes, de l’idéologie droit-de l’hommiste comme moyen et méthode pour retrouver le fil de l’Histoire et l’énergie du peuple européen ? Un enterrement de première classe plutôt et certainement pas les conditions de la survie d’une civilisation européenne fidèle à ses valeurs
Une survie, répétons-le encore et toujours, qui passe prioritairement par une politique d’inversion des flux migratoires, condition première de la survie du peuple français et des peuples européens. Une France sans Français et une Europe sans Européens seraient-elles encore la France et l’Europe? A ce sujet, les médias en pleine méthode Coué relatent que le FN se déchire sur la question de l’Immigration! Ils en veulent pour preuve les propos du député européen Sophie Montel qui a estimé jeudi dans l’Opinion que «notre discours sur l’immigration (celui du FN, NDLR) peut être perçu comme anxiogène (…). Des gens sont encore effrayés par le FN en pensant qu’on va virer tous les étrangers si on arrive au pouvoir». «Ceux qui ont des positionnements trop réactionnaires se plantent ».
Il est certain qu’en politique la forme compte autant que le fond, que nous devons soigner la présentation de nos propositions, les expliquer plus avant , sur les questions migratoires comme sur d’autres, c’est une évidence. Il est vrai aussi que le député et vice-président du FN Louis Aliot est en droit de contester ce jugement assez frontal de Sophie, que le Secrétaire général Nicolas Bay peut légitimement rappeler sur Twitter que « d’après Opinionway le jour du vote au second tour de législatives 2017, l’immigration (fut le premier) motif de vote des électeurs FN à 71%»; que le président du groupe FN en en Bretagne, Gilles Pennelle, peut parfaitement souligner que « l’immigration massive est la principale menace pour notre identité, notre souveraineté et nos libertés ».
Pas de quoi fouetter un chat mais il s’agit ici pour un certain nombre d‘analystes et de politologues, d’opposer les deux lignes qui s’affronteraient au FN entre souverainistes d’un côté derrière Florian Philippot et le reste du FN campant sur une ligne plus identitaire. Bruno Gollnisch l’a dit à plusieurs reprises, il ne s’agit pas de choisir entre souveraineté et identité, entre refus de la dilution de la France par le haut dans le fédéralisme bruxellois, ou par le bas dans l’immigration de peuplement. Mais il est certainement tactiquement, stratégiquement louable de définir les thématiques qui doivent être mises en avant. Toutes choses qui peuvent, qui doivent faire l’objet d’une réflexion collective des instances frontistes.
Nous l’avons écrit ici , la cohérence, l’efficacité commandent de ne pas être hémiplégique. La défense de notre souveraineté nationale face à l’euro-atlantisme est éminemment complémentaire de la défense de notre identité, dans toutes ses dimensions, dans toute l’acception du terme. Ce refus de dissocier ces deux aspects est d’ailleurs consubstantiel au FN. C’est la raison de l’adhésion croissante de millions de nos compatriotes aux idées frontistes…notamment en premier lieu, c’est vrai, le refus de l’immigration-invasion qui n’est pas considéré comme le point le plus anxiogène, le plus clivant du programme frontiste par les électeurs . C’est cette volonté de restauration nationale pleine et entière qui confère au FN sa dimension révolutionnaire, au sens noble du terme, et partant son pouvoir d’attraction. Et a contrario qui explique principalement la diabolisation du Mouvement national par les élites progressistes, la violence du rejet dont il est l’objet de la part de la Caste qui règne sur notre démocratie confisquée.