Le site euractiv rappelait il y a quelques mois les propos de Miguel Puente Pattison, porte-parole de la Commission européenne en France qui précisait que « le drapeau européen n’est pas officiel, car dans les traités européens, aucune référence ne fait de ce drapeau le drapeau officiel de l’UE » . « Ce drapeau est utilisé par les institutions comme symbole des valeurs européennes, mais il n’a pas d’existence officielle légale. » Dans sa fuite en avant européiste qui est chez lui une volonté clairement affichée de marginalisation, voire de disparition pure et simple de notre Etat national souverain, Emmanuel Macron a fait savoir que la France signera, à l’instar d’autres gouvernements de pays membres de l’UE, la Déclaration 52 du Traité de Lisbonne. C’est elle qui reconnaît « le drapeau, l’hymne, l’euro et le 9 mai comme symboles de l’appartenance commune des citoyens à l’Union européenne et de leur lien avec celle-ci. »
Les critiques formulées par le parti de Jean-Luc Mélenchon contre le drapeau européen ont pour base non seulement le refus de la politique ultra-libérale de la Commission européenne mais surtout le fait que cet emblème aurait une origine catholique -nous allons y revenir. Ce qui heurte le tropisme altermondialiste, multiculturaliste, immigrationniste, ultra-laïcard des socialo-trotskystes et autres humanistes de La France Insoumise. Le Front National y voit plus prosaïquement la manifestation de l’assujettissement de notre pays à l’idéologie mondialiste bruxelloise, contrefaçon de la véritable Europe, de ses valeurs traditionnelles, de l’idéal de liberté et de souveraineté consubstantiel à notre civilisation. Ce retrait du drapeau devenu le symbole de l’euromondialisme car endossant en son nom toutes les involutions de l’Europe bruxelloise, figurait d’ailleurs dans les 144 engagements présidentiels de Marine (engagement 93)
En mai 2014, sur le site de francetvinfo, Philippe Vandel donnait du grain à moudre aux sectateurs de la Libre pensée. Il expliquait que le drapeau européen, adopté en premier par le Conseil de l’Europe, puis par le Parlement européen et enfin par la Commission européenne dans les années 90, était bien d’inspiration catholique (horresco referens!).
Au-delà de son explication/description officielle – un cercle de 12 étoiles d’or sur fond bleu les étoiles symbolisent les idéaux d’unité, de solidarité et d’harmonie entre les peuples d’Europe- , Arsène Heitz, fonctionnaire du Conseil de l’Europe, chargé en 1950 de présenter un projet de drapeau, se serait en fait « (inspiré) d’une médaille porte-bonheur qui était en vente chez les petites sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, une institution religieuse catholique.» « Il conçut un drapeau bleu sur lequel se détachent les 12 étoiles de la médaille miraculeuse. Il se garda bien de révéler la source de son inspiration, et les membres du conseil ne virent là que le ciel bleu sans nuage, et la symbolique rassembleuse du chiffre 12 (les 12 mois de l’année, les 12 heures de la journée, les 12 signes du zodiaque, les 12 travaux d’Hercule, etc.).»
A l’appui de cette thèse, M. Vandel ajoutait qu’ « en 1989, on a trouvé dans une revue catholique confidentielle Magnificat la confession d’Arsène Heitz, qui se disait très fier que le drapeau de l’Europe soit celui de Notre-Dame. Récemment, sa veuve a confirmé l’histoire et justifié la discrétion de son mari : Il fallait garder le secret, car il n’y a pas que la religion catholique en Europe. Sans compter tous les athées qui auraient fait retoquer son projet, à commencer par la France état laïque par nature. »
Européiste par nature, Jean Quatremer, correspondant du quotidien Libération à Bruxelles, et bon connaisseur des arcanes bruxelloises, estime que « les affirmations de Mélenchon et de ses lieutenants sur les origines chrétiennes du drapeau européen ne reposent que sur un témoignage très tardif qui a été démenti par toutes les autres sources. » Il se moque dans le quotidien de Patrick Drahi de cette croisade des mélenchonistes contre « l’emblème européen (au motif qu’il) serait constitué de symboles chrétiens cachés, une sorte de Da Vinci code eurocrate (…). Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, ce drapeau confessionnel porte atteinte à la sacro-sainte laïcité au sein du Parlement et devrait donc être remplacé par… le drapeau de l’Onu. » Une proposition particulièrement grotesque qui ne manque pas d’interpeller les Français constate Bruno Gollnisch : la seule présence de notre drapeau national heurterait-elle aussi les complices de Danièle Obono?
M. Quatremer juge que « cette polémique infantile aura au moins eu un mérite : Emmanuel Macron va signer, au cours du sommet européen (qui se tenait hier et aujourd’hui), la déclaration (…) qui affirme l’attachement de seize pays aux symboles européens dont fait partie le drapeau. » Le journaliste enfonce le clou en fustigeant « le front commun du nonisme » (en 2005 lors du référendum sur la constitution européenne), même si, «pour se défendre d’une assimilation potentiellement dévastatrice entre les rouges et les bruns (sic), la gauche du non a fait valoir qu’elle luttait, elle, pour une Europe sociale, généreuse, multiculturelle, ouverte au monde. » Un « mythe » dit-il que « l’ europhobie complotiste et haineuse» de Mélenchon « fait voler en éclats. » « En l’occurrence, il n’y a qu’un non, profondément anti-européen qui représente un bon tiers de l’électorat français.» Et d’ajouter plus loin que si « l’électorat FN est certes europhobe, il est aussi attaché à la chrétienté qu’il entend défendre contre l’Islam. »
Notre électorat, en cela en phase nous le croyons avec une majorité de Français et d’Européens, entend surtout défendre une Europe qui ne serait pas coercitive, s’immisçant dans tous les domaines, et imposant une feuille de route imbibée de moraline mondialiste, à savoir son antithèse, une Europe des nations, de la libre coopération, peu ou prou sa vision originelle gaullienne. Notre électorat entend défendre pareillement en effet nos racines helléno-chrétiennes. Non pas tant contre l’islam ( personne n’entend mener une croisade contre cette religion), mais parce que ces racines là sont perçues à juste titre comme une composante essentielle de notre identité – une évidence même pour un non chrétien. Un héritage menacé aussi bien par l’immigration-invasion (dont le prosélytisme islamiste dirigé contre nos sociétés est une conséquence et non la cause) que par la liquéfaction de nos sociétés sous l’effet d’un acide très corrosif qui a pour nom totalitarisme marchand transnational. Un matérialisme niveleur et destructeur qui s’accommode, quand il ne l’encourage pas, de la destruction de tous les murs porteurs, selon la belle et imagée expression de Philippe de Villiers. Avec ou sans étoiles mariales sur le drapeau de cet astre (de) mort.